Rémy Cogghe passe son enfance à Mouscron dans la maison sise au coin des rues de Tourcoing et de Froidchamps. Treize ans plus tard, ses parents émigrent vers Roubaix, ville industrielle[3]. C'est là, que ce fils d'ouvrier du quartier de l'Épeule passe son adolescence, où son père travaille à la filature Cordonnier à partir de 1863.
Il revient s'installer à Roubaix en 1885, où il fera construire sa maison entre 1893 à 1897 par l'architecte roubaisien Paul Destombes au 22, rue des Fleurs[réf. souhaitée][6]. Il y réalise de nombreux portraits de commandes de notables mais aussi des tableaux qui retracent les gestes de la vie quotidienne dans la région.
Entre 1879 et 1926, il participe 29 fois au Salon des artistes français à Paris dans la section étrangère, y obtenant une mention honorable en 1887 et médaille de troisième classe en 1889[7] pour le Combat de coqs.
Peintre de genre, le vérisme de ses tableaux restitue une multitude de détails et d'expressions saisis sur le vif dans des compositions qui traitent de scènes de café, de combats de coqs, de jeux de bourles[8], de fouilles qui forment le vie quotidienne des douaniers, de défilés de carnaval…
Parmi ses compositions d'un esprit naturaliste, où il peint le monde ouvrier qu'il côtoie, citons en particulier, À la frontière (1890), Bain de pieds inattendu (1895), Jeu de bourles en Flandres (1897), Caramba (1898) et son mémorable Combat de coqs[9],[10],[11].
« Une peinture socialo-anecdotique témoignant, écrit Didier Schulmann, de son "obsession de rendre compte d'une culture, d'une sociabilité populaire"[19]; l'artiste a su décrire avec beaucoup de verve, de couleur et de métier, les "ducasses" flamandes, les jeux de bourles[8] et les combats de coqs. » - Gérald Schurr[20]
« Artiste autonome, en recherche constante de l'authenticité et ayant le souci de s'affranchir des contraintes et des modes, Rémy Cogghe s'est attaché à montrer simplement les choses et les êtres comme ils sont, comme ils vivent, à la manière d'un “reporter-photographe” d'un autre siècle. » - Dominique Vallin[21]
Jean-Pierre De Rycke, Cent un chefs-d'œuvre de Manet à Dürer : Musée des beaux-arts de Tournai, Éditions Racine, 2012.
Tom Verschaffel et Saartje Vanden Borre, A few painters, a few heroes and many factory workers, dans l'ouvrage collectif The historical imagination in nineteenth-century - Britain and the Low Countries, édité par Michael Wintle (Université de Swansea) et Hugh Dunthome (Université d'Amsterdam), 2012.
Jean-Bernard Pouy, Rémy Cogghe, combat de coqs en Flandre, Éditions Invenit, 2011.
Robert Vandenberghe, Rémy Cogghe, peintre franco-belge de la réalité quotidienne, in Mémoires de la Société d'histoire de Mouscron et de la région, tome 8, 1986.
Ville de Roubaix, introduction de Jean-Pierre Detremmerie et André Diligent, textes de Didier Schulmann (Rémy Cogghe, une carrière et un style), Laurent Marty (Rémy Cogghe, peintre du quotidien) et Vincent Brausch (Rémy Cogghe et sa ville natale), Rémy Cogghe (1854-1935) : catalogue de l'exposition, Roubaix, France, du au , Mouscron, Belgique, du au , édité par la ville de Roubaix, 1985.
Patrick et Viviane Berko, Dictionnaire des peintres belges nés entre 1750 et 1875, Éditions Laconti, 1981.
Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les éditions de l'Amateur, 1976, tome 3.
Sous la direction de Jean Deroubaix, Dictionnaire de l'arrondissement de Mouscron-Comines, Éditions Vanbraekel, 1973.
René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, 1910-1930, Art et Édition, 1930.