Poraqueiba guianensis est un petit arbre du sous-étage à la canopée, atteignant 25 m de haut.
Les jeunes rameaux sont apprimés-pubescents, devenant rapidement glabres.
Le tronc, qui peut comporter des contreforts, porte une écorce lisse, de couleur gris cendré, avec des marques circulaires et des lenticelles orientées horizontalement, des tranches rouge orangé à brun rougeâtre, et des stries verticales plus foncées.
Le bois est lourd (densité : 0,90), de couleur brun-ocre, maillé, à grain fin, avec des vaisseaux isolés au nombre de 6 à 12 par mm2, plutôt fins (90 à 110 µm)[5]
Les feuilles sont simples alternes rapprochées, coriaces, avec des nervures pubescentes sur les 2 faces, glabres et luisantes dessus, séricées devenant rapidement glabrescentes dessous, à marges entières, de forme elliptiques ovales ou oblongues, à apex acuminées, à base aiguë à largement cunéiforme ou rarement obtuse à arrondie, longues de 12-25 cm pour 5-10 cm de large.
La nervure médiane en relief sur le dessus, et saillante en dessous.
Les ± 7-8 paires nervures latérales, sont légèrement en relief ou plates au-dessus, saillantes en dessous, arquées, avec des veinules proéminentes des deux côtés.
Les nervures tertiaires sont visibles des deux côtés, partant de la nervure médiane presque à angle droit, puis se courbant brusquement vers le bas pour rejoindre les secondaires.
Le pétiole est long de 1 à 2 (2,9) cm, canaliculé au-dessus, strié, souvent tordu.
Le inflorescences sont des grappes nombreuses portant 3-5 fleurs, un peu plus longues que les pétioles, atteignant 9 cm de long, soyeuses ; pédicelles courts, 0,5 mm de long ; glabres à l'intérieur des bractées et des bractéoles, d'environ 1 mm de long.
Les fleurs subsessiles, odorantes, soyeuses à l'extérieur, mesurent 5 mm de diamètre, et jusqu'à 4 mm de long.
Le calice est vert, avec 4 lobes sub-imbriqués, ovales, soyeux, mesurant environ 1 × 1 mm.
La corolle est blanche, avec 4 pétales de forme oblongue-ovale, longs de 3 mm pour 1 mm de large, duveteux à l'extérieur, et à l'intérieur divisés en deux moitiés par une crête médiane charnue, glabre dans sa partie supérieure, et dans sa partie inférieure élargie, sulquée et pubescente, avec 3 rainures séparées par deux côtes charnues légèrement poilues.
Les 5 étamines longues de 2 à 3 mm, s’insèrent dans les rainures des pétales (alterni-pétales), avec des filets aplatis, plus larges vers l'apex, et les anthères dressées introrses, nettement latérales sur le connectif.
L'ovaire est globuleux, long de 1 à 1,5 mm, avec le style simple, long de 0,5 mm, et le stigmate discoïde, punctiforme.
Les fruits sont des drupes luisantes, vertes devenant jaunes à maturité (devenant noirâtres au séchage), renfermant une pulpe farineuse également jaune, de forme oblongue ou ellipsoïde à demi courbe, acuminées, longues de 3 à 4 cm pour environ 2 cm de diamètre[7],[4],[6],[8].
Poraqueiba guianensis est un arbre occasionnel à assez commun en forêt[6],[7] de terre ferme (non inondée)[4].
En Guyane, il fleurit en août, septembre, et fructifie en novembre[4].
Habitat in ſylvis remotis, prope ſluviuin Sinemari.
Nomen Caribæum PORAQUEIBA.
LE PORAQUEBE de la Guiane. (PLANCHE 47.)
Le tronc de cet arbre s'élève a quarante ou cinquante pieds, ſur deux pieds &:demi de diamètre. Son écorce eſt cendrée. Son bois eſt rouſſâtre, dur & compacte. Il pouſſe à ſon ſommet un grand nombre de branches qui s'élèvent, & ſe répandent en tous ſens. Ces branches ſont chargées de rameaux garnis de feuilles alternes, entières, vertes, liſſes, fermés, ovales, terminées par une longue pointe. Leur pédicule eſt court, convexe en deſſous, creuſe en goutière en deſſus ; les plus grandes ont ſept pouces de longueur ſur trois de largeur.
Les fleurs naiſſent ſur des petits épis qui ſortent de l'aiſſelle d'une feuille, elles ſont diſpoſées alternativement, & preſque ſeſſiles.
Le calice eſt très court, d'une ſeule pièce, & a cinq dentelures.
La corolle eſt d'une ſeule pièce diviſée profondément en cinq lobes blancs, fermés, ovales, aigus, convexes extérieurement, & intérieurement partages en travers en deux cavités, une ſupérieure & une inférieure, la ſupérieure eſt diviſée en deux dans ſa longueur par un feuillet membraneux ; l'inférieure l'eſt en trois par deux autres feuillets ce qui forme trois cavités. Cette corolle eſt attachée au fond du calice au deſſous des étamines.
Les étamines ſont au nombre de cinq, attachées au deſſous du piſtil. Leur filet eſt large, convexe en dehors & borde d'un feuillet qui fe courbe. L'anthère eſt articulée ſur le filet: elle eft longue, a quatre angles, bordée d'un feuillet, & a deux bourſes ſéparées par un ſillon profond. Ces étamines ſont droites. Les anthères ſont rapprochées, jointes enſemble. elles forment une couronne qui imite aſſez bien la roue à vannes qui s'emploie aux moulins à eau.
Lorſque la fleur eſt fermée, les filets & les anthères ſont logés, en partie, dans les différentes cavités des lobes de la corolle.
Le piſtil eſt un ovaire arrondi, ſurmonté d'un court style, terminé par un stigmate à trois petites têtes.
La fleur eſt très petite. On en a groſſi toutes les parties.
Je l'ai trouvé en fleur au mois de Novembre, dans les grandes forces de la Guiane, en approchant des bords de la rivière de Sinémari, à cinquante lieues de ſon embouchure. »
↑ abc et d(en) Scott A. Mori, Georges Cremers et Carol Gracie, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 2. Dicotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 776 p. (ISBN978-0-89327-445-0), p. 362
↑ a et bPierre DÉTIENNE, Paulette JACQUET et Alain MARIAUX, Manuel d'identification des bois tropicaux : Tome 3 Guyane française, Quae, (lire en ligne), p. 85-86
↑ abc et d(en) J.J. Wurdack, S. Renner, T. Morley, B.J.H. ter Welle et P. Détienne, FLORA OF THE GUIANAS 99.Combretaceae, COMBRETOIDEAE, MEMECYLOIDEAE, including Wood and Timber, vol. 99, D-61453 Koenigstein/Federal Republic of Germany, Koeltz Scientific Books, , A.R.A. GORTS-VAN RIJN éd., 425 p. (ISBN978-3-87429-345-7), p. 64-68
↑ ab et c(en) A. L. STOFFERS et J.C. LINDEMAN, FLORA OF SURINAME : SIMAROUBACEAE - PAPAVERACEAE - VITACEAE - ICACINACEAE - THEACEAE - THEOPHRASTACEAE- NYMPHAEACEAE - CABOMBACEAE - NELUMBONACEAE - MUSACEAE - ZINGIBERACEAE - LILIACEAE, vol. V. PART I. fasc. 3, LEIDEN, E. J. BRILL - FOUNDATION VAN EEDENFONDS - c/o Royal Tropical Institute, Amsterdam, , 319-456 p. (lire en ligne), p. 351
↑Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome II - Podostémonacées à Sterculiacées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALlER, , 398 p., p. 314
↑(pt) Bruno Sampaio Amorim, Nállarett Dávila Cardozo, Cleiton Fantin, Patricia Melchionna Albuquerque et Fernanda Nunes Cabral, « Flora da Reserva Ducke, Amazonas, Brasil: Metteniusaceae », Rodriguésia, vol. 71, (DOI10.1590/2175-7860202071130, lire en ligne)
↑(en) Dário Dantas do Amaral, Luis Rogério Mantelli et Dilce de Fátima Rossetti, « Palaeoenvironmental control on modern forest composition of southwestern Marajó Island, Eastern Amazonia », Water and Environment Journal, vol. 26, no 1, , p. 70-84 (DOI10.1111/j.1747-6593.2011.00265.x)
↑(en) Maria Auxiliadora C. Kaplan, Jeromar Ribeiro et Otto R. Gottlieb, « Chemogeographical evolution of terpenoids in icacinaceae », Phytochemistry, vol. 30, no 8, , p. 2671-2676 (DOI10.1016/0031-9422(91)85121-F)
↑(en) Nayane Teixeira, Jean C.S. Melo, Luiz F. Batista, Juliana Paula-Souza, Pãmella Fronza et Maria G.L. Brandão, « Edible fruits from Brazilian biodiversity: A review on their sensorial characteristics versus bioactivity as tool to select research », Food Research International, vol. 119, , p. 325-348 (DOI10.1016/j.foodres.2019.01.058)
↑(pt) P.A. de M. Araujo et A. de. Mattos-Filho, « Estrutura das madeiras brasileiras de angiospermas dicotiledoneas. xVI. poraqueiba guianensis Aubl » [« Structure of Brazilian woods of the dicotyledonous Angiospermae. xVI. poraqueiba guianensis Aubl [1976] »], Brasil florestal (Brasil), vol. 7, no 25, , p. 45-49
↑(pt) A.B. de Oliveira, G.G. de Oliveira, R.J. Alves et M.O.F. Goulart, « Constituintes quimicos de Poraqueiba guianensis Aubl » [« Chemical components of the Poraqueiba guianensis aubl »], Ciencia e Cultura, vol. 33, no 7, , p. 461 (ISSN0009-6725)
↑(pt) A.B. de Oliveira et G.G. de Oliveira, « Triterpenes from Poraqueiba guianensis AUBL », Cienc. Cult. (Sao Paulo) Supl;, vol. 34, nos 7 - 34th Annual Meeting of the Brazilian Society for the Advancement of Science; Campinas, SP (Brazil); 6-14 Jul 1982, , p. 493
↑(en) Marília O.F. Goulart, Antônio E.G. Sant'ana, Ricardo J. Alves, José D. de Souza Filho, José G.S. Maia, Geovane G. de Oliveira et Laíde B. de Oliveira, « Icacinic acid, a triterpenoid from Poraqueiba guianensis », Phytochemistry, vol. 37, no 4, , p. 1139-1142 (DOI10.1016/S0031-9422(00)89544-8)
↑(en) Marília O.F. Goulart, Edson De S. Bento, Aroldo Trainotti, Ricardo J. Alves, José G.S. Maia, Geovane G. De Oliveira et Alaíde B. De Oliveira, « Sesquiterpenoid emmotins from two Poraqueiba species », Phytochemistry, vol. 39, no 4, , p. 835-838 (DOI10.1016/0031-9422(94)00950-X)
↑(en) Toshiaki UMEZAWA, « Phylogenetic Distribution of Lignan Producing Plants », bulletin of the Wood Research Institute Kyoto University, vol. 90, , p. 27-110 (lire en ligne)
↑ a et bJean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 123-125