Politique étrangère des TuvaluLa politique étrangère des Tuvalu est restreinte, et les Tuvalu entretiennent peu de relations diplomatiques importantes. Leur principal allié est Taïwan. Le pays axe sa politique étrangère sur sa participation aux Nations unies. L'an 2000 marque la percée des Tuvalu sur la scène internationale, grâce à son entrée aux Nations unies. Cette même année, les Tuvalu deviennent membre à part entière du Commonwealth. AmbassadesLes Tuvalu ont deux ambassades : un haut-commissariat à Suva (Fidji), et une mission permanente auprès des Nations unies à New York. Ceci reflète le choix du pays de concentrer ses relations diplomatiques sur sa région géographique d'une part, et sur ses efforts au sein de l'ONU d'autre part. Les Tuvalu ont également un consulat honoraire à Londres. La seule ambassade étrangère aux Tuvalu est celle de la République de Chine (Taïwan)[1]. Relations bilatérales particulièresRoyaume-UniL'accession des Tuvalu à l'indépendance en 1978 se fit sans désaccord majeur avec les autorités coloniales britanniques. Toutefois, les relations entre Londres et Funafuti n'ont pas toujours été cordiales par la suite. Le premier ministre Ionatana Ionatana, notamment, accuse les Britanniques de ne pas fournir une aide suffisamment importante à leur ancienne colonie, et de vouloir « punir » les Tuvalu pour avoir réclamé un état indépendant, distinct des Kiribati voisines, lors de la décolonisation. En 1995, le premier ministre Kamuta Latasi fait retirer l’Union Jack britannique du drapeau des Tuvalu afin de marquer la rupture entre les Tuvalu et le Royaume-Uni. Le Parlement envisage de couper les liens également entre le petit pays océanien et la monarchie britannique, et d'instaurer une république. Toutefois, ce projet républicain n'aboutit pas, l'ancien drapeau est restauré en 1997, et Élisabeth II, Reine des Tuvalu, conserve son poste. En septembre 2022, à la suite du décès de la reine, Charles III devient le nouveau monarque des Tuvalu[2],[3]. Îles SalomonLes Tavulu ont participé à la force de police internationale déployée aux îles Salomon depuis décembre 2004 dans le cadre de la mission d'assistance régionale aux îles Salomon. TaïwanLes petits États du Pacifique constituent un terrain de compétition diplomatique pour Pékin et Taipei ; Taïwan y maintient plusieurs alliés, dont les Tuvalu, qui lui apportent un soutien diplomatique sur la scène internationale en échange d'une aide économique taïwanaise. Ainsi, par exemple, les Tuvalu appuient la demande de Taïwan de rejoindre les Nations unies, et Taïwan fournit des médecins aux Tuvalu[4]. En , les autorités taïwanaises affirment que le gouvernement chinois cherche à brouiller les relations entre Taipei et Funafuti. Taïwan réagit en resserrant ses liens diplomatiques avec les Tuvalu[5]. Taïwan est à ce jour le seul pays à maintenir une présence diplomatique permanente aux Tuvalu. Politique étrangère et changement climatique2002 : le gouvernement Talake contre les États-Unis et l'AustralieEn août 2002, le premier ministre Koloa Talake est l'un des premiers dirigeants tuvaluans à tirer la sonnette d'alarme auprès de la communauté internationale.
Il décide alors de traîner les gouvernements américain et australien devant la Cour internationale de justice en raison de leur refus de ratifier le protocole de Kyōto[7]. Vaincu aux élections législatives peu après, Talake ne mettra jamais cette menace à exécution. Il aura néanmoins attiré l'attention des médias étrangers. Ses successeurs optent pour la voie diplomatique plutôt que pour le recours aux tribunaux. Nations UniesLes Tuvalu font leur entrée aux Nations unies avec pour objectif principal d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les conséquences désastreuses du changement climatique pour ce minuscule pays insulaire de 12 000 habitants. Afelee Pita, ambassadeur tuvaluan auprès des Nations unies, affirme en 2007 :
Cette même année, le consul tuvaluan au Royaume-Uni, Iftikhar Ayaz, lance un signal d'alarme :
En , le vice-premier ministre tuvaluan Tavau Teii s'adresse à la communauté internationale lors d'une visite à Séoul : « Tous les pays doivent faire un effort et réduire leurs émissions [de gaz à effet de serre], avant qu'il ne soit trop tard pour un pays comme Tuvalu »[10]. Le 1er octobre, Teii s'adresse à l'Assemblée générale des Nations unies :
2023 : accord avec l'AustralieLe 10 novembre 2023, le Premier ministre tuvaluan Kausea Natano signe avec le Premier ministre australien Anthony Albanese le traité de l'Union falepili. Par celui-ci, en réponse au réchauffement climatique, l'Australie permet à tout citoyen tuvaluan d'émigrer en Australie et d'y bénéficier pleinement de droits sociaux, avec un quota de 280 migrants par an. L'Australie s'engage à aider les Tuvalu à s'adapter au réchauffement climatique, notamment en construisant de nouvelles terres suffisamment au-dessus du niveau de la mer à Funafuti. Enfin, l'Australie se rend garante de la sécurité intérieure et de la défense des Tuvalu, les Tuvalu s'engageant en retour à ne signer aucun accord de sécurité et de défense avec un pays tiers sans l'accord de l'Australie[12]. Notes et références
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