Le christianisme et l'alcool sont liés dans leur histoire, et on retrouve la mention du vin, de la bière dans la Bible.
Histoire
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les chrétiens consomment de l'alcool au quotidien, et n'utilisent presque que du vin au cours du rite central, l'Eucharistie, qui figure le dernier repas du Christ[1],[2]. Dans la Bible et les traditions chrétiennes, l'alcool est un don de Dieu qui rend la vie plus joyeuse et sa consommation peut même être bonne pour la santé. Paul dit à son disciple Timothée : « Cesse de boire uniquement de l'eau, mais prends un peu de vin pour faciliter ta digestion, puisque tu es souvent malade » (1 Timothée 5,23). Seul l'abus qui conduit à l'ivresse est considéré comme un péché[3],[4].
Au milieu des années 1800, une mouvance issue du protestantisme déclare que l'alcool n'est pas seulement à boire avec modération, (les « modérationnistes »), mais à éviter sauf circonstance particulière (les « abstentionnistes »), allant jusqu'à prôner l'interdiction totale de la consommation ordinaire d'alcool et la considérer comme un péché (les « prohibitionnistes »)[5].
Les boissons alcoolisées apparaissent souvent dans les deux parties de la Bible. La version originale[Quoi ?] utilise au moins dix mots différents pour les boissons alcoolisées dans les textes hébraïques, et cinq pour la version grecque.
Ces produits sont tour à tour utilisés pour un usage normal et pour un usage poétique, et dans l'ensemble la Bible est ambivalente envers elles, les considérant tantôt comme une bénédiction de Dieu qui apporte la joie, tantôt comme un danger dont on peut abuser imprudemment et scandaleusement[6],[7],[8],[9]. Les épisodes d'ivresse de Noé et de Loth rappellent en particuler les dangers associés à la consommation d'alcool.
Dans les textes hébraïques et grecs
Textes hébraïques
La Bible hébraïque a été grandement écrite en hébreu biblique avec des portions d'araméen et a une importante traduction grecque connue sous le nom de Septante. La Bible moderne hébraïque qui suit le texte massorétique, utilise différents mots pour parler des boissons alcoolisées :
« Moût » à proprement parler ; parfois traduit par « vin », « vin nouveau », ou « vin doux ». Cela représente le jus de raisin pendant le processus de la fermentation[11], parfois, il représente le vin de goutte[12]
oinos (majorité des cas)[13], methusma[14] (une occurrence)
Boisson forte avec 7 à 10 % vol., les liqueurs fortes n'existant pas encore dans l'antiquité. Il est fait soit de fruit, soit de bière d'orge. Le mot peut inclure le vin[15], mais il est généralement combiné avec « vin et boisson forte », se référant à toutes sortes d'enivrement[16]
« Vin » le mot transmet l'idée de mousse, comme pendant la fermentation ou lorsqu'il est versé. La racine du mot provient de hamar, signifiant « bouillir »[4].
« Vinaigre » ou « vin acide », pouvant être fait de vin ou d'autres boissons fermentées. Lorsqu'il est coupé à l'eau il est une boisson commune et bon marché pour les pauvres et l'armée romaine[23],[11],[48],[49].
↑(en) R. V. Pierard, Drinking of Alcohol (in Evangelical Dictionary of Theology), Walter A. Elwell, Baker Book House, (ISBN0-8010-3413-2), p. 28f
↑(en) Wine (in The Oxford Dictionary of the Christian Church), F. L. Cross and E. A. Livingstone, Oxford University Press, USA, , 3e éd., 1800 p. (ISBN978-0-19-280290-3, lire en ligne), p. 1767« Le vin est traditionnellement reconnu comme une matière essentielle pour une eucharistie valable, bien que certains aient pu soutenir que Jésus demandait du jus de raisin non fermenté »
↑(en) Kenneth Gentry, God Gave Wine : What the Bible Says About Alcohol, Lincoln, Oakdown, , 160 p. (ISBN978-0-9700326-6-9, OCLC50481363), p. 3ff
↑(en) Bruce Waltke, The Book of Proverbs : Chapters 15-31, Grand Rapids, Wm. B. Eerdmans, , 589 p., relié (ISBN978-0-8028-2776-0), « Commentary on 20:1 », p. 127
↑(en) Fitzsimmonds, Wine and Strong Drink (in New Bible Dictionary), J. D. Douglas, InterVarsity Press, , 2e éd. (ISBN0-8308-1441-8), p. 1255
« Ces deux aspects du vin, dans son utilisation et ses abus (use and abuse), ses avantages et ses excès, son acceptation dans la réjouissance de Dieu et dans son excécration, sont imbriqués tout au long de l'Ancien Testament. Il peut réjouir le cœur de l'homme (Ps. 104:15) ou mener son esprit dans l'erreur (Is. 28:7), il peut être associé à la réjouissance (Ec. 10:19) ou à la colère (Is. 5:11), il peut être utilisé pour découvrir la honte de Noé (Gn. 9:21), on le voit dans les mains de Melchizedek pour honorer Abraham (Gn. 14:18)... Les références à l'alcool dans le Nouveau Testament sont bien moins nombreuses en nombre, mais une fois de plus les bons et les mauvais aspects de l'alcool sont d'apparence égales... »
↑(en) D. Miall Edwards, International Standard Bible Encyclopedia : Drunkenness, James Orr, 1915b (lire en ligne)
« La valeur du vin est reconnue pour sa convivialité (Jdg 9:13; Ps 104:15; Prov 31:7), qui permet aux malades d'oublier leurs peines (Prov 31:6). Cependant, la modération est fortement inculquée et il y a de nombreux avertissements fermes contre la tentation et les périls de la coupe. »
↑(en) John McClintock et James Strong, « Wine », dans Cyclopaedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature, vol. 10, New York, Harper and Brothers, (lire en ligne), p. 1016
« Mais tandis que la bible donne la liberté de consommer du vin, de même que tous les bienfaits terrestres, il est constamment maintenu que les abus sont solennellement condamnés. »
↑All meanings from Brown et al. Specific links are given in the "Strong's no." column.
↑Rich, "A certain amount of juice exuded from the ripe fruit from its own pressure, before the
treading commenced. This appears to have been kept separate from the rest, and to have formed the
γλεῦκος, or sweet wine noticed in Acts 2:13"