Cette place circulaire de 32,50 m de diamètre est lotie en 1824[1] : les terrains sont alors découpés et construits de maisons. Il n'en subsiste que la grille arrondie qui enserre les jardinets car les immeubles sont postérieurs.
2° une autre rue de 11,70 mètres (36 pieds) de large (la rue Neuve-Saint-Georges), partant de la rue Saint-Lazare, vis-à-vis la rue Saint-Georges jusqu'à la rencontre de la première ;
3° une place circulaire de 32,50 mètres (100 pieds) de diamètre (la place Saint-Georges) au point de jonction de ces deux rues ;
4° enfin une troisième rue de 9,75 mètres (30 pieds) de large (la rue La Bruyère), formant embranchement avec la première et aboutissant sur la rue de Larochefoucault, le tout conformément au plan ci-joint.
Article 2 : cette autorisation est accordée à la charge par les impétrants de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l'éclairage des nouvelles voies, d'y établir des trottoirs et de construire, sur le milieu de la place, une fontaine dont le plan sera soumis à l'approbation de l'Administration, et en outre de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris.
Une fontaine centrale destinée à l'origine à faire boire les chevaux, fait place en 1904 à un Monument à Gavarni, dû au sculpteur Denys Puech, comprenant également une fontaine (tarie en 1906 par la construction du métro, remise en eau en 1995) et surmonté d'un buste du dessinateur. Sur le socle figure en relief une scène du Carnaval de Paris, avec trois personnages, dont au milieu une débardeuse. Paul Gavarni (1804-1866) est spécialisé dans la représentation de ces figures carnavalesques. Il s'agit du seul monument parisien évoquant directement le Carnaval de Paris.
No 27[3] : fondation Dosne-Thiers. Alexis Dosne possède des terrains dans le quartier. En 1824, il obtient de prolonger la rue Saint-Georges et de lotir et vendre ces terrains en réalisant une intéressante opération immobilière. Sur la place, il fait construire un hôtel que sa femme vend pour 100 000 F à Adolphe Thiers quand celui-ci épousa sa fille, Élise Dosne. Le , pendant le coup d'État de Napoléon III, on vient arrêter Adolphe Thiers dans sa chambre[4]. Après le Second Empire, Adolphe Thiers est élu président de la République et réprime la Commune de Paris. Le ministre de la Justice de la Commune de Paris, Eugène Protot, fait détruire l'immeuble le , mais Gustave Courbet en sauve les biens. L'immeuble est reconstruit en 1873. Élise Thiers y meurt en 1880. La belle-sœur de Thiers, Félicie Dosne, le lègue avec sa bibliothèque à l'Institut de France en 1905[5]. C'est aujourd'hui la fondation Dosne-Thiers.
↑Anne Thoraval, Promenades sur les lieux de l'histoire. De Henri IV à Mai 68, les rues de Paris racontent l'histoire de France, Parigramme, coll. « Guides thématiques », (ISBN978-2-84096-323-3).