Pierre Marie Barthélemy Ferino
Pierre Marie Barthélemy, comte Ferino, né le à Craveggia, mort le à Paris, est un général et homme politique d'origine piémontaise, naturalisé français, des XVIIIe et XIXe siècles. BiographiePremières armesNé dans la vallée de Vigezzo, Pierre Marie Barthélemy Ferino était fils d'un sous-officier du régiment autrichien de Bender, Bonsardie Ferino[1]. Il servit très jeune dans ce corps et fit la guerre de Sept Ans : entré au service en 1768, il obtint en 1779 le brevet de capitaine. Dix ans plus tard, une injustice commise envers lui par le gouvernement autrichien, et l'explosion de la Révolution française dont il partageait les principes, le détermina à venir en France. Il avait alors 42 ans. La RévolutionLe il fut nommé lieutenant-colonel de la ci-devant légion de Biron, qui prit le nom de chasseurs du Rhin[2] (puis 26e léger), et partit avec son régiment le pour l'armée du général Custine. Lorsque, après la victoire de Jemmapes, les Français eurent pénétré en Belgique, Férino fut chargé de présider dans la cathédrale de Mons l'assemblée qui vota la réunion de la Belgique à la France. Général de brigade à la fin du mois de , Ferino est nommé général de division le . Savary, depuis duc de Rovigo, qui était son aide de camp, rapporte dans ses Mémoires que Ferino fut alors destitué parce qu'il « faisait observer la discipline trop rigoureusement par les troupes qui étaient sous ses ordres » : étrange cause de destitution pour un général ! aussi se vit-il bientôt réintégré dans ses fonctions. En l'an IV, Ferino fut employé à l'armée de Rhin-et-Moselle commandée par Moreau. Le 20 thermidor an IV, la division Férino, forte de 23 bataillons et de 17 escadrons, qui formaient le tiers de l'armée, après avoir traversé les montagnes de la Forêt-Noire, s'était emparée de Lindau et de Brégence sur le lac de Constance, et s'était avancée par Stockach, avec 16 bataillons et 14 escadrons, sur Memmingen. À Brégence, on prit 5 mortiers, 4 couleuvrines, 22 pièces de canon et 40 000 sacs d'avoine, d'orge et de farine. Ce fut dans cette journée que Férino eut, avec le corps de Condé, une affaire extrêmement vive ; on se battit avec acharnement, mais les bonnes dispositions faites par Férino donnèrent la victoire aux Républicains. Durant la retraite de Bavière, après être resté seul avec sa division pendant quarante-huit jours, il rejoignit le corps de l'armée sans avoir perdu un seul de ses canons, et emmenant avec lui des prisonniers. De retour en France après cette campagne, Férino reçut l'ordre du général Hoche de marcher sur Paris avec ses troupes, afin de favoriser les projets du Directoire. Férino opposa un ordre du ministre de la guerre. Ce trait lui fit honneur; il voulait bien combattre les ennemis de la patrie, mais non se faire un instrument de discorde et de guerre civile. Le 9 ventôse an VIII, il commandait la première division de l'armée de Mayence aux ordres du général Jourdan. En germinal, la division Férino se porta sur Neustadt, et se plaça de manière à interdire à l'ennemi l'entrée de la vallée de ce nom ; mais le 14, les Autrichiens ayant attaqué avec avantage, Férino opéra sa retraite avec ordre sur Fribourg et Neuf-Brisach. Sous le Consulat et l'EmpireNapoléon Bonaparte donna à Férino, immédiatement après le coup d'État du 18 brumaire, le commandement de la 8e division militaire. Il purgea le département de l'Ardèche des brigands dont il était infesté, service qui lui valut de la part de Berthier, ministre de la guerre, les éloges les plus flatteurs. Nommé membre et grand officier de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il devint membre du Sénat conservateur le 16 pluviôse an XIII. Napoléon lui donna la sénatorerie de Florence, puis le nomma gouverneur de la ville d'Anvers et le fit comte de l'Empire en 1808. En 1813, il fut chargé de l'organisation des gardes nationales de la Hollande. Sous la RestaurationIl adhéra en 1814 aux actes du Sénat qui demandèrent la destitution de Napoléon. Maintenu par Louis XVIII dans tous ses honneurs et ses grades, Férino reçut en outre la croix de Saint-Louis. Dans une audience qu'il obtint du roi le , il eut avec ce monarque une conversation qui mérite de devenir historique :
Férino témoignant toute la surprise que lui causait un pareil reproche, le roi s'empressa d'ajouter:
Férino mourut à Paris le . Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Est. TitresDistinctions
Notes et références
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