Principalement actif à l'époque du Protectorat français de Tunisie, il publie des romans historiques notamment Les Masques d'Argile et Carthage publié en 1946. il participe à la création de la Société des écrivains d’Afrique du Nord et des Éditions de la Kahéna, avant de revenir en France où il retourne à ces origines provençales avec en 1951 la publication de Tistou les Mains Vides, qui obtient en 1953 le prix des bouquinistes.
Biographie
Pierre Hubac est le pseudonyme littéraire d'Aimé Sarrus[a] provençal né à Toulon en 1894. En 1911, il part en Afrique du Nord dans le Protectorat français de Tunisie[b].
En 1919, Pierre Hubac participe activement à la création de la Société des écrivains d’Afrique du Nord[5]. Dans les années 1920, il se fait connaitre des lecteurs tunisiens en publiant dans la presse locale des « articles de polémique et de critique » ainsi que « des contes burlesques et des nouvelles »[6].
C'est au début de l'année 1928 que les éditions Argo publient son premier roman : Les Masques d'Argile[6]. À cette époque il est « professeur au Lycée Carnot à Tunis »[7].
En 1929, Pierre Hubac est à l'origine de la création des Éditions de la Kahéna, alors société mutuelle finançant par des souscriptions la publication des ouvrages sélectionnés[8].
Dans les années 1930[c], Pierre Hubac, qui est Président de la Société des écrivains de l'Afrique du Nord, réside en Tunisie « où il préside à la vie artistique et littéraire »[9] et participe « à l'élaboration de la législation foncière domaniale »[d]. Son épouse, Ginevra est notamment l'auteur, sous le nom de Ginevra Pierre Hubac, d'une rubrique littéraire dans le Bulletin des écrivains Nord-Africains. Le premier , elle signe une « préface féministe »[10] pour La Marocaine : mœurs, condition sociale, évolution de Tahar Essafi[11].
Pierre Hubac meurt le , à son domicile du Pecq[12].
Publications
Ouvrages
1928 : Les Héritiers d'Amilcar, t. 1 : Les Masques d'Argile : Histoire carthaginoise (Roman), Paris, Éditions Argo, 255 p. (BNF32260170, présentation en ligne).
1929 : Gueux de mer (Nouvelles), Carthage, Éditions de la Kahena, coll. « Série A », 47 p. (BNF35575567).
1929 : Une femme... et la peur (Roman), Paris, Calmann-Lévy, 5e éd. (1re éd. 1929), 217 p. (BNF32260169).
1946 : Carthage (Roman), Paris, Éditions Marcel Daubin, coll. « La Vie dans l'histoire », 291 p. (BNF32260167) - nouvelle édition Bellenand 1952 (BNF32260168).
1948 : Les Nomades (Roman), Paris, Éditions Marcel Daubin, coll. « La Vie dans l'histoire », 296 p. (BNF32260171)
1930 : Paroles provençales : discours prononcé à Bizerte à l'occasion de la commémoration de F. Mistral, Carthage, La Kahena, 48 p. (BNF35766463).
1931 : Avenir et mission de la nouvelle littérature coloniale : manifeste présenté au premier Congrès de Littérature Coloniale Française, juin 1931, Carthage, La Kahena, 19 p. (BNF37149062, présentation en ligne).
1931 : « Le problème du nomadisme en Tunisie », Terre, Air, Mer (revue), , p. 99-116 (résumé).
1934 : « Voyage au fond de la Hara », L'Univers Israélite, no 19, , p. 561-563[13].
1945 : « Le Grenier de Rome », dans Albert Prévaudeau, Maurice Mercier, Anne-Marie Kiffer, Marius Leblond, La Grande France, Paris, J. Peyronnet (BNF32545312).
1945 : « Une civilisation calomniée : Carthage ou Mille ans de paix africaine », dans Pierre Arthur Roux-Freissineng, Thérèse Herpin, Marius Leblond, Jean Vidailhet, La Grande cause, Paris, J. Peyronnet (BNF32590414).
1950 : « Moloch », Cahiers Charles de Foucauld, vol. La Tunisie, no 18, , p. 3-30[14].
Prix
1928 : Prix littéraire de la « Meilleure Nouvelle », attribué par La Dépêche Tunisienne[15].
↑Si le rédacteur de Échos et Chroniques du temps passé indique en : « Pierre Hubac est le pseudonyme littéraire de M. A.-L. »[2], d'autres sources plus récentes sont plus précises sur ce sujet. Notamment : en 1958 E. Devin indique « mon amis Pierre Hubac (alias Aimé Sarrus) »[3] ; en 1964 le rédacteur de la rubrique nécrologie de la revue de psychologie des peuples « Le dernier est décédé au Pecq (dans la banlieue parisienne) l'écrivain Pierre Hubac, pseudonyme de Aimé Sarrus. Provençal, originaire de Toulon... »[4].
↑Notes de l'éditeur Berger-Levrault dans l'ouvrage Tunisie de 1948 (voir publications : ouvrages).
L'Afrique du Nord illustrée, « Les Masques d'argile », L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc, , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
Ch. A., « Le livre à lire : Masques d'argile par Pierre Hubac Ed. Argo », Alger socialiste : organe officiel de la Fédération socialiste d'Alger, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
La Gazette de Paris, « Les prix littéraires : La Meilleure Nouvelle », La Gazette de Paris, , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
Ginerva Pierre Hubac, « Préface de La Marocaine », L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc, , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
Institut historique de Provence, « Échos et Chroniques du temps passé : Paroles provençales, par Pierre Hubac », Les Archives de Trans en Provence, , p. 594 (lire en ligne, consulté le ).
Yves Châtelain, Vie littéraire et intellectuelle en Tunisie de 1900 à 1937, P. Geuthner, , 342 p. (lire en ligne), p. 65.
Journal Combat, « Pierre Hubac : romancier et archéologue, lauréat du Prix des bouquinistes », Combat, no 2746, , p. 1.
Jacques Alexandropoulos, « De Louis Bertrand à Pierre Hubac : images de l'Afrique antique », dans P. Cabanel, La Tunisie mosaïque. Diasporas, cosmopolitisme, archéologies de l'identité, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail (PUM), , p. 457-478.
Sylvie Caucanas, Rémy Cazals et Pascal Payen, Retrouver, imaginer, utiliser l'Antiquité : actes du colloque international tenu à Carcassonne les 19 et 20 mai 2000, Toulouse, Éditions Privat, , 271 p. (lire en ligne), p. 189.
Josiane-Élise Tubiana, « Raphaël Lévy, dit Ryvel, enseignant de l'Alliance israélite universelle et écrivain : (Tunis, 5 janvier 1898 - Cannes Antibes, 16 octobre 1972) », Archives Juives, vol. 45, , p. 139-143 (lire en ligne, consulté le ).
Alain Messaoudi, Les arabisants et la France coloniale. 1780-1930 : savants, conseillers, médiateurs, ENS Éditions, coll. « Sociétés, Espaces, Temps », , 550 p. (ISBN978-2-84788-720-4, lire en ligne), p. 400.
Iconographie
1953, le : photographie de Roger-Viollet : Pierre Hubac reçoit, de Ferdinand Teulé la pièce de 1 francs, du prix des bouquiniste, devant une boite des quais de Seine (source en ligne).
1953, le : photographie de Keyston Pictures USA : Pierre Hubac, pose avec ses ouvrages Carthage et Tistou les Mains Vides sur un quai de la Seine, devant une boite de bouquiniste (source en ligne).