À l'âge de 18 ans, en 1957, il bénéficie d'une bourse de voyage Zellidja qui lui permet de partir en Sicile, puis d'une deuxième bourse l'année suivante pour se rendre en Grèce. Ces séjours donnent lieu à deux rapports, déposés à la Bibliothèque nationale, Le soufre en Sicile, Italie et Les Français en Grèce du Moyen Âge à nos jours[3].
Ses études le conduisent au professorat d'histoire-géographie[4], qu'il exerce pendant de nombreuses années au lycée Jean Moulin d'Albertville.
Passionné d'alpinisme, Pierre Chapoutot ouvre de nombreuses voies, notamment dans son massif de prédilection, le massif des Écrins[5], ainsi que dans les Alpes du Nord.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la montagne dont La Montagne c'est pointu, En Savoie, ainsi que de deux monographies sur La Meije et l'Épena, sommets des Écrins et de Vanoise.
Il devient membre du Groupe de haute montagne (GHM)[6] dès 1971 et dirige ensuite les annales du GHM et les revues Cimes et Passage[5]. Il est l'auteur d'un blog remarqué regroupant une mine d'informations sur ses sommets fétiches ainsi que des essais et des études érudites sur la géographie alpine[7].
Il est également l'un des fondateurs de l'Observatoire des pratiques de la montagne et de l'alpinisme (OPMA)[8].
S'intéressant à la géopolitique du Tibet, il a préparé un dossier sur le sujet pour les Annales du GHM de 2001. Ce dossier sert de base à un exposé intitulé Géopolitique du Tibet : Tibet imaginaire, Tibet réel, publié en 2003 sur le site des Cafés géographiques. Il mentionne l'opposition au sein du GHM et de la Fédération française de la montagne et de l'escalade entre les partisans d'une démarche humanitaire et ceux qui dénoncent une collaboration avec le régime en place sur le projet d’expédition franco-chinoise dans le versant tibétain de l’Everest et sur la création de l’École des guides de montagne du Tibet à Lhassa[9]. Il prend ses distances d'avec l'ONG Mountain Wilderness en raison du soutien de cette association à la cause tibétaine[10].
Pierre Chapoutot meurt le à Moûtiers[2], à l'âge de 66 ans, lors de son transfert à l’hôpital, après avoir été enseveli sous une avalanche au-dessus de Valmorel dans le massif de la Lauzière[11]. Il avait échappé à une première avalanche, le , au mont Coin, près d'Arèches[12].
Principales ascensions
Parmi les cent quarante nouvelles voies qu'il a ouvertes, quelques-unes sont régulièrement parcourues dans le massif des Écrins :
la Voie du Bastion central, en 1969, avec Bernard Wyns[14],[5], et Nous partirons dans l'ivresse, en 1994, avec Jean-Michel Cambon[15], en face sud de la Meije ;
le pilier nord du pic Sans Nom, en 1970, avec Jean-Jacques Rolland et Jean-Louis Mercadié[5] ;
la Directe 76, en 1976[16], Le Pilier de la Sérénité, en 1976[17], et Le Trésor de Rackham le Rouget, en 1992[18],[5], en face sud de la Tête du Rouget.
Œuvres
Livres
Avec Claude Lovie, Voyage à travers la Savoie, Colmar-Ingersheim, SAEP, .
En Savoie : ski-alpinisme et escalade : Bauges, Tournette, Aravis, Beaufortain, Lauzière, Grand Arc, Grenoble, Glénat, (ISBN978-2-7234-0559-1).
↑Pierre Chapoutot, A propos d'avalanches, sur le site Alpimages Photographies : « L'avalanche a d'abord fait mine de passer derrière nous, puis elle a rebondi sur les flancs de la combe, une fois, deux fois - nous avions pris le large, mais nous n'arrivions pas à prendre de la vitesse, elle nous a rejoints. Il y eut d'abord ce grésillement dru et dense dans les jambes, puis comme un choc au niveau du sac, un mascaret irrésistible, sans vraie brutalité d'ailleurs, plutôt une insistance presque amicale, mais invincible (ça oui !), et définitive. Nous nous sommes retrouvés couchés sur le ventre, enfouis, ahuris. Comme j'ai regretté de ne pas avoir eu le temps de libérer mes fixations ! Je me retrouvais là, bloqué, bétonné, coincé, enseveli dans cette neige tellement absurde. Cela devait donc arriver, et c'était arrivé ».