Pierre Ayraud-DegeorgePierre Ayraud-Degeorge
Pierre Ayraud, dit Ayraud-Degeorge, né à Rochefort le et mort à Croissy-sur-Seine le , est un avocat, journaliste et haut fonctionnaire français. BiographiePierre-Alexandre Ayraud est le fils de Magdelaine Coutin (17..-1830) et de Jacques Ayraud (v. 1784-1824), cultivateur au village de Villeneuve, lieu-dit de Rochefort[1]. Avocat à Amiens[2], Pierre Ayraud collabore dès 1844 au Progrès du Pas-de-Calais d'Arras, journal d'opposition à la monarchie de Juillet. À cette époque, il coécrit avec l'acteur Eugène Fillion un drame historique et patriotique sur le siège de Valenciennes de 1793, représenté à Valenciennes le [3]. Quatre ans plus tard, Ayraud et Fillion écrivent une autre pièce, Marie Raymond, la dentellière d'Arras, drame en 4 actes et en prose à propos de l'épidémie de choléra de 1832, représenté à Arras le [4]. En 1846, Pierre Ayraud épouse Julie-Jeanne Willoughby Degeorge (1825-1906), fille du rédacteur en chef du Progrès, Frédéric Degeorge. Désormais appelé « Ayraud-Degeorge », il prend part à la campagne des banquets en 1847. Ainsi, le , lors du banquet réformiste présidé par Odilon Barrot au château d'Annezin, il porte un toast « à l'union de toutes les nuances de l'opposition » et se dit « radical » tout en évoquant avec nostalgie l'Empire[5]. Devenu rédacteur en chef du Progrès[6], il encourt cinq ans de prison et 10 000 francs d'amende pour « offense au roi »[7] mais la révolution de février 1848 vient interrompre les poursuites. Commissaire-général de la nouvelle République, Frédéric Degeorge fait nommer son gendre sous-commissaire de la République (sous-préfet) dans l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer le . Succédant à un certain Bachelet, Ayraud-Degeorge reste à ce poste jusqu'au . Remplacé à Boulogne par Orophane Gellée[8], il est nommé préfet du Var. Il occupe ce poste jusqu'au , date à laquelle il est remplacé par Haussmann. Au lendemain du coup d'État du 2 décembre 1851, le Progrès est suspendu. Après avoir tenté d'ameuter les Arrageois, Ayraud-Degeorge doit s'enfuir. Il est néanmoins arrêté puis condamné par la commission mixte du Pas-de-Calais à être interné à Angoulême. Grâce à une intervention du prince-président, qui avait naguère collaboré au Progrès lorsqu'il était prisonnier à Ham, le journal peut à nouveau paraître dès . Fin mars, Ayraud-Degeorge obtient le droit de se réfugier à Bruxelles[9], ce qui lui vaudra d'être mentionné par Charles Hugo dans Les Hommes de l'exil[10]. Cet exil est de courte durée : autorisé à rentrer en France par décret du prince-président, il est de retour à Arras dès le [11]. Le , un décret impérial lui accorde remise des dernières mesures de sûreté générale prises à son encontre[12]. Gérant du Progrès, Ayraud-Degeorge en devient définitivement rédacteur en chef à la mort de son beau-père, en 1854[13]. Frappé d'avertissements préfectoraux en 1853 et 1855[14], le Progrès est finalement supprimé par les autorités en 1857. Ayraud-Degeorge compte alors le remplacer par un journal non-politique, simplement intitulé Le Pas-de-Calais[15], devenu ensuite L'Écho du Pas-de-Calais (1857-1858), avant d'être autorisé à lancer Le Propagateur du Pas-de-Calais en , avec une ligne éditoriale plus favorable au régime. Interrompue au bout de quelques mois, la publication reprend à Lille sous le titre Le Propagateur du Nord et du Pas-de-Calais en . Cependant, le succès n'est pas au rendez-vous : Ayraud-Degeorge est contraint de céder le journal dès le mois d'octobre. Le légitimiste clérical Henri Lefebvre lui succède alors en tant que rédacteur en chef[16]. Après son départ de Lille, Ayraud-Degeorge habite à Paris, au no 17 de la rue des Moines. Malgré l'aide de ses amis Desmarest et Labelonye, il connaît une situation très précaire. Désespéré, il se suicide en se jetant dans la Seine à Croissy[17] le [18]. Pierre Ayraud-Degeorge est le père du journaliste Horace Ayraud-Degeorge (1850-1922). Références
Liens externes
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