Pierre-Marc-Gaston de Lévis
Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764-1830), deuxième duc de Lévis, pair de France, est un officier et homme politique français, auteur de plusieurs ouvrages littéraires, politiques et philosophiques, membre de l'Académie française. BiographieOrigines et famillePierre-Marc-Gaston de Lévis est issu de la branche des seigneurs d'Ajac, branche cadette de la maison de Lévis, famille noble française originaire du village de Lévis dans le Hurepoix dont l'origine remonte au XIIe siècle. Aîné des enfants du couple formé en 1762 par François Gaston de Lévis, premier duc de Lévis, maréchal de France (1719-1787), et Gabrielle Augustine Michel de Tharon (1744-1794), il a trois sœurs :
Les deux cadettes sont guillotinées avec leur mère le [1]. Sous l'Ancien RégimeEntré à 13 ans à l'École royale d'Artillerie de Douai, Gaston de Lévis est nommé lieutenant en second en 1779, et promu, à 16 ans capitaine des gardes du corps du comte de Provence, Monsieur, frère du roi, futur Louis XVIII. Il est en poste à Saumur et à Strasbourg. En 1782, il est promu capitaine à la suite du corps des carabiniers. Avec Louis Doulcet de Pontécoulant, un camarade de l'École royale d'Artillerie, il effectue ensuite une longue mission d'instruction de six mois en Prusse (-). Il découvre aussi la Russie et la Pologne. En 1788, il est nommé colonel attaché au régiment maréchal de Turenne. Député aux États généraux de 1789Gaston de Lévis est nommé en janvier 1789 grand bailli d'épée du bailliage de Senlis. Cette position prééminente facilite, en mars 1789, son élection au seul siège réservé à la noblesse pour représenter le bailliage de Senlis aux États généraux. Il n'a pas 25 ans. Il siège aux États généraux avec ses cousins Marc-Antoine de Lévis et Charles Philibert Marie Gaston de Lévis, qui seront tous deux guillotinés pendant la Terreur. Aux États généraux, son mandat lui impose le vote par tête, mais il estime ne pas pouvoir rejoindre le Tiers état le 25 juin 1789. Il se montre favorable à une société libérale, se référant à la constitution anglaise. Le 22 juin 1791, il prête le serment des militaires. Il vote contre les assignats, et contre le rattachement d'Avignon et du comtat Venaissin[2]. Pendant la Révolution et l'EmpireIl émigre après le 10 août 1792, rallie l'armée des princes, où il est mal reçu, et sert finalement comme simple soldat dans un régiment autrichien. La décennie révolutionnaire voit le duc et la duchesse de Lévis effectuer plusieurs allers-retours entre la France et l'Angleterre, ensemble ou séparément. Ils figurent sur la liste des émigrés à partir de 1794. Gaston de Lévis participe à l'expédition de Quiberon. Il arrive face à Carnac le et débarque une première fois le 27. Puis il prend le commandement de 300 royalistes d'Auray, débarque à nouveau cette fois face au fort de Penthièvre le , l'enlève à la garnison républicaine et, seul officier supérieur, prend le commandement d'environ 600 hommes pour barrer l'accès à la presqu'île de Quiberon. Il est blessé à la jambe le , son cheval tué sous lui, et peut finalement regagner un navire anglais qui le ramène à Plymouth le . Il rentre en France après le 18 brumaire. En 1801, il rachète, près de Paris, le château de Champs, ancienne propriété de la famille de sa mère. Il le conservera jusqu'à sa mort, après laquelle ses enfants le vendront. Il se consacre à l'écriture et se tient à l'écart du régime impérial. Homme d'esprit, il est apprécié par Chateaubriand. Sous la RestaurationSous la première Restauration, il est nommé pair à vie par ordonnance du et promu maréchal de camp en mars 1815. À la Chambre des pairs, il siège à droite, tout en se tenant à l'écart des ultras. Au printemps 1815, il accompagne la duchesse d'Angoulême à Bordeaux et quitte la ville avec elle, avant de rejoindre Louis XVIII à Gand. Sous la seconde Restauration, il est fait pair héréditaire, par ordonnance du 19 août 1815, puis duc-pair héréditaire (sans majorat), par ordonnance du 31 août 1817[3]. Il siège à la Chambre des pairs jusqu'à sa mort. En 1816, il est fait chevalier d'honneur de la duchesse de Berry. Il est maire de Champs-sur-Marne de 1826 à 1830. Mariage et descendanceÀ 20 ans, Gaston de Lévis épouse Pauline Charpentier d'Ennery le à l'église Saint-Eustache, à Paris. Âgée de 13 ans, elle est la fille unique de Victor-Thérèse Charpentier, comte puis marquis d'Ennery, maréchal des camps et armées du Roi, gouverneur de la Martinique puis de Saint Domingue, décédé en 1776, et de Rose Bénédicte d'Alesso d'Éragny. Elle hérite à cette date, de tous les biens de son père, dont le château d'Ennery (Val-d'Oise). Gaston et son épouse feront du château d'Ennery leur résidence préférée en y apportant de nombreux aménagements et embellissements. Elle meurt à Paris le 2 novembre 1829. Gaston et Pauline de Lévis ont deux enfants :
Distinctions
Hommages et postéritéOn lui doit la formule souvent répétée aujourd'hui « noblesse oblige » dans son recueil de Maximes et réflexions : « Lorsque l'on est issu d'une famille illustre, l'on doit apprendre à ses enfants que, si le public est disposé à honorer en eux le mérite de leurs parents, il s'attend à en trouver les traces dans leurs descendants : noblesse oblige. »[5] Œuvres
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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