Pierre-Alain BertolaPierre-Alain Bertola
Pierre-Alain Bertola, né le à Tannay et mort le à Nyon, est un artiste suisse qui a développé une œuvre autour du dessin. En parallèle, il a été aussi auteur de bandes dessinées, illustrateur d'œuvres littéraires, dessinateur de presse, affichiste, ainsi que scénographe pour l'opéra, le théâtre ou des musées[1]. BiographieFils d'un père entrepreneur en maçonnerie, descendant d'immigrés italiens, et d'une mère née en Valais, Pierre-Alain Bertola passe son certificat d'études à Coppet. Après une première formation en architecture, il devient artiste et s'investit dans projets très variés, tout en exerçant comme graphiste et scénographe indépendant. Il se fait d'abord remarquer comme bassiste sur la scène rock et ska genevoise des années 1980 en jouant avec divers groupes (Capricorn, The Gordini's, Monkey's Touch....) et réalisant les cinq premières affiches du Paleo Festival[2]. Avec le photographe Yves Bussard, il fonde le Collectif Unknown[1] qui réalise diverses performances (réalisation de fresques grand format en public) pour des festivals de BD. Lauréat d'un concours BD, il publie ensuite deux bandes dessinées chez Futuropolis[1]. Sur l'invitation de Roger-Marcel Mayou, il se lance dans des expérimentations artistiques autour de ce médium et il exprime un style très personnel. Il est sélectionné par l'Office fédéral de la culture pour une exposition internationale sur le thème des nouvelles émergences dans la bande dessinée[réf. souhaitée]. Il se lance ensuite dans l'illustration de textes littéraires. Sa première réalisation est un texte inédit de Charles-Ferdinand Ramuz Le gros poisson du lac[3], et vaut à son éditrice, Francine Bouchet, La Joie de lire, de figurer au palmarès des plus beaux livres suisses de 1996. En parallèle, il dessine pour la presse romande où son style très artistique est apprécié pour l'illustration des suppléments littéraires[4] (Journal de Genève, Tribune de Genève, Le Temps...). Il collabore très régulièrement avec Jérôme Bontron, graphiste genevois, pour lequel il crée des visuels pour des plaquettes d'entreprises (Rolex), des affiches ou dépliants (Château de Chillon). Il gagne un concours pour une campagne nationale en créant le concept et le visuel Velo Love[1]. Avec Bernard Garo, peintre, et Pierre Golay, sculpteur, il fonde le Collectif Urgences afin d'organiser des expositions d'art contemporain. Ce collectif contribue, en duo ou en trio, à une dizaine d'expositions, avec l'organisation d’Ecran Total, une collective réunissant 24 artistes. Invité à réaliser des dessins de grand format pour illustrer le texte de Michel Foucault, Surveiller et punir, par Bernard Crettaz, conservateur au musée d'ethnographie de Genève, il s'intéresse ensuite à la scénographie d'exposition, en travaillant pour divers musées suisses. Avec la réalisation de fresques, il associe ses talents artistiques à ses compétences architecturales ou graphiques. Les scénographies deviennent sa principale source de revenus. De 2001 à 2002, il collabore à l'élaboration de l'exposition nationale suisse, Expo 02. Avec l'écrivain Eugène, il réalise la série des Oracles et participe à la création de la mascotte Lili. En 2005, sur l'invitation de Valeri Guerguiev, le metteur en scène français Alain Maratrat fait appel à lui pour réaliser la scénographie (set design) et la ligne graphique d'opéras pour le Théâtre Mariinsky. Leur premier opéra, Il viaggio a Reims, reçoit le prix du meilleur opéra russe en 2005 et leur version de La Flûte enchantée a dépassé les 11 000 spectateurs[réf. souhaitée]. En parallèle, Bertola s'occupe de la ligne graphique et de la scénographie du château de Nyon après sa rénovation en 2006. À la demande de Vincent Lieber, il redessine d'après des originaux du XVIIIe siècle des papiers peints, imprimés en sérigraphie (18 et 24 passages) par Christian Humbert-Droz. Il est invité par Charles Bonnet à l'accompagner au Soudan pour imaginer la scénographie des statues des pharaons noirs exposés à Kerma au Soudan. C'est aussi à cette époque qu'il crée le concept d’Atelier Éphémère, afin de trouver un bref instant dans son existence professionnelle pour pouvoir se consacrer uniquement à la pratique du dessin artistique. Il y expérimente diverses techniques, tout en restant principalement fidèle au support papier. Il réalise cinq de ces ateliers, investissant divers lieux industriels inoccupés ou utilisant son espace privé (studio Bertola). Avec Bernard Garo, il réalise aussi des performances publiques autour du dessin. En 2009, il renoue avec la bande dessinée en publiant chez Delcourt la première adaptation en bande dessinée du roman Des souris et des hommes de John Steinbeck[1], adaptation sur laquelle il travaille depuis 1990, et pour laquelle une dizaine d'années a été nécessaire à l'obtention des droits. Il est invité à exposer la totalité des planches par le National Steinbeck Center et à réaliser divers ateliers lors du 31e Steinbeck Festival. L'édition espagnole De Ratones y Hombres est publiée par Norma Editorial en 2012. Il décède d'une crise cardiaque le jour de ses 56 ans. En 2015, la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature consacre une rétrospective à son œuvre dessinée en relation avec la littérature, exposant ses dessins inspirés par William Shakespeare, Charles Ferdinand Ramuz, Eugène, John Steinbeck, Cormac McCarthy, Henrik Ibsen, Friedrich Dürrenmatt, Mary Shelley ou encore Le Mahabharata[1]. En 2016, c'est au tour de la Fondation Martin Bodmer de présenter le travail original de Bertola en relation avec Frankenstein. En 2018, ses dessins sont exposés à la Pierpont Morgan Library and Museum de New York. ŒuvresBande dessinée
Illustration
Dessin de presse
Affiches (sélection)
Scénographie pour musées
Opéra
Expositions (sélection)
Prix
Notes et références
AnnexesBibliographie
Liens externes
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