Sa thèse soutenue en 1889 portait sur les Prologues de Térence. En 1891 son travail sur les sources de Tacite reçoit le prix Bordin, il est publié deux ans plus tard. C'est un livre remarqué et discuté qui lui assura une renommée importante et rapide. Comme Heinrich Nissen[2] un peu auparavant, Fabia considérait que Tacite avait travaillé à partir d'une documentation peu abondante, suivant en général un seul ouvrage à la fois. Cette théorie, dite de « la source unique », est aujourd'hui généralement abandonnée, en particulier à la suite des travaux de Ronald Syme[3].
Nommé par la suite professeur d'histoire romaine à la faculté des lettres de Lyon, Fabia consacra une part croissante de son activité à l'archéologie de cette ville. Il fonde avec Camille Germain de Montauzan l'Association lyonnaise de recherches archéologiques. Tous deux mènent à Fourvière, de 1911 à 1933, des fouilles qui marquent l'historiographie de Lugdunum. En 1925 Fabia fouille les ruines qu'il attribue au sanctuaire de Cybèle. Cette attribution a été remise en cause depuis la campagne de fouilles achevé en 2001. Fabia publie deux ouvrages sur les mosaïques retrouvées à Lyon s'intéressant particulièrement aux circonstances de leurs découvertes[4]. Situé à la confluence de ses deux domaines scientifiques de prédilection, les études tacitéennes et l'archéologie lyonnaise, son ouvrage de 1929 sur la Table claudienne est resté un classique.
Œuvre
Livres
Les sources de Tacite dans les Histoires et les Annales, 1893, 462 p. (réimpression anastatique Rome, 1967)
Théâtre latin : extraits des comiques, 1896.
Onomasticon Taciteum, Coll. Ann. Univ. Lyon, n.s. II, 4, Paris et Lyon, 1900.
La garnison romaine de Lyon, Cumin et Masson, Lyon, 1918, 117 p.
Les mosaïques romaines du musée de Lyon, Audin, Lyon, 1923, 184 p. [1]
Recherches sur les mosaïques romaines de Lyon, Audin, Lyon, 1924, 162 p.
Pour Didon (Sonnets), Audin, Lyon, 1925.
La Table claudienne de Lyon, Audin, Lyon, 1929, 167 p.
Pierre Sala, sa vie et son œuvre, avec la légende et l'histoire de l'Antiquaille, Audin, Lyon, 1934, 334 p.
avec Pierre Wuilleumier, Tacite, l'homme et l'œuvre (d'après des notes de Philippe Fabia), Boivin, Paris, 1949.
Articles
De philologie
« Le troisième mariage de Néron. Statilia Messalina », Revue de Philologie, 19, 1895, p. 218-231.
« L'adultère de Néron et de Poppée », Revue de Philologie, 20, 1896, p. 12-22.
« Le gentilice de Tigellin. Note contre une conjecture de Juste Lipse », Revue de Philologie, 21, 1897.
« Comment Poppée devint impératrice », Revue de Philologie, 21, 1897, p. 221-239.
« Le règne et la mort de Poppée », Revue de Philologie, 22, 1898, p. 333-345.
« Le point final des Annales de Tacite », Journal des Savants, 1901, p. 423-435 et p. 563-575.
« La lettre de Pompeius Propinquus à Galba et l'avénement de Vitellius en Germanie », Klio 4, 1904, p. 42-68.
« La mère de Néron. À propos d'un plaidoyer pour Agrippine », Revue de Philologie, 35, 1911, p. 144-178.
« La journée du 69 à Rome », Revue de Philologie, 36, 1912, p. 53-61.
« Officiers gaulois dans les légions romaines au Ier siècle de notre ère (Tacite, Hist., IV, 61 et 74) », Revue des études anciennes, 14-3, 1912, p. 285-291.
↑H. Nissen, « Die Historien des Plinius », Rheinisches Museum, 26, 1871, p. 497-548
↑Olivier Devillers, Tacite et les sources des Annales : enquête sur la méthode historique, Bibliothèque d'études classiques, Peeters, Louvain, 2003, p. 7
↑Cl. Chomer et A.-C. Le Mer, « Historiographie lyonnaise », dans Lyon, Carte archéologique de la Gaule, (C.A.G. 69/02), Gap, 2007, p. 109-123.
Bibliographie
Charles Picard, « Éloge funèbre de M. Philippe Fabia, académicien libre non résidant », CRAI, 1939, 83-1, p. 26-35Lire en ligne.