Au cours des années 1930, Philip Johnson milite dans les milieux d'extrême droite et tente de créer un parti fasciste américain avant la Seconde Guerre mondiale[2]. Johnson devient alors un ardent admirateur de Adolf Hitler, exprime des opinions antisémites[3],[4]. Il écrit pour Social Justice (periodical)(en) (un périodique antisémite) et Examiner, où il publie un compte rendu admiratif du Mein Kampf de Hitler[5]. En 1939, en tant que correspondant pour Social Justice, il est témoin de l'invasion de la Pologne décidée par Hitler en 1939, et la décrit plus tard comme "un spectacle émouvant"[6]. En 1941, après l'entrée des États-Unis dans la guerre, Johnson quitte brusquement le journalisme, organise une ligue antifasciste à Harvard Design School. Il fait l'objet d'une enquête par le FBI. Il échappe à l'acte d'accusation et à la prison, selon certaines sources, grâce à ses relations sociales[7].
La première commande étatique qu'il reçoit vient d'Israël : en 1956, il commence à travailler à l'architecture du Centre de recherche nucléaire de Nahal Soreq à Rehovot[8]. Le quotidien israélien Haaretz revient en 2024 sur cette affaire dans laquelle il voit un « blanchiment du parrain de l'architecture américaine »[1].
Dans une entrevue accordée en 1965, Philip Johnson définit l'architecture comme « l'art d'organiser l'espace intérieur ». À partir de 1970, il travaille étroitement avec son associé John Burgee et les œuvres postérieures à cette date sont communes aux deux architectes.
Philip Johnson est certainement l'un des architectes les plus créatifs de la seconde moitié du XXe siècle. En perpétuelle recherche pour produire une architecture innovante, après avoir été un des leaders du mouvement moderne, il joue également un grand rôle dans l'introduction du Postmodernisme et du déconstructivisme dans l'architecture. Il contribue à formuler de nouvelles idées et à explorer de nouvelles directions, influant sur l'évolution du design et de l'architecture contemporaine autour du monde.
Principales réalisations
Parmi les principales réalisations de Philip Johnson, on peut citer les suivantes, par ordre chronologique (toutes réalisations situées aux États-Unis, sauf mention contraire) :
Le chanteur David Bowie mentionne Philip Johnson dans sa chanson Thru' These Architect's Eyes sur l'album 1. Outside.
Références
↑ a et b(en) Itay Mashiach, « The Nazi who built Israel a nuclear reactor: The dark side of architect Philip Johnson », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Diana Budds, « Artists to MoMA: Take Down Philip Johnson's Name », sur Curbed, (consulté le ) : « Johnson a décrit sa participation aux rassemblements nazis en Allemagne comme « exaltante » et a tenté de fonder un parti politique fasciste aux États-Unis »
« Johnson était un antisémite et un fervent partisan du pouvoir de la classe dirigeante. (...) En effet, il est difficile d'imaginer un Américain aussi prospère que Johnson qui se livrait à un amour pour le fascisme avec autant d'ardeur et d'ouverture. (...) Johnson décrira plus tard Hitler comme « un envoûteur » ; en 1964, bien après avoir été contraint d'abjurer son passé nazi, il insista dans ses lettres sur le fait qu'Hitler était « meilleur que Roosevelt » »
↑(en-US) Sarah Bahr, « Artists Ask MoMA to Remove Philip Johnson's Name, Citing Racist Views », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le ) :
« Il a également défendu le racisme et les points de vue de la suprématie blanche dans sa jeunesse. Les sympathies nazies de Johnson, par exemple, ont été bien documentées (...) »
↑(en-US) Condé Nast, « Famed Architect Philip Johnson's Hidden Nazi Past », Vanity Fair, (lire en ligne, consulté le ) :
« Comment Johnson, pratiquement seul parmi ses associés fascistes, a-t-il réussi à éviter une inculpation ? La réponse réside peut-être dans l’influence d’amis puissants. Un homme en particulier aurait très bien pu être influent : (...) Nelson Rockefeller, qui a bien connu Johnson depuis ses années à New York. »