Petit peuple est un terme qui désigne les petits êtres humanoïdes issus des mythologies et du folklore, qui ont fait partie du folklore de nombreuses cultures dans l'histoire de l'humanité, notamment celtique et nordique : les fées, mais aussi les lutins, trolls, gnomes, elfes et êtres assimilés.
Terminologie
Dans son sens le plus commun, « petit peuple » est une ancienne expression qui désigne la catégorie sociale la moins aisée de la population :
« On dit "Le petit peuple", pour dire
Le bas peuple, le menu peuple ;
Des gens de petite étoffe, pour dire,
Des gens de basse condition. »
Dans de nombreux pays d'Europe, les créatures surnaturelles du folklore étaient désignés indirectement par différentes périphrases, avec des expressions comme « belles gens », « bonnes gens », « petit peuple ». Dans les pays scandinaves, le terme småfolk (littéralement « petit peuple ») désignait ainsi les petites créatures surnaturelles du folklore. Vers 1690, Robert Kirk mentionne à propos des croyances populaires d'Écosse :
« Ces Siths ou Faeries, qu'ils appellent Sleagh Maith ou "le Bon Peuple" [the Good People], vraisemblablement pour éviter d'attirer leurs attentions néfastes (d'après la coutume des Irlandais de bénir tout ce qu'ils craignent)[2]. »
Créatures considérées comme faisant partie du petit peuple
Le terme « petit peuple » englobe tous les êtres humanoïdes imaginaires, généralement de petite taille : fées, lutins, trolls, gnomes, nains, elfes et assimilés. Le terme de fadet, fadette ou farfadet, apparenté étymologiquement au mot fée, peut désigner à la fois la petite fée et le lutin.
Le nain est principalement issu de croyances germaniques médiévales.
Le petit peuple dans les folklores du monde
Ces créatures sont issues de diverses mythologies et folklores.
Folklore scandinave et germanique
Le petit peuple du folklore scandinave germanique est issu principalement de la mythologie nordique, notamment les elfes, les trolls, et les gnomes. Le kobold et le gobelin sont propres aux croyances germaniques. En Islande, le Huldufólk est composé de créatures du petit peuple qui ont la particularité d'être invisibles sauf pour quelques rares personnes.
Au croisement de plusieurs influences (celtique en Bretagne, germanique à l'est et romaine au sud), le folklore français comporte aussi bien les lutins, gobelins et korrigans, en plus de la « dame fée » (fata, la fée Mélusine). La mythologie était déjà bien fixée quand la France a été formée et les personnages merveilleux spécifiquement français sont des inventions littéraires ou des évolutions de personnages issus d'un folklore plus ancien[4].
L'elficologie est un néologisme créé par Pierre Dubois pour désigner l'étude du petit peuple[5]. Il emploie ce terme pour la première fois en 1967, lassé de répondre « écrivain » lorsqu'on lui demandait sa profession. Le terme a depuis été repris dans les ouvrages d'autres auteurs étudiant le petit peuple, notamment ceux d'Édouard Brasey, ainsi que dans des bandes dessinées.
Notes et références
↑Académie française, Dictionnaire de l'Académie françoise, Volume 2, Édition 5, Bossange, 1813, p. 279 [lire en ligne]
↑Robert Kirk, La République mystérieuse : Des elfes, faunes, fées et autres semblables, Chap.I p.15-16. Traduction libre
Michel Meurger, Lovecraft et la S.-F., vol. 1, Amiens, Encrage, coll. « Travaux » (no 11), , 190 p. (ISBN2-906389-31-5), « Le Thème du Petit Peuple chez Arthur Machen et John Buchan », p. 111-150.