Elle trouve la mort dans la nuit du 1er au lors de l'incendie de l'ambassade d'Autriche à Paris, au cours d'un grand bal donné par son beau-frère le prince de Schwarzenberg, ambassadeur d'Autriche en France, pour célébrer le mariage entre Napoléon et l'impératrice Marie-Louise. Elle a alors trente-six ans et est mère de huit enfants, enceinte du neuvième : « Des témoignages établirent qu'elle était parvenue saine et sauve dans le jardin, mais ne trouvant pas une de ses filles, elle était retournée dans la fournaise. Au petit matin, on retrouva le corps de la princesse écrasé sous des poutres, du côté du jardin, près du bassin. On a reconnu le cadavre d'une femme, sans davantage de précision : la tête est horriblement brûlée, le dos et le bras droit calcinés, les viscères à découverts et la partie inférieure de la jambe gauche n'est plus qu'un morceau de charbon. La princesse fut identifiée aux bijoux qu'elle portait sur elle. Sa fille Eléonore, pour qui elle avait craint, était saine et sauve (devenue princesse Windisch-Graetz, elle finira, en 1848, sous le poignard d'un de ses domestiques)[1]. »
Parlant de la princesse, l'Empereur confie à son valet Constant :
« L'incendie de cette nuit, dit Sa Majesté, a dévoré une femme héroïque. La belle-sœur du prince de Schwartzenberg, entendant sortir de la salle embrasée des cris qu'elle a crus poussés par sa fille aînée, s'est jetée au milieu des flammes. Le plancher, déjà réduit en charbon, s'est enfoncé sous ses pieds ; elle a disparu. La pauvre mère s'était trompée ! tous ses enfants étaient hors de danger. On a fait des efforts inouïs pour la retirer des flammes : mais on ne l'a eue que morte, et tous les secours de la médecine ont été vainement prodigués pour la rappeler à la vie. La malheureuse princesse était grosse et très-avancée dans sa grossesse ; j'ai moi-même conseillé au prince d'essayer de sauver au moins l'enfant. On l'a retiré vivant du cadavre de sa mère ; mais il n'a vécu que quelques minutes.[2] »
Germaine de Staël évoque, dans son livre De l'Allemagne, la figure héroïque de « cette princesse qui, mère de huit enfants, réunissoit encore le charme d’une beauté parfaite à toute la dignité des vertus maternelles [...] elle étoit en sûreté, elle pouvoit renouer le fil de la vie si vertueuse qu’elle menoit depuis quinze années ; mais une de ses filles étoit encore en danger, et l’être le plus délicat et le plus timide se précipite au milieu des flammes qui feroient reculer les guerriers. »[3]
Paul-Henry Thibaut, Les Pompiers de Paris de la Révolution française à Napoléon Ier : Organisation et militarisation, Éditions universitaires européennes, , 212 p. (ISBN978-3-8417-8864-1)
Milena Lenderova, « Une femme de deux espaces : Pauline de Schwarzenberg », Revue des Études Slaves, vol. 78, no 4, , p. 389–396 (DOI10.3406/slave.2007.7101, lire en ligne, consulté le )
↑Louis Constant Wairy, Mémoires de Constant : premier valet chambre de l'Empereur : sur la vie privée de Napoléon, sa famille et sa cour, vol. 4, H. Tarlier, (lire en ligne)
↑Madame de Staël, De l'Allemagne, quatrième partie, Chap. VI, De la douleur, Librairie Stéréotype tome 3, (lire en ligne), p. 332-345