PasqalPasqal
Pasqal est une jeune pousse française, fondée en mars 2019, spécialisée dans l'informatique quantique, qui travaille sur la mise au point d'un ordinateur quantique à atomes neutres (atomes non ionisés refroidis à quelques microkelvins)[1],[2]. HistoriquePasqal est créé par Antoine Browaeys, physicien médaille d'argent du CNRS expert dans le domaine de la manipulation des atomes par lasers[3], et par Georges-Olivier Reymond[4]. Elle est aussi cofondée par Alain Aspect[5], prix Nobel de physique obtenu « pour les expériences avec des photons intriqués, établissant les violations des inégalités de Bell et ouvrant une voie pionnière vers l’informatique quantique »[6],[7]. Pasqal est citée par Emmanuel Macron lors de la présentation en janvier 2021 du plan français pour le développement du quantique[8] qui doit bénéficier d'un plan de financement de 1,8 milliard d’euros, dont 1 milliard de l'État. Pasqal fusionne en 2021 avec Qu&Co, start-up spécialisée dans le développement de logiciels adaptés à l'informatique quantique[9]. La première machine de l'entreprise est accessible sur Internet depuis mai 2022, pour que les entreprises puissent tester les cas d'usage de la technologie[5],[3]. Pasqal a levé 100 millions d'euros en 2023[5]. Elle est la première start-up à bénéficier du soutien du Fonds Innovation Défense du Ministère des Armées[8]. Lauréate avec Atos d'un appel d'offres du consortium européen EuroHPC, l'entreprise a reçu commande de deux accélérateurs quantiques de 100 qubits[5] destinés à être couplés à un supercalculateur classique. Ils doivent équiper le Très Grand Centre de Calcul du CEA à Saclay et son équivalent allemand situé à Juliers. Ces deux dispositifs hybrides doivent permettre aux entreprises d'appréhender les avantages du calcul quantique[8]. RecherchePasqal dispose d'un prototype d'ordinateur quantique au sein de l'Institut d'Optique Graduate School (Paris-Saclay), ainsi que d'un centre de recherche dédié à Massy[8]. L'entreprise oriente ses recherches vers les atomes refroidis au laser, estimant qu'ils permettent une montée à l‘échelle beaucoup plus rapide[8]. L'ordinateur repose sur l’approche des atomes neutres, où les qubits sont des atomes uniques, qui sont piégés, refroidis et manipulés par des lasers. Cette approche diffère des techniques à base de supraconducteurs utilisés par des concurrents, tels que Alice & Bob[10]. Les lasers utilisés proviennent de l'Institut d'Optique[3]. Les « accélérateurs quantiques » ainsi développés sont des racks modulaires de deux mètres sur trois, prévus pour être installés dans des centre de données[10]. Leur consommation électrique est faible, de l'ordre de 7 à 8 kW[11]. Le 25 juin 2024, Pasqal annonce avoir réussi à charger plus de 1000 atomes piégés en une seule opération dans son système d’informatique quantique[12]. ApplicationsPasqal vise deux familles d'applications : la physique fondamentale et l'optimisation. Pour la physique fondamentale, l'entreprise s'intéresse aux calculs concernant les propriétés des matériaux, qui représentent près de 20% du temps de calcul des supercalculateurs classiques. Pour l'optimisation, Pasqal imagine proposer des solutions aux problèmes de systèmes complexes[8]. La société travaille actuellement sur un problème soumis par EDF pour optimiser l'utilisation des bornes de recharge électrique de véhicules sur le réseau électrique[8]. EDF utilise déjà la machine de Pasqal dans l’optimisation des moyens de production d’éléctricité afin de réduire les coûts de quelques pourcentages[13]. Pasqal organise par la suite un hackathon sur le thème de la transition énergétique[3],[14]. Dans l'armement, un partenariat avec MBDA est signé en 2021, afin d'aider à la prise en compte des nombreuses variables présentes sur le théâtre militaire[15]. En juin 2024, Pasqal livre un accélérateur quantique à plus de 100 qubits au Très grand centre de calcul du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Le processeur sera raccordé au supercalculateur Joliot-Curie, qui avec une puissance de calcul de 22 petaflops, est l’un des plus importants de France[12] Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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