Paryse Martin enseigne à l'École d'art[6] de l'Université Laval depuis 2000.
Biographie
Paryse Martin participe à plusieurs expositions individuelles et collectives tant au Québec qu’à l’étranger. De 1986 à 1997, elle œuvre à titre de commissaire et coordonne le Symposium de la jeune peinture de Baie-Saint-Paul.
En 1990, elle fait l'objet de censure, en créant la controverse[7] lors de l'installation intitulée Modeste et Mignon. En effet, l'exposition de sculptures phalliques n'est pas du goût du public. Pour Paryse Martin, ces pénis-pâtisseries se veulent pourtant être un hommage aux hommes. Le Musée du Bas-Saint-Laurent craint de choquer sa clientèle[8].
En 1996, elle est également commissaire d'une exposition où exposent une dizaine d’artistes qui partagent la conception d'un art de la récupération. Paryse Martin cultive très tôt l'art du détournement d'objets dans un processus de création onirique, s'inspirant en cela du mouvement surréaliste[9].
Paryse Martin développe une pratique multidisciplinaire en associant dessin, sculpture, installation et animation. Elle crée des formes, des motifs avec un savant dosage d'épure et de profusion, que ce soit dans ses dessins, à l’aquarelle ou au crayon de bois, ou dans ses sculptures de bronze à la cire perdue. Les œuvres de l’artiste, étranges et attirantes, s'inspirent à la fois du baroque[10] et du surréalisme, et empruntent aux rêves et aux contes[2]. Son travail peut relever à la fois du dessin documentaire ou de l'univers kitsch[10].
La série La raison du mouvement multiplie joue sur le détournement des symboles, on y observe des corps humains où s'entremêlent des morceaux de machines, de végétaux, d'animaux, une sorte d'assemblage hétéroclite qui évoquerait un grand cosmos quelque peu chaotique à l'image de l'inconscient[11].
Pratique artistique
Paryse Martin interroge la place de l'homme dans la nature, fait dialoguer le quotidien et le spectaculaire, la réalité et la magie. Elle cherche à repousser les frontières entre l'utilitaire et le décoratif, en empruntant des techniques artisanales ou des références à l'art populaire[2]. L'artiste tente de briser les conventions en jouant sur l'inattendu[2]. Son art se veut une forme de résistance à l'ennui profond que l'on éprouve à toujours vouloir suivre les règles. Sa démarche artistique fait parfois écho à celles de Riopelle ou de René Derouin. Son œuvre, jugée audacieuse, a amené l'artiste à être exposé à côté de Borduas, de Pellan et du collectif BGL[12].
Qualifiée de « pionnière »[7], après trente ans de carrière, Paryse Martin continue de brouiller les codes, avec des œuvres aux interprétations multiples. Toutefois, une constante que l'on pourrait retrouver chez l'artiste est son engagement politique. En effet, le féminisme, l'environnement, la science et l'écoanxiété sont des thèmes qui inspirent Paryse Martin. Ce sont les thèmes d'une quarantaine de ses œuvres exposées à la Galerie 3 à Québec[7], et de l'exposition Spunkt Art Now qui réunissait des artistes autour de l'art visuel post-punk[13] à la Galerie d'art Antoine-Sirois à Sherbrooke. On a pu associer l'art exubérant de Paryse Martin au mouvement d'une esthétiquepost-moderniste[14]. Engagé depuis trois décennies, classé à l’avant-garde, son art de la subversion mêle des motifs délicats à des airs de rébellion[15].
En 2021, Paryse Martin contribue au sauvetage de l'arbre emblématique de la ville de Québec – l’arbre au boulet, abattu le [16] – en conservant certaines parties de cet orme d'Amérique pour réaliser des moulages à l’Atelier du bronze d’Inverness qui serviront à la réalisation d'une œuvre d'art publique[17].
↑Claude-Maurice Gagnon, « Baroque Paryse, Paryse baroque, ou Paryse s'amuse », Espace Sculpture, vol. 7, no 1, , p. 42–43 (ISSN0821-9222 et 1923-2551, lire en ligne, consulté le ).
↑Renée Méthot et Paryse Martin, « Cumulonimbus », Inter : art actuel, no 110, , p. 34–35 (ISSN0825-8708 et 1923-2764, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bClaude-Maurice Gagnon, « Paryse Martin : Le mur de la démesure / Paryse Martin, Petits effleurements pour un gourmand illicite, Galerie Simon Blais, Montréal. Du 2 décembre 1992 au 9 janvier 1993 », ETC, no 22, , p. 48–49 (ISSN0835-7641 et 1923-3205, lire en ligne, consulté le ).
↑Claude-Maurice Gagnon, « Paryse Martin : l’amour à mort / Paryse Martin, Les Glaces, Galerie L’Oeil de Poisson, Québec. Du 14 février au 16 mars 1997 », ETC, no 38, , p. 58–60 (ISSN0835-7641 et 1923-3205, lire en ligne, consulté le ).