Parc de la Bouillie
Le parc de la Bouillie, parfois appelé la boire de Blois, est un espace inondable, en cours d’aménagement en parc urbain, situé au sud de Blois, dans le Loir-et-Cher. Il constitue une zone tampon semi-naturelle entre le quartier Vienne, protégé par des digues, et les communes de Saint-Gervais-la-Forêt et de Vineuil, quant à elles construites sur le coteau sud de la vallée de la Loire. Avec le parc des Mées et le parc de l'Arrou, il est le 3e plus grand espace vert de la ville de Blois. ToponymieLe nom de « Bouillie » s'appliquait initialement à une ferme située au niveau de l'actuel échangeur entre la D951 et la voie rapide, au début du pont Charles-de-Gaulle. Par métonymie, ce terme désigne communément l'espace situé hors de l'enceinte des digues entourant Blois-Vienne par l'est et le sud. Le terme de « boire », terme traditionnel du Val de Loire au sens proche de « déversoir », est également utilisé par les locaux pour désigner la plaine inondable. GéographieGénéralitésLa plaine de la Bouillie est cernée par :
HydrographieHors période de crue, le parc de la Bouillie se trouve bordé par trois cours d'eau, à savoir le fleuve de la Loire, la rivière du Cosson, et le ruisseau de la Noue. HistoireLe chenal ligérienJusqu’au XVIIIe siècle, la Bouillie est d’abord un bras secondaire de la Loire, soit constamment inondé[1], soit de nature plutôt marécageuse[2]. Le chenal fut chevauché de divers ponts reliant le faubourg de Vienne et à la rive gauche de la Loire, notamment les ponts Chartrains allant vers Vineuil ainsi que les ponts Saint-Michel vers Saint-Gervais-la-Forêt. Administrativement, la Bouillie relevait de la seigneurie de Vineuil[3]. Dans le cadre de la construction du pont Jacques-Gabriel à partir de 1717[4], les levées entourant Blois-Vienne sont renforcées[5]. C’est ainsi que, la même année, le chenal de la Bouille est asséché par une digue érigée au début du bras ligérien, concentrant le fleuve sur un unique lit sur toute sa traversée à Blois. Le déversoir d’urgenceAprès la construction en 1717 d’une digue légèrement plus petite que les levées entourant Vienne, le secteur de la Bouillie est converti en déversoir inondable en cas de crue[6]. Cet effort architectural s'est cependant avéré insuffisant face à l’ampleur des crues centennales qui se succédèrent au XIXe siècle : d’abord en 1846, puis en 1856 (la pire depuis 1789[7]), ainsi qu'en en 1866[8]. Au XXe siècle, la Bouillie n'a été inondée que lors de la crue de la Loire de 1907 et celle de 1922[8]. Les études les plus récentes estiment que l'absence de ce déservoir représenterait une surélévation de la ligne d'eau d'environ 30 cm au niveau du pont Jacques-Gabriel[9]. Dans son état actuel, le déversoir est totalement inondé lorsque la Loire atteint les 4,90 m au niveau du pont Jacques-Gabriel[10], ou lorsque le Cosson atteint les 3 m au niveau de Chailles. Le camp d'entraînement militairePendant la Première Guerre mondiale, la Bouillie a servi de camp d'entraînement pour les nouvelles recrues de l'armée[11]. Les premiers aménagementsDans les années 1980, des habitations ont commencé à être construites sur le site de la Bouillie mais, surtout, à l’extérieur de l’enceinte des digues de protection et, donc, sur terrain inondable[Note 1],[6]. Y sont aménagés un parc des expositions, un hippodrome, des terrains de football, des jardins familiaux, ainsi que des habitations. La mairie remporta non sans mal gain de cause contre les nouvellement propriétaires ou occupants de ces logements, invités à ne pas investir cette zone inondable. Depuis, d’autres équipements ont été construits dans l’enceinte des levées, comme la piscine Aggl’eau ou les courts de tennis municipaux. En 2021, sur l'ensemble des 143 logements construits, 132 ont été acquis par la ville, dont 128 ont été démolis[12]. Aujourd'hui, les gens du voyage représentent la principale résistance au projet de réhabilitation. Le parc urbainEn 2021, la municipalité a annoncé l’aménagement du site de la Bouillie en parc urbain et naturalisé, aménagé d’espaces de pâturages et de pistes pédestres et cyclables[12],[13],[14]. Le projet consiste alors à conserver la fonction de déversoir en cas de crue tout en valorisant cet espace et sa biodiversité le reste du temps. Si les conséquences du dérèglement climatique sur la fréquence et la puissance des crues ligériennes sont encore mal connues, la crue exceptionnelle du Cosson du [15],[16] a rappelé que la Bouillie n'est pas seulement sujette aux caprices de la Loire, ce qui a naturellement renforcé son importance pour protéger le quartier dans son ensemble. Notes et référencesNotes
Références
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