On obtient des organomercuriels de nombreuses manières, y compris par réaction directe d'hydrocarbures avec des sels de mercure(II). De ce point de vue, la chimie des organomercuriels ressemble étroitement à celle des composés organiques du palladium et se distingue de celle des organocadmiens.
Les organomercuriels sont des intermédiaires de synthèse polyvalents en raison des conditions bien précises dans lesquelles ils subissent un clivage des liaisonsC–Hg. Le diphénylmercure (C6H5)2Hg est une source de radicalphényle dans certaines synthèses. Le traitement à l'aluminium donne du triphénylaluminium ((C6H5)3Al)2 :
Le couplage croisé d'organomercuriels avec des halogénures métalliques est catalysé par le palladium, ce qui donne une méthode de formation de liaisons C–C. Ces réactions sont généralement peu sélectives, mais leur sélectivité augmente en présence d'halogénures. On a montré que la carbonylation des lactones peut être obtenue à l'aide de réactifs à Hg(II) dans les conditions catalysées au palladium (formation de liaisons C–C et formation d'esterscis)[10].
Les thiols sont également appelés mercaptans en raison de leur propension à capturer le mercure. Les thiolates (R–S−) et les thiocétones (R2C=S) étant des nucléophilesmous, forment des complexes de coordination forts avec le mercure(II), un électrophile mou[11]. Ce mode d'action les rend utiles pour la chromatographie d'affinité pour séparer les composés contenant des thiols des mélanges complexes. Par exemple, un gel d'agarose organomercuriel ou des billes de gel sont utilisés pour isoler des composés thiolés tels que la 4-thiouridine dans un échantillon biologique[12].
Notes et références
↑(en) Holger Hintelmann, « Organomercurials. Their Formation and Pathways in the Environment », Organometallics in Environment and Toxicology: Metal Ions in Life Sciences, (PMID20877813, DOI10.1039/9781849730822-00365, lire en ligne)
↑(en) Michael Aschner, Natalia Onishchenko et Sandra Ceccatelli, « Toxicology of Alkylmercury Compounds », Organometallics in Environment and Toxicology: Metal Ions in Life Sciences, (PMID20877814, DOI10.1039/9781849730822-00403, lire en ligne)
↑(de) K. A. Hofmann et Julius Sand, « Ueber das Verhalten von Mercurisalzen gegen Olefine », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 33, no 1, , p. 1340-1353 (DOI10.1002/cber.190003301231, lire en ligne)
↑(en) W. A. Herrmann, Synthetic Methods of Organometallic and Inorganic Chemistry Volume 5, Copper, Silver, Gold, Zinc, Cadmium, and Mercury, 1996. (ISBN3-13-103061-5)
↑(en) Pavel Kočovský, « Reactivity control in palladium-catalyzed reactions: a personal account », Journal of Organometallic Chemistry, vol. 687, no 2, , p. 256-268 (DOI10.1016/j.jorganchem.2003.07.008, lire en ligne)
↑(en) Jonathan Clayden, Nick Greeves et Stuart Warren, Organic Chemistry, Oxford University Press, mars 2012, p. 658. (ISBN978-0-19-927029-3)
↑(en) Masao Ono et Masaya Kawakami, « Separation of Newly-Synthesized RNA by Organomercurial Agarose Affinity Chromatography », The Journal of Biochemistry, vol. 81, no 5, , p. 1247-1252 (PMID19428, DOI10.1093/oxfordjournals.jbchem.a131576, lire en ligne)