Opération JérichoOpération Jéricho
La prison d'Amiens bombardée
Batailles
Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée
L’opération Jéricho est le nom donné à un raid aérien effectué pendant la Seconde Guerre mondiale, le par la Royal Air Force (la RAF) qui bombarda la prison d'Amiens[a] afin de libérer des agents secrets alliés et des résistants français. Cette opération fit 105 morts. AttaqueL'attaque fut menée par vingt-quatre avions de la RAF :
La précision de l'attaque fut toute relative : sur les 40 bombes lancées, 23 tombèrent dans l'enceinte de la prison, tandis que 13 autres ne ratèrent l'objectif que de peu. Le bâtiment principal fut gravement touché, une énorme plaque de béton s'effondra et 102 prisonniers furent tués sur un total de 700 prisonniers (détenus de droit commun et politiques), 95 cercueils furent réunis dans la cathédrale d'Amiens pour les obsèques. Quatre autres bombes ne firent des dégâts qu'à une distance de 250 à 700 mètres de la prison. Un autre Mosquito Mk IV de la RAFFPU (en) filma la prison après le raid. Peu de prisonniers s'évadèrent car ils craignaient d'être repris rapidement et exécutés par la police allemande, ou craignaient des représailles à l'encontre de leurs proches. Deux combattants français, compagnons de la Libération, furent impliqués dans l'opération : Dominique Ponchardier, un des chefs du réseau de renseignements "Sosies" qui proposa l'opération aux Anglais et qui participa avec quelques résistants, à l'évacuation de prisonniers après l'attaque et Philippe Livry-Level, navigateur à bord de l'un des Mosquitos[1]. La Luftwaffe réagit avec les Fw 190 A7 du 7./JG 26 qui abattirent à Saint-Gratien[c] le Mosquito du commandant de l'attaque[d] et un Typhoon de l'escorte. Un second Typhoon fut porté disparu, sans qu'il soit possible de préciser si ce fut par l'action de l'ennemi ou à cause des conditions météorologiques de ce jour-là au-dessus de la Manche. Thèse de la manipulationEn 2005, une analyse[2] a remis en cause les buts réels de l'opération Jéricho. Cette thèse s'appuie sur plusieurs éléments :
Tenant compte de ces éléments, et du fait qu'Amiens était éloignée des futures plages du débarquement de Normandie, mais proche de celles du Pas-de-Calais, l'auteur de l'analyse pense que cette opération s'est inscrite dans le cadre de l'opération Fortitude, destinée à induire en erreur les services de renseignement allemands sur le lieu réel du débarquement allié, prévu pour la fin du printemps. Cette attaque sur la prison d'Amiens aurait servi à faire croire au contre-espionnage allemand que, parmi les personnes emprisonnées à Amiens, se trouvaient des résistants dont les Allemands n'avaient pas soupçonné l'importance, et que ces personnes étaient dans la connaissance d'un débarquement à venir sur les plages du Pas-de-Calais, département dont la limite sud est située à une trentaine de kilomètres au nord d’Amiens. Cette induction en erreur pouvait également être corroborée par le fait qu'une tentative de débarquement de troupes canadiennes avait eu lieu à Dieppe[e] en , laquelle tentative mal préparée et de faible ampleur s'était d’ailleurs soldée par un fiasco allié. En 2017, l'ancien résistant François Raveau - et ami de Dominique Ponchardier - indique dans son livre autobiographique d'entretiens avec Michel Mollard Je suis le chat qui va tout seul... qu'un ancien officier britannique a avoué plus de cinquante ans après le raid - à l'occasion de l'ouverture imminente d'archives britanniques - à l'un des survivants que le réseau de résistance français dont l'existence en 1944 était alors inconnue des allemands nazis avait effectivement été livré comme appât au service de contre-espionnage nazi. Il remet ainsi en cause le récit fait par le colonel Rémy, soulignant que ce sont les Britanniques qui ont commandité l'attaque de la prison par les résistants français, et non l'inverse.
Filmographie et jeux vidéo
Notes et référencesNotes
RéférencesAnnexesBibliographie
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