Olivier MetznerOlivier Metzner
Olivier Metzner, né le à Champ-Haut (Orne) et mort le au large de l'île de Boëdic à Séné (Morbihan), est un avocat pénaliste français. Jeunesse et familleOlivier Metzner est le fils d'un agriculteur et grand propriétaire foncier de Champ-Haut dans l'Orne. Sa famille a immigré de Prusse au début du XIXe siècle, s'installant dans un premier temps en Alsace, puis son arrière-grand-père est parti vivre à Condé-sur-Noireau où se trouvait une communauté protestante dont il épousa une des membres[1]. Il a un frère scientifique et une sœur enseignante[2]. Petit-fils de notaire par sa mère, Olivier Metzner dit s'être intéressé au droit après avoir lu Franz Kafka et un article dans un journal sur un berger condamné à la peine de mort parce qu'il n'avait pas su se défendre, ne sachant pas s'exprimer correctement. Après l'obtention d'un bac G à l'âge de 21 ans[3], il étudie le droit à l'université de Caen[2]. Homosexuel discret, ayant appris en 1990 qu'il était séropositif[4], il est mort célibataire et sans postérité. CarrièreOlivier Metzner commence sa carrière d'avocat en 1975, s'inscrivant au barreau de Paris. Il est un spécialiste reconnu du droit pénal des affaires, notamment pour sa capacité à déceler des vices de procédure[5]. Il fait parler de lui une première fois en 1977 en permettant à un violeur et tueur en série (l’Étrangleur des parkings[6]) d’échapper à la peine de mort[7]. Au début des années 2000, il installe son cabinet au 100, rue de l’Université à Paris, cabinet décrit par certains observateurs comme « le plus puissant de Paris »[8]. Il défend les intérêts de nombreuses personnalités ou entreprises ayant affaire à la justice : Loïk Le Floch-Prigent dans l'affaire Elf, Jean-Marie Messier, ancien président de Vivendi, Jacques Crozemarie dans le scandale de l'ARC (association pour la recherche sur le cancer), Timothy Koogle, le PDG de Yahoo, Patrick Puy, ex-PDG de Moulinex, le groupe Bouygues, Continental Airlines pour le crash du Concorde en (vol 4590 Air France), la société RINA la société de classification qui a délivré les certificats de navigation de l'Erika, Pierre-Yves Gilleron, l'un des acteurs de l'affaire des écoutes de l'Élysée, Bertrand Cantat, Florent Pagny, Jérôme Kerviel, Thérèse Luong Yin Kwan dans l'affaire du Tong Yen qui devint l'affaire de la République française par devant le Tribunal fédéral Suisse[9], Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream 2, Armand de La Rochefoucauld, Nike, Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt ou encore l'ex-dictateur panaméen Manuel Noriega[10]. En , un membre de la famille du président tunisien déchu Ben Ali, Imed Trabelsi, devait être représenté par Olivier Metzner[11], mais la législation tunisienne ne permet pas aux avocats étrangers de défendre des citoyens tunisiens devant les cours pénales tunisiennes. Il intervient également dans des dossiers à la demande ou pour le compte du RPR, du PS, du PC, d'autonomistes corses, de l'Église de scientologie, du Conseil national de l'Ordre des médecins, dans l'affaire des faux électeurs du 3e arrondissement de Paris et dans l'affaire des jeunes bisontines emprisonnées en République dominicaine pour trafic de cocaïne. En 2010, il est entendu comme témoin dans l'affaire Ikin. Un complice présumé d'Alexandre Despallières, lui-même soupçonné du meurtre du magnat australien Peter Ikin, affirme qu'Olivier Metzner était au courant de la fabrication d'un faux testament en faveur de Despallières. Ce dernier indique à la police qu'il vivait chez l'avocat et était son compagnon. Me Metzner nie avoir connaissance du testament et se dit victime d'une "manœuvre de déstabilisation" en raison de son rôle dans la défense de Françoise Bettancourt Meyers[12]. Il occupe à l'époque un appartement de 250 m2 au 3, quai Voltaire à Paris[13], « juste en dessous de celui que la famille Hariri a prêté au couple Chirac »[14]. Il acquiert l'île de Boëdic dans le Morbihan[15] en septembre 2010 pour 2,5 millions d'euros[16], puis la met en vente en novembre 2012 pour un montant estimé de 10 millions d'euros[17]. En , il est l'avocat de la famille biologique de Laëtitia Perrais, assassinée à Pornic le [18]. En , il est l'avocat de la Guinée équatoriale dans le conflit qui oppose ce pays à la justice française dans l'affaire dite « des biens mal acquis »[19]. En 2012, le magazine GQ le liste parmi les avocats les plus puissants en France[20]. En , il plaide devant le tribunal correctionnel de Paris, assurant la défense du groupe pétrolier suisse Vitol, prévenu au procès des détournements du programme de l'ONU en Irak « pétrole contre nourriture »[21]. Il est membre du Club des juristes[22],[23], un cercle de réflexion présidé par Bernard Cazeneuve. MortSon corps est retrouvé flottant près de son île située dans le golfe du Morbihan le [24]. Une lettre détaillée évoquant sa volonté de mettre fin à ses jours a été retrouvée à son domicile par son employé de maison[25],[26]. Après avoir pris connaissance des résultats de l'autopsie, le procureur décide le lendemain un classement sans suite de l'enquête qui conclut à un « suicide » sans intervention de tiers. Avant de se suicider, Olivier Metzner avait rédigé un testament dans lequel il léguait ses biens à l'un de ses associés, lequel renonça au legs en raison de l'ampleur des dettes laissées par le défunt, c'est donc sa famille qui hérita et revendit son île de Boëdic[27]. En 2022, dans son livre Le Maître et l'assassin, la réalisatrice et journaliste Sophie Bonnet écrit que, selon elle, Olivier Metzner a été poussé au suicide par son ancien compagnon Alexandre Despallières, ce dernier le harcelant et menaçant de faire des révélations[28]. En outre, il apparaît, toujours selon Sophie Bonnet, des indices graves et concordants que ce dernier est un tueur en série qui a commis des meurtres par overdose médicamenteuse depuis 1993, ne serait-ce que celui de ses parents et ses deux grands-mères tous quatre morts de ce genre d'accident. Qui plus est, il n'hésite pas à rédiger des faux documents[29]. Bibliographie
Filmographie
Références
Liens externes
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