Olivia Rouamba est une diplomate et femme politique burkinabè. Ancienne ambassadrice du Burkina Faso en Éthiopie (2022), elle fut ministre des Affaires étrangères de à dans les gouvernements des putschistes Paul Henri Damiba et Ibrahim Traoré. Après une continuité diplomatique sous la présidence de Damiba, son action au ministère fut marquée par une rupture diplomatique avec la France et un rapprochement avec la Russie sous la présidence de Traoré.
Biographie
Carrière diplomatique
Olivia Ragnaghnewendé Rouamba commence sa carrière au sein du Ministère burkinabè du Tourisme dans les années 2000, avant de se tourner rapidement vers la diplomatie en rejoignant le Ministère des Affaires étrangères[1].
En 2021, elle est nommée ambassadrice du Burkina Faso en Éthiopie par le président Roch Marc Christian Kaboré[1], ainsi que représentante permanente auprès de l’Union africaine et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA)[2]. Elle prend ses fonctions d'ambassadrice le 5 janvier 2022, après avoir présenté ses lettres de créance à la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde[3]. Elle ne reste cependant que quelques mois à ce poste, étant nommée au gouvernement burkinabè en mars 2022[2].
Elle arrive alors dans un contexte international tendu, le Burkina Faso ayant été suspendu de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en raison de son coup d’État. Durant la présidence de Damiba, l'action d'Olivia Rouamba au ministère reste néanmoins dans la continuité des gouvernements précédents. Elle arrive ainsi à maintenir des relations diplomatiques apaisées avec les pays voisins du Burkina, ainsi qu'avec ses partenaires internationaux[1].
Présidence Traoré
Après un nouveau coup d’État en , Olivia Rouamba fait partie des rares ministres à conserver son poste au sein du gouvernement Tambèla instauré par le putschiste Ibrahim Traoré, qui avait apprécié son travail dans le précédent gouvernement [1].
Sous cette nouvelle présidence, son action au ministère est marquée par une rupture diplomatique avec la France. Le , elle co-signe un document demandant officiellement le retrait des troupes françaises présentes au Burkina dans le cadre de l'opération Sabre, et dénonce les accords militaires liant les deux pays. Elle entame en parallèle un rapprochement du Burkina avec de nouveaux partenaires internationaux, dont la Corée du Nord, le Venezuela, la Turquie, l'Iran, mais surtout la Russie[1],[7]. Elle collabore ainsi avec les autorités russes pour négocier la construction d'une centrale nucléaire au Burkina[7].
Personnage important du gouvernement Tambèla, son action diplomatique est cependant critiquée par certains observateurs burkinabè, qui estiment que l'hostilité du régime envers la France ou son rapprochement avec des acteurs régionaux, tels le Mali, desservent la lutte du pays contre le terrorisme[1].
En , à la suite d'un nouveau remaniement, son limogeage du gouvernement Tambèla est annoncé alors qu'elle est en pleine mission diplomatique en Serbie[7],[8]. Aucune raison officielle n'est alors donnée pour ce changement[9]. Son départ provoque la surprise au sein de la société civile et des observateurs politiques[7],[10]. Elle est remplacée le par son vice-ministre, Karamoko Jean-Marie Traoré[11]. Lors de la passation de pouvoir, elle se félicite de son action au ministère, citant notamment ses négociations avec la Cédéao pour éviter des sanctions économiques au Burkina ou encore la création de l'Alliance des États du Sahel[12].
Elle est proche d'Alizéta Bonkoungou, fille du patron du groupe Ebomaf, le milliardaire Mahamadou Bonkoungou. Ce dernier lui a d'ailleurs prêté son jet privé pour la ramener d'urgence à Ouagadougou pendant le putsch de [1].