Nellie SpindlerNellie Spindler
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Nellie Spindler, née à Wakefield en Angleterre, le 10 août 1891 et morte, le 21 août 1917 à Brandhoek (Poperinge) en Belgique, est une infirmière britannique du Queen Alexandra's Imperial Military Nursing Service qui fut tuée lors de la bataille de Passchendaele. Elle est la seule femme enterrée au cimetière militaire de Lijssenthoek (en) parmi plus de 10 000 sépultures. Nellie Spindler tricha sur son âge pour pouvoir être affectée au front. Éléments biographiquesElle est née le 10 août 1891[2] à Wakefield dans le West Yorkshire au Nord de l'Angleterre, d'un père qui y est inspecteur de police, Georges Kealey Spindler et de Elizabeth Snowdon. Nellie est l'ainée d'une fratrie qui compte 3 autres enfants : Lillie (°~1896), Georges Edward (°~1902) et May (°~1904)[2]. Vers 1910[2]-1911[3], elle s'oriente vers une carrière d'infirmière, malgré les récriminations paternelles qui n'en veulent rien entendre, et débute son apprentissage "sur le tas" en travaillant au sein du City of Wakefield Fever Hospital pendant deux années[4]. Après un bref passage à la Barnes Nursing home à Scarborough, elle intègre, en 1912[3], la Medical Training Township Infirmary à Leeds en tant qu'infirmière-stagiaire[4] où elle poursuit ses études en continuant d'apprendre l'anatomie, la physiologie ou encore les principes des soins infirmiers[2]. Nellie Spindler était très populaire lors de ses études et attirait naturellement la sympathie[5]. Catholique romaine, elle aimait visiter les églises. La Grande-Bretagne entre en guerreLe 4 août 1914, le gouvernement britannique déclare la guerre à l'Allemagne et renforce le Territorial Force Nursing Service (en) et le Queen Alexandra's Imperial Military Nursing Service (QAIMNS) en vue d'assurer les soins à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Nellie Spindler, sa formation terminée, s'enrôle comme réserviste au Queen Alexandra's Imperial Military Nursing Service (Service infirmier militaire impérial de la Reine Alexandra) en octobre 1915[6]. Nellie vient d'avoir 24 ans mais il en faut 25 accomplis pour pouvoir s'y inscrire. Nellie ment alors sur son âge et déclare être née en 1889[6]. Elle reçoit une réponse positive fin 1915. Elle est affectée au Whittington military Hospital (en) à Whittington près de Lichfield dans le Staffordshire en tant qu'infirmière militaire qualifiée de réserve. En 1917, elle est finalement acceptée pour le service actif outre-mer et embarque à Ramsgate, le 23 mai 1917[7]. Elle est dans un premier temps affectée au Havre au No. 2 British General Hospital puis au No. 42 Stationary Hospital établi à Abbeville en France[3],[8]. C'est à cette époque, lors d'une permission, qu'elle visite la Cathédrale Notre-Dame d'Amiens pour découvrir la sculpture de l'ange pleureur de Nicolas Blasset dont la symbolique parlait aux gens en ces temps de guerre. Après sa visite, elle achète deux petites effigies de la statue sous forme de pendentif. Elle en adresse un à sa maman et demande à sa petite sœur Lillie si elle serait également contente d'en recevoir un[4]. Peu de temps après, elle est affectée à la Casualty Clearing Station (en) (CCS) no 44 (des hôpitaux de campagne avancés au plus proche de la ligne de front) qui ne tarde pas à être déplacé par train, le 19 juillet 1917[6], à Brandhoek, un petit hameau proche de Poperinge en Belgique. L'hôpital s'y installe ainsi au plus proche du front, à proximité d'un nœud ferroviaire et d'un dépôt de munitions[3]. Le 31 juillet 1917, se déclenche l'une des offensives les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale : la Bataille de Passchendaele. La seule première journée fait 6 869 blessés et nécessite 582 interventions chirurgicales pratiquées par les chirurgiens des 3 CCS de la région[3]. le 21 août 1917La nuit qui précède, un bombardement continu et soutenu fait rage. C'était comme si l'hôpital était directement la cible des bombardements[7]. Les blessés affluent, infirmières, médecins et chirurgiens de garde travaillent toute la nuit. Vers 10 heures du matin[8], exténuée, Nellie Spindler part dans sa tente pour essayer de grapiller quelques heures de sommeil. Le bombardement ne discontinue pas. Vers 11 heures, un obus explose à proximité de sa tente, un shrapnel lui traverse le corps de part en part, depuis le dos, jusqu'à la poitrine à proximité du cœur. Au moins une artère est touchée et elle saigne abondamment. Elle perd ensuite connaissance. Sa supérieure, Minnie Wood, également de Wakefield, tente de lui prodiguer des soins mais son état est désespéré. Nellie Spindler meurt, dans ses bras, 20 minutes plus tard à 11 h 20[3],[7],[8]. Son certificat de décès mentionne qu'elle fut tuée à l'ennemi. Ses funérailles ont lieu le lendemain, au cimetière militaire de Lijssenthoek (en) où elle est l'unique femme parmi plus de 10 000 hommes. Les honneurs lui sont rendus en présence d'une centaine d'officiers et de 4 généraux. Un clairon sonne le Last Post[3]. Quelques jours plus tard, Minnie Wood, l'infirmière chef, écrit aux parents de Nellie :
Ses parents avaient déjà reçu un télégramme officiel les informant du décès de leur fille. Deux jours plus tard, ils reçurent une lettre de leur fille. L'enveloppe contenait un petit pendentif représentant un ange en pleurs. La lettre de Minnie leur parvint seulement quelques jours plus tard[4]. Nellie Spindler est l'une des deux seules infirmières britanniques enterrées en Belgique, la seconde étant Elsie Mabel Gladstone, morte d'une pneumonie, le 24 janvier 1919 et enterrée à Belgrade[3]. Le corps d'Edith Cavell est quant à lui exhumé et ramené en Angleterre, le 14 mai 1919. Commémorations et hommages
Bibliographie
ArchivesSon dossier d'archives du QAIMNS est conservé aux Archives nationales du Royaume-Uni. Sa référence est le n° WO 399/7850. Notes et référencesNotes
Références
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