Une myosite est une myopathie acquise et inflammatoire. C'est un groupe de maladies rares dégénératives, affectant les muscles squelettiques, et selon les formes la peau, les articulations et les poumons[1].
Jusqu'en 2017, on distinguait trois grands groupes de myosites : polymyosite, dermatomyosite et myosite à inclusions[2]. Depuis 2018, une nouvelle classification en quatre types a été proposée par l'Inserm : myosite à inclusions, dermatomyosite, myopathie nécrosante auto-immune, syndrome des anti-synthétases (les polymyosites ne constituant plus un type de myosite en tant que tel)[3].
L'abandon de cette ancienne classification a été proposée, en raison de l'hétérogénéité des formes rencontrées et des anticorps présents, et par conséquent des traitements à envisager[3].
Myopathie nécrosante auto-immune
Elle est caractérisée par une dégénération uniquement musculaire. Il s'agit de la forme la plus invalidante des myopathies. Elle est liée à la présence de deux anticorps spécifiques anti-SRP ou anti-HMGCR, cibles du traitement[3].
Les anticorps anti-HMGCR peuvent apparaître après la prise de statines (inhibiteurs de la 3-hydroxy-3-méthylglutaryl-coenzyme A réductase), sous forme médicamenteuse[4] ou sans exposition identifiée[5]. Le caractère inflammatoire peut être absent[5].
Exceptionnellement une piqûre d'insecte semble pouvoir causer une myosite musculaire[6].
Syndrome des anti-synthétases
L'atteinte musculaire est associée à une arthrite (se manifestant par un rhumatisme), et à une pneumonie interstitielle, se traduisant pas un essoufflement quelquefois très prononcé. Les anticorps anti-Jo1, anti-PL7 ou anti-PL12 pourraient en être responsables[3]. Parmi les symptômes, l'arthralgie, le phénomène de Raynaud, l'éruption héliotrope, la dysmotilité distale de l'œsophage et les mains de mécanicien lui sont quelquefois associés[7].
↑Philip Hamann, Robert Cooper, Neil McHugh et Hector Chinoy, « Statin-induced necrotizing myositis – A discrete autoimmune entity within the “statin-induced myopathy spectrum” », Autoimmunity reviews, vol. 12, no 12, , p. 1177–1181 (ISSN1568-9972, PMID23851103, PMCID4589155, DOI10.1016/j.autrev.2013.07.001, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bLaurent Drouot, Yves Allenbach, Fabienne Jouen, Jean-Luc Charuel et al., « Exploring necrotizing autoimmune myopathies with a novel immunoassay for anti-3-hydroxy-3-methyl-glutaryl-CoA reductase autoantibodies », Arthritis Research & Therapy, vol. 16, no 1, , R39 (ISSN1478-6362, PMID24484965, PMCIDPMC3979083, DOI10.1186/ar4468, lire en ligne, consulté le )