MyopathieMyopathie
Les myopathies sont des maladies neuromusculaires, dont elles forment un sous-groupe. Elles se caractérisent par une fragilité des muscles, qui entraîne la déchirure des fibres musculaires à la moindre contraction. S'enclenche dès lors un cycle vicieux de blessures et de guérisons. Au fil du temps, on voit l'apparition d'une inflammation chronique qui attaque les tissus sains et contribue à détruire davantage les muscles. Elles peuvent être congénitales, héréditaires, acquises ou bien cela peut être une mutation des gènes. Les trois grands types de myopathies acquises et inflammatoires, souvent idiopathiques, sont potentiellement traitables (dermatomyosite, myosite à corps d'inclusion et autres myosites)[1]. Manifestations cliniquesLe syndrome myogène regroupe les manifestations cliniques communes des myopathies[2]. Il associe une perte de force musculaire, des douleurs (myalgies), et des anomalies de la contraction ou de la décontraction musculaire, notamment l'absence de réflexe ostéotendineux. Étiologie des myopathiesElle n'est souvent pas réellement connue ; il s'agirait le plus souvent probablement de la mutation d'un gène ou des effets sur le muscle d'un ou plusieurs toxiques (médicament, drogue, poison ou divers produits toxiques, dont par exemple le plomb). Myopathies toxiques et environnementalesElles regroupent des myopathies, parfois aiguës, induites par des agents environnants qui sont des « toxiques musculaires » (myotoxiques). La toxicité musculaire peut être immédiate ou s’installer par de multiples mécanismes et à différentes échelles[3] ; parmi les molécules myoactives courantes (actives sur les muscles) figurent les statines, les glucocorticoïdes et l’alcool éthylique. Selon les cas, l'effet est une perturbation structurale et/ou fonctionnelle des muscles, durable ou réversible[3]. Diagnostic : il est particulièrement difficile à poser étant donné la quantité d'autres pathologies pouvant mimer une myopathie toxique. L'anamnèse est donc une étape essentielle de l'établissement du diagnostic ; devant s'appuyer sur la recherche d'antécédents médicaux évocateurs et des indices d’exposition plus ou moins récentes (in utero éventuellement) à des toxiques, drogues ou médicament[4]. Le diagnostic cherche à évaluer précocement la distribution des lésions musculaires et leur sévérité, ce qui facilitera l’exploration des zones atteintes et leur traitement[4]. Après les bilans biologiques, l'électromyographie, l’imagerie médicale et la spectrométrie de résonance magnétique permettent d'orienter le diagnostic et mieux évaluer l'étendue et la gravité des lésions musculaires. La biopsie, plus invasive est moins utilisée. Certaines myopathies sont confirmées par des tests de contracture. En cas de myopathie aiguës la recherche de toxines peut conduire à mieux adapter la prise en charge du patient[4]. Le diagnostic immunologique recherche des auto-anticorps (antirécepteur cholinergique ou anti-HMG-CoA réductase) capables de faire durer la myopathie bien après l'éviction de l'agent toxique en cause[4]. Une susceptibilité génétique à certains xénobiotiques est possible, et peut être détectée par des moyens pharmacogénomiques (dont on espère qu'ils pourront aussi dans le futur aider à déterminer quels sont les médicaments les moins potentiellement myotoxiques pour chaque patient)[4]. Mécanismes d’action : les médiateurs intracellulaires impliqués dans ces pathologies sont encore mal connus[3]. On espère les identifier pour améliorer l'efficacité des traitements[3]. Les mécanismes souvent cités sont des interactions des cellules du système neuromusculaire avec des macromolécules toxiques et l’induction de troubles du métabolisme cellulaire[3]. Les molécules amphiphiles telles que la chloroquine, l'hydroxychloroquine, etc.) provoquent des lésions lysosomales particulières, source de dysfonctionnements de l'autophagie myocytaire. Des produits comme l'alcool éthylique et les statines affectent l’ensemble de la fibre musculaire en y provoquant un stress oxydant ou en déclenchant différentes voies de mort cellulaire (apoptose ou nécrose) à l’origine d’altérations extensives[3]. Certaines formes de myopathie toxique (les plus fréquentes) sont induites par les effets pharmacologiques d'un médicaments, d'une drogue, d'un venin ou par divers autres produits toxiques (certaines myopathies mitochondriales par exemple ; un cas médiatisé étant celui du coureur cycliste Greg LeMond qui a peu à peu perdu l'usage de ses muscles après un accident de chasse pour lequel les chirurgiens n'ont pas pu ôter la totalité des grenailles de plomb qu'il avait reçu au ventre et à la poitrine, qui sont devenus source d'un saturnisme chronique et d'une myopathie induite quelques années après qu'il a été champion de stature mondiale)[5],[6]. Des délétions d'ADN nucléaire peuvent induire une myopathie mitochondriale avec par exemple la délétion du gène OPA1. Les mécanismes (directs et indirects) des myopathies toxiques sont encore en cours d'exploration[3], dont en s'appuyant sur des disciplines récentes comme la pharmacogénomique[4]) existent. Typologie des myopathiesMyopathie primitiveDystrophies musculairesLiée à l'X
À transmission dominante
À transmission récessive
Myopathies congénitales avec anomalies structurellesLiée à l'X[7]
À transmission dominante
À transmission récessive
Multiple
InconnuMyopathies inflammatoires acquises
Myotonie : Décontraction musculaire retardée. Maladies des canaux ioniquesÀ transmission dominante
À transmission récessiveMyopathie métaboliqueMyopathie secondaireamyotrophie spinale progressive Notes et références
SourcesVoir aussiArticles connexes
Liens externes
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