Il intègre en 1967 la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA) et tourne L'Inspecteur Mène L'Enquête (1967), avec déjà le personnage de L'inspecteur Tahar, Une cigarette pour Ali (1968), La Guerre des jeunes (1969), El Fidayoun (1971) et Sous le peuplier(Min Qurb As-Safsaf, 1972). Ce dernier film, sur les difficultés d’un paysan désireux de creuser son propre puits, est la seule incursion connue de Moussa Haddad dans l’Algérie rurale, sur fond de campagne pour la réforme agraire[3].
Il a ainsi réalisé pour le petit écran, de nombreux documentaires et filmé le concert de Jacques Brel à Zeralda. Il est également considéré comme le précurseur de la caméra cachée à la télé algérienne[4]. Il réalisera et produira le premier vidéoclip algérien, d'une chanson de Boualem Chaker[5].
La notoriété au de Moussa Haddad s’imposera au delà de l'Algérie avec le succès du film Les Vacances de l'inspecteur Tahar (1972), devenue culte. Produit par l’ONCIC pour le grand écran, le film avec Hadj Abderrahmane et Yahia Benmabrouk déplace des foules et reste l’un des plus grands succès commerciaux du cinéma algérien[6].
Éloigné des projecteurs depuis Made In en 1998, le réalisateur revient derrière la caméra avec Harraga Blues, un drame social sur l'immigration clandestine[7]. Le film, présenté en compétition au Festival du film d'Abou Dabi en 2012,raconte l’histoire de deux amis, Zine et Rayane, qui rêvent de gagner l’Espagne en harragas (brûleurs de frontières), rencontrent des difficultés avant que l’amour de Zola pour Zine n’achève d’en décider autrement. Harraga Blues remportera le prix du meilleur scénario au premier festival du cinéma de Saïdia[8].
Moussa Haddad est, selon les critiques cinéma, l'un des cinéastes qui ont marqué le cinéma algérien. L'acteur Ahmed Benaïssa estime l’œuvre de Moussa Haddad « profondément ancrée dans la société algérienne »[10]. Ali Fateh Ayadi a souligné qu'il a « beaucoup appris » de Moussa Haddad.
Prix et reconnaissances
2015 : prix du meilleur scénario pour Harraga Blues au premier festival du cinéma de Saïdia[11]
En 2019, deux cycles cinématographiques dédiés à Moussa Haddad ont lieu à Alger et Tizi Ouzou[12]
La même année, un hommage posthume est rendu au réalisateur lors du 10e Festival International du Cinéma d'Alger[13]