Lors de sa carrière universitaire, Moïse Lida Kouassi milite au Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES).
En , à la suite d'une « expédition punitive » effectuée dans la nuit du 17 au 18 mai par les forces armées ivoiriennes contre les étudiants de l'université d'Abidjan, les membres du SYNARES protestent contre les violences militaires et l'interdiction des réunions syndicales sur le campus universitaire. Non entendu par le gouvernement Ouattara, le syndicat déclenche une grève illimitée, puis le , il organise une grande marche de protestation (avec le FPI et la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire, FESCI)[2]. À la suite de cette marche, Moïse Lida Kouassi est arrêté, ainsi que neuf autres militants du syndicat, dont Laurent et Simone Gbagbo. En , il est condamné à un an d'emprisonnement par le tribunal correctionnel d'Abidjan[3].
Parallèlement à ses activités syndicales, Moïse Lida Kouassi adhère au Front populaire ivoirien en , puis en devient secrétaire national chargé de la politique de défense et de sécurité de à [1].
Lors de l'arrivée au pouvoir du général Robert Guéï en , Moïse Lida Kouassi devient son conseiller politique[1].
Lors des élections législatives du 10 décembre 2000, Moïse Lida Kouassi est élu député de la circonscription de Marcory[1]. En , il est également désigné secrétaire général adjoint du FPI, chargé des relations avec les partis politiques et la société civile[1].
Le , dans le contexte du début de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo décharge Moïse Lida Kouassi de sa fonction de ministre de la Défense et bouleverse la chaine de commandement en remplaçant le poste régalien par un ministre délégué, directement rattaché au président de la République – en la personne de Bertin Kadet[4]. Moïse Lida Kouassi est alors nommé ministre d’État, conseiller auprès de la présidence.
Exil, arrestation et condamnation
Après l'arrestation de Laurent Gbagbo le , Moïse Lida Kouassi décide de partir en exil, d'abord au Ghana avec ses trois enfants, puis au Togo à Lomé où un ami togolais propose de l'héberger[5] et où il demande l'asile[6].
En , la Direction de la surveillance du territoire (DST) est saisie d'un projet de déstabilisation du régime du président Ouattara par des officiers de l'armée en exil au Ghana[7]. La DST soupçonne alors Moïse Lida Kouassi d'avoir pris part à ce projet alors qu'il était en exil au Ghana. Visé par un mandat d'arrêt international, il est arrêté à son domicile du quartier de Djidjolé le au matin – au moment même où se tient à Lomé, un sommet de chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA), auquel participe Alassane Ouattara[8].
Extradé à Abidjan, il est détenu pendant plusieurs mois à la Direction de la surveillance du territoire (DST)[9]. Il bénéficie d'une mise en liberté provisoire mais est arrêté de nouveau, fin .
Poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État », avec trois autres co-accusés militaires, il est condamné le par la Cour d'assises d'Abidjan à quinze ans de prison ferme[9].
Le , bénéficiant de la mesure d’amnistie annoncée par Alassane Ouattara, Moïse Lida Kouassi est libéré[10]– tout comme Simone Gbagbo.
Moïse Lida Kouassi, La rivalité des Allemagnes contemporaines en Afrique : conflit diplomatique ou compétition stratégique ? : problématique de la politique africaine des États allemands : 1955-1980, Thèse de 3e cycle, université de Strasbourg, 1984.
Moïse Lida Kouassi, Témoignage sur la crise ivoirienne - De la lutte pour la Démocratie à l'épreuve de la rébellion, Paris, L'Harmattan, 2010, 271 p.
↑ abcde et f(en) Cyril K. Daddieh, Historical Dictionary of Cote d'Ivoire (The Ivory Coast), Rowman & Littlefield Publishers, , 3e éd., 704 p. (ISBN978-0810871861), p. 335