La paroisse est mentionnée vers 1100 sous la dénomination de Milleium, puis vers 1130 sous le nom de Milliacus, qu'on retrouve dans le nom du châtelain Hugo de Milliaco (Hugues de Milly). En 1499, le nom a évolué en Millé de Meugon[1]. L'origine du nom est incertaine : pour certains, le nom du village tirerait son origine du nom d'un homme gallo-romain, Milius[3] ou dériverait, plus logiquement, du terme miles, soldat, rappelant le pourquoi de l'érection de la première tour. Le Meugon est le nom du ru qui arrose la commune.
Histoire
Le village s'est développé au gré des besoins du château, dont les constructions s'étendaient alors bien au-delà de l'enceinte actuelle. La première mention du nom de Milly est rapportée dans une charte médiévale qui fait état du don de l'église Saint-Pierre de Milly par son seigneur, Hugues de Milly, à Cunault au XIe siècle; la création de la paroisse est évidemment postérieure à la construction de la première tour de guet, lointaine origine du château de Milly et origine du village. La seigneurie de Milly dépendait de Trèves et était détenue par la première famille de Milly depuis le XIe siècle, qui y avait une tour de guet, origine du château actuel. La seigneurie est achetée en 1248 par Hardouin V de Maillé, lui-même parent des premiers Milly, mais est confiée entre 1239 et 1257 à Hugues de Champchevrier. La seigneurie est pleinement propriété de la famille de Maillé au XIVe siècle et sera - curieusement, car elle ne relevait pas des conditions requises alors - élevée en marquisat au XVIe siècle au profit de Jacqueline de Thévalle, épouse d'Arthus (Charles) de Maillé, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Le donjon actuel du château de Milly est construit par les Maillé vers 1400, succédant à, au moins, deux tours en bois situées sur la même motte. La construction du quatrième château est lancée dans le style Renaissance par la première marquise de Milly, puis poursuivie par son fils Urbain de Maillé (1598-1650), deuxième marquis de Maillé, qui l'agrandit notablement. Ce dernier épouse Nicole du Plessis (1587-1635), la sœur de l'évêque de Luçon, Armand-Jean du Plessis, futur cardinal-duc de Richelieu, dont l'irrésistible ascension promeut utilement les intérêts des Maillé : ainsi, le , le mariage de Claire-Clémence de Maillé avec Louis II de Bourbon-Condé est célébré à la paroisse de Milly. Louis XIV dort au château en 1661[1].
Signe du développement du village, un maître d'école, préalablement installé à Gennes, s'installe à Milly en 1686[1].
Au XVIIe siècle, la seigneurie de Milly est réunie à celle de Trèves par la famille de Condé, héritière des Maillé-Brézé-Milly. En 1747, elle est achetée par le comte de Stapleton et est transmise à sa mort à son gendre. À la révolution, la prêtre de la paroisse prête serment. La paroisse devient commune en 1790 avant d'être réunie à la commune de Gennes le . L'unique école de Milly ferme à la rentrée 1970[1].
Administration
À la suite de la fusion de la commune de Milly à celle de Gennes, Milly n'a connu que deux maires.
Le château de Milly est un ensemble de constructions inscrites au titre des monuments historiques, certaines médiévales et remontant au XVe siècle. Il est reconstruit entre 1560 et 1640 par la famille de Maillé, alliée à Richelieu et aux Condé. Le logis du château actuel date de 1835.
Sa fille, Claire-Clémence de Maillé (1628-1694), princesse de Condé (épouse du Grand Condé), marquise de Maillé et duchesse de Fronsac à la mort de son frère, elle aussi née à Milly.
Abbé Henri Souillet (1899-1951), curé de Milly, célèbre lilioculteur et savant de renommée internationale[6].
↑Ce rattachement s'est produit sous la forme d'une brève fusion, aux termes de la loi du 5 Pluviôse de l'An VI, des communes de Milly-le-Meugon, Saint-Eusèbe-de-Gennes et Saint-Vétérin-de-Gennes sous le nom de Gennes
↑Augereau 2004, p. 86 Il n'y a pourtant pas de trace de villa gallo-romaine ou mérovingienne à Milly.
Anne Faucou et Héloïse Hilaire. Le Curé des fleurs : l'abbé Souillet, de Milly. [Le Coudray-Macouard]: Cheminements, 2000.
Bibliographie
Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Le Coudray-Macouard, Cheminements, , 398 p. (BNF39295447, lire en ligne), p. 52-53.
Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : D-M, t. 2, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF33141105)
Jean-Luc Flohic (dir.), Aude Guiheneuc et Rémy Toulouse, Le Patrimoine des communes de Maine-et-Loire, .