Michel MinéoMichel Minéo Michel Minéo et le M-5 - Les Ailes, no 716, mars 1935.
Michel Minéo est un ingénieur géomètre, concepteur et constructeur de planeurs né en 1910 à Rabat (Maroc) où il est mort le [1]. Dès 15 ans, il s'enthousiasme pour l'aviation ultra-légère avec pour objectif le vol humain qu'il considère comme atteignable. Son planeur le plus abouti est le MINEO M-5, 44 kg à vide, qui a établi des records de durée au Maroc. Il avait en chantier au moment de sa mort un appareil qui devait être une étape majeure vers le vol à la seule force de l'homme. BiographieMichel Minéo naît en 1910 à Rabat (Maroc). On ne sait quasiment rien de son enfance. Il a un frère, prénommé François. Ingénieur géomètre, Michel Minéo a un don particulier pour les mathématiques et une passion pour le vol. Il apparait comme étant la figure emblématique des débuts du vol à voile marocain, et participe activement à l’essor de cette discipline[2]. Son implication et ses publications montrent la profondeur, la pertinence de son analyse des phénomènes aéronautiques et sont l'objet de débats techniques argumentés dont on peut voir les effets dans la revue Les Ailes (no 718 - no 721) Très affecté par la maladie à l'issue fatale de sa mère, Michel Minéo met fin à ses jours en se tirant une balle dans le cœur le , à l'âge de 25 ans[3],[4]. Ses obsèques et celles de sa mère se déroulent à Rabat le , à la même heure. TravauxEssor du vol à voile au MarocAlors que l'activité vol à voile est juste naissante au Maroc, Michel Minéo participe à son essor par son implication[5]. Il se passionne pour le vol dès son enfance et apparait rapidement comme un pionnier au Maroc dans le domaine du vol amateur sans moteur[6]. Il construit lui-même, avec des moyens rudimentaires, les machines sur lesquelles il se forme au pilotage[7]. Voilure rigide aérodynamique à courbure variableEn 1934, Michel Minéo se fait remarquer par son application des concepts aéronautiques au monde de la voile. Il imagine une voile aérodynamique construite sur le principe d'une aile de planeur. Ainsi, il produit une petite révolution parmi les yachtmen nord-africains lorsqu'il équipe son sloop « Oberden » avec une aile à courbure variable. Ses calculs montrent qu'elle doit générer trois fois plus de poussée qu'une voile classique. Cette configuration lui permet de battre facilement des bateaux doublement voilés au cours d'une régate qu'il remporte : sur un parcours de trois milles, il franchit la ligne d'arrivée avec 26 minutes et un mille d'avance sur le concurrent le plus rapproché[8]. La voile est repliable et commandée par un manche à balai qui agit d'une part sur l'orientation (mouvement longitudinal), d'autre part sur la courbure et le renversement du profil (mouvement transversal)[9]. Minéo M-5Les études aérodynamiques de Michel Minéo aboutissent à la conception et la construction d'un planeur de performance de 12,50 m d'envergure baptisé le M-5. Il s'agit d'un monoplace ultra-léger de 44 kg à vide, avec un allongement de 13 et affichant une finesse de 20. Son fuselage est de section carrée axée suivant les diagonales[10]. Dans l'esprit du mouvement de « l'aviation pour tous » initié par Henri Mignet, il diffuse les plans détaillés et instructions permettant à tout amateur d'en faire la construction[11]. Il faut compter, selon la notice de construction, environ 34 jours de travail pour construire un M-5[12]. Après un premier vol pour l'essai de centrage de son planeur, c'est lors son deuxième vol qu'il établit le record du plus long vol au Maroc : le , il vole pendant 16 minutes et parcourt 13,2 km[13],[14],[15]. Nello Del Gonzino, un ancien instructeur des écoles de vol à voile italien vivant au Maroc, construit un second planeur M-5[16],[17]. Les 1er et , Michel Minéo et Nello Del Gonzino tentent de battre le précédent record établi l'année précédente, mais sans succès[18]. Il faut attendre le pour que Nello Del Gonzino à bord du M-5 réalise à Salé un vol de 3 heures et 27 minutes en vol de pente, naviguant à des altitudes comprises entre 150 m et 350 m. Il établit ainsi le nouveau record du Maroc[19],[20]. En novembre 1937, après avoir battu son propre record avec 4 heures 10 minutes de vol, il se tue à la suite du blocage d'une commande de vol[21]. Vol à propulsion musculaire et formule PouComme le mentionne son frère François lorsqu'il transmet l'ultime article préparé par son frère pour la revue Les Ailes et publié dans le no 812, le rêve poursuivi par Michel Minéo est le vol humain propulsé par la force de l'homme. C'est en 1933 que Michel Minéo présente sa première étude sur le vol à propulsion humaine. Le lancement se fait par un sandow, le devis poids de l'appareil présenté est de 20 kg, avec une envergure de 8,20 m[22]. Sur la base du concept de l'aile à fente utilisé par Henri Mignet, il calcule un moto-planeur, le « Pou-Bimbo », alliant le meilleur des deux conceptions du Pou-du-ciel et du M-5. Le Pou-Bimbo est calculé pour une finesse de 25, une envergure de 7 m, un poids à vide de 70 kg[23]. Il poursuit cette idée et après avoir vérifié la faisabilité du vol propulsé à la force humaine par le calcul[24], Michel Minéo dessine et étudie un avion dont les principes directeurs sont reproduits dans son article posthume. Les caractéristiques de cet appareil sont :
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