Michel Le Clerc (réalisateur, journaliste)Michel Le Clerc
Michel-Henri Le Clerc-Arachequesne dit Michel Le Clerc est un réalisateur, journaliste et voyageur français né au Havre le et mort le à Provins[1],[2]. BiographieMichel Le Clerc aborde la cinéphilie et la réalisation par le biais du Ciné-club du Quartier latin (CCQL) présidé par Maurice Scherer alias Éric Rohmer. Il y rencontre Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Édouard Molinaro et en 1949 réalise ses premiers courts-métrages en 16 mm, Les Victimes du Devoir, Alter Ego et Malemort. Pour produire ses films, il travaille comme secrétaire au Tabou, club sis rue Dauphine et en octobre 1950, il y produit, en compagnie de Marc'O, quatre récitals lettristes (L'Univers des « Bruites ») avec, entre autres, Isidore Isou, Gabriel Pomerand, Maurice Lemaitre, Serge Berna, Jean-Louis Brau, François Dufrêne, Gil J Wolman : seul le premier pût se tenir au Tabou, la cave ayant été fermée pour « insalubrité » ; les autres durent se rabattre sur diverses salles disponibles du quartier (Royal Odéon, Rose Rouge, Maison des Lettres)[3]. Puis, avec sa caméra personnelle, il participe au filmage de personnalités comme Danielle Delorme, Daniel Gélin, Marcel Achard, André Maurois..., les futures têtes d'affiche du film à venir d'Isidore Isou, Traité de bave et d'éternité[4]. En avril 1951, il se lance, en compagnie de deux journalistes et d'un mécanicien, dans un raid à scooters depuis Paris vers le Tibet en vue d'en rapporter des documentaires[5]. Mais des problèmes financiers en cours de route [6], s'ajoutant à l’invasion du Tibet par la Chine, obligent les deux rescapés à mettre fin à l’aventure à Bombay après 17 600 kilomètres parcourus[7]. Nullement découragé, dès juillet 1952[8],[9], Michel Le Clerc repart, toujours en scooters et en compagnie de son camarade de classe Jean-Claude Bois, petit-cousin du Professeur Picard et arrière-petit-fils du capitaine Cook[10], pour une longue expédition de deux années de l'Alaska à la Terre de Feu à travers dix-neuf pays d'Amérique , qu'ils racontent dans leur livre La Grande Échappée, et en rapporte deux films tournés en Amérique du Sud : La Fiesta del Sol et Laguna Escondida en Tierra del Fuego. En 1955/1957, pour son service militaire, il passe plus de deux ans au cinéma des Armées (SCA) où il participe comme reporter aux journaux des actualités filmées. Il réalise pour l'armée plusieurs courts métrages en 35 mm et sera même envoyé au Pérou pour tourner un documentaire de 26 minutes sur l'Exposition française de Lima. Fin 1957, pas tout à fait encore libéré des obligations militaires, il est engagé par un producteur comme réalisateur et opérateur de films d'instruction pour la Marine Nationale et en 1959/60, il choisit la télévision. Tout d'abord comme opérateur sur treize émissions de Radio Canada et des reportages quotidiens au cours du Festival de Cannes 1959 pour le groupe NTA. Cette même année, il réalise deux courts métrages, qu'il produit : La Morsure en 35 mm avec les acteurs Claude Nevers et Mario Franceschi, et au banc-titre 35 mm : Felipe de Ayala, premier reporter inca. En 1961, il participe à la création de l’agence Télé-Europe où il assure les interviews des leaders indépendantistes algériens du Gouvernement provisoire de la République algérienne pour l'émission allemande « Panorama ». La même année, avec Hans Leichelenner de la télévision de Munich, il tourne à la frontière chinoise, à Longwu, Par le trou de la serrure, reportage sur le seul passage où les Chinois de Hong Kong peuvent ravitailler les Chinois de la Chine Populaire. En 1963, il crée la première agence de reportages télévisés, RTV qui jusqu'en 1968, produira et réalisera des émissions, des reportages, surtout pour les chaînes étrangères. En 1968, RTV située dans le Marais est aux premières loges des manifestations du Quartier latin. Après la disparition de RTV, Michel Le Clerc redevient complètement indépendant. De 1970 à 1986 pour TF1, Antenne 2, FR3, il réalise et produit plus de 70 émissions ou reportages. En 1981, il crée l’association 11x20+14 à Mons-en-Montois où il partage son temps entre les tournages pour la télévision et la restauration des vitraux des églises de l’Ile-de-France avec sa compagne, Eveline Bonnet, maître-verrier. À partir de 1987, il se consacre entièrement à cette association. Très vite différentes disciplines viennent s’ajouter au vitrail — plus de 500 vitraux créés ou restaurés en 30 ans — le théâtre, l'édition de livres sur le Patrimoine et enfin une salle de cinéma qui ouvre ses portes au public le , après 10 ans de travaux. Ce cinéma, le plus petit d'Ile-de-France, est classé Art et Essai, label Recherche et Découverte. Michel Le Clerc s'y donne corps et âme, jusqu'au bout[11]. En 2008, il retourne au Tibet, mais en raison des troubles, ne peut encore pas se rendre à Lhassa. Il prépare néanmoins un documentaire avec les archives filmées qu’il a pu rapporter du Tibet. Le , à 87 ans, sur la pelouse de son cinéma de Mons-en-Montois et en présence de très nombreux élus, adhérents, donateurs et amis, Michel Le Clerc est décoré Chevalier de l'Ordre national du Mérite par Maître Jacques Ballot, chevalier de l'ONM, ancien conseiller général du canton de Donnemarie-Dontilly. Filmographie sélective
Bibliographie
Références
Liens externes
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