Pierre Michel Delaporte (Paris, - Paris 6e, [1]) est un auteur dramatique, lithographe et caricaturiste français.
Biographie
Michel Delaporte fait sa scolarité à Amiens et devient en 1824 élève du peintre néoclassique Jean-Baptiste Regnault. Dès 1827, il se lance dans l’art naissant de la lithographie. Après avoir réalisé une planche représentant comme « Napoléon II » le duc de Reichstadt, il est traduit en cour d’assises pour « offense envers la personne du roi » (Louis-Philippe) en , mais est acquitté sur sa propre plaidoirie. Delaporte va dorénavant s'attacher à donner des gages de bonne conduite : on le retrouve en octobre 1832 dans La Charge, journal satirique discrètement subventionné par la monarchie pour contrer les attaques de journaux d'opposition comme La Caricature et Le Charivari. Dessinateur unique, mais anonyme de cette feuille hebdomadaire qui n’aura que seize mois d’existence, il réalise une lithographie par numéro [2].
À partir de 1833, il se fait une spécialité des «diableries» en ombres chinoises d'inspiration romantique, d'abord dans La Charge, puis dans une série d’au moins sept planches intitulée « Lanterne magique ». Suivent, en 1835 et 1836, deux versions d’un Alphabet diabolique lui aussi en ombres chinoises, et surtout la Clef des songes. Avec 110 images de rêves, cette suite étonnante, surréaliste avant la lettre, est le plus vaste ensemble jamais réalisé par Delaporte, et sans doute son chef-d’œuvre de lithographe.
Le moment où les ombres envahissent les lithographies de Delaporte coïncide avec les débuts d’une mystérieuse maladie des yeux (probablement un glaucome) qui va le rendre peu à peu presque aveugle et le contraindre à abandonner le dessin en 1836.
Dépourvu de ressources, il s’obstine à écrire sans y voir, y réussit en guidant sa main au moyen d’une ficelle à nœuds et commence à rédiger des vaudevilles, le plus souvent en collaboration avec un autre auteur. Ses pièces ont été représentées sur les plus grandes scènes parisiennes du XIXe siècle : Théâtre des Folies-Dramatiques, Théâtre du Palais-Royal, Théâtre des Variétés, etc.
Œuvres graphiques
Lanterne magique, série d'au moins sept lithographies en ombres chinoises, 1833
Alphabet diabolique, une planches en ombres chinoises, 1835
Alphabet diabolique, deux planches en ombres chinoises, 1836
Alphabet grotesque, deux planches, 1836
La Clef des songes, série de 110 lithographies en ombres chinoises, 1836 (édité pour la première fois sous forme de livre par les éditions Prairial, 2020)
Œuvres théâtrales
La Fille de l'air dans son ménage, vaudeville-féerie en 1 acte, avec Honoré, 1837
Le Cousin du Pérou, comédie-vaudeville en 2 actes, avec Lubize et Théodore Muret, 1837
Le Parisien, comédie-vaudeville en 1 acte, 1837
Argentine, comédie en 2 actes, mêlée de couplets, avec Dupeuty et Gabriel de Lurieu, 1839
L'Amour d'un ouvrier, drame-vaudeville en 2 actes, avec Hippolyte Lévesque, 1839
La Bergère d'Ivry, drame-vaudeville en 5 actes, avec de Lurieu, 1839
L'Argent, la gloire et les femmes, vaudeville à spectacle, en quatre actes et cinq tableaux, avec Cogniard frères, 1840
L'Andalouse de Paris, vaudeville en 1 acte, avec Louis Bergeron, 1840
La Mère Godichon, vaudeville en 3 actes, avec Lubize, 1840
Job l'afficheur, vaudeville en 2 actes, avec Cogniard Frères, 1840
Pile ou face, vaudeville en 2 actes, avec Lubize, 1840
Les Amours de Psyché, pièce fantastique, mêlée de chant, en 3 actes et 10 tableaux ; précédée de l'Olympe, prologue, avec Charles Dupeuty, 1841
Un premier ténor, folie-vaudeville en 1 acte, 1841
Les Comédiens et les Marionnettes, vaudeville en 2 actes, avec Dupeuty, 1842
Un ménage de garçon, comédie-vaudeville en 1 acte, avec Laurençot, 1842