Meier Helmbrecht
Meier Helmbrecht
Meier Helmbrecht est un poème, écrit au milieu du XIIIe siècle dans la région frontalière entre la Bavière et l'Autriche. Les 1934 vers qui composent le poème ont été écrits en moyen haut-allemand par Wernher der Gartenaere. L’œuvre décrit de manière critique les aspirations à la chevalerie du fils d'un paysan, à une époque où les chevaliers se font brigands et où les paysans se révoltent contre eux. L'auteurOn ne dispose pas de documentation de l'époque sur l'origine ou la position sociale du poète Wernher der Gartenaere : son nom est déduit des derniers vers du Helmbrecht :
La signification de son nom (der Gärtner : termes allemands pour le jardinier) est sujette à diverses interprétations : il peut s'agir de sa profession, de son patronyme, ou d'un nom d'artiste. Néanmoins, ses vastes connaissances littéraires laissent supposer qu'il a été un poète itinérant. Sources historiques
RésuméLe père du jeune Helmbrecht, défenseur de l'ordre établi, met en garde son fils contre son ambition, mais celui-ci n'en a cure : il satisfait sa vanité en entrant au service d'un chevalier pour l'accompagner lui et ses compagnons dans leur vie de rapines. Lorsqu'il revient dans sa famille, il fanfaronne en exhibant ses richesses volées et en mettant en avant les quelques mots de langues étrangères qu'il a glanés chemin faisant[3]. Pour couronner ce qu'il voit comme sa réussite sociale, il organise alors le mariage de sa sœur avec l'un de ses compagnons, au cours d'une fête dont le faste n'est rendu possible que par de nouveaux pillages ; hélas, au matin, lui et son compagnons sont arrêtés par la justice. Neuf d'entre eux sont pendus, et le jeune Helmbrecht lui-même s'en tire en perdant une main et un pied. Son père au désespoir le chasse. Il quitte alors définitivement la demeure familiale et erre dans la forêt jusqu'au moment où des paysans le capturent et le pendent[3]. Structure du récitL'auteur débute la narration par un prologue (vers 1-19) qui contient deux symboles marquants dans le récit : hâr (chevelure) et hûbe (coiffe) qui renvoient à la chevalerie et qui initient l'action. Un premier ensemble narratif s'ensuit (Vers 60-248) consacré aux préparatifs de Helmbrecht à l'entrée dans le monde de la chevalerie. Le personnage principal et héros auto-proclamé est Helmbrecht, jeune homme de bonne figure, fils d'un fermier régisseur de domaine. Ce dernier est par un heureux hasard entré en possession d'une coiffe richement brodée dont les motifs évoquent immédiatement aux gens cultivés l'origine noble de celui qui la porte. Cette coiffe fait naître chez Helmbrecht le désir de s'élever au-dessus de sa condition, et le fait rêver à une vie facile et confortable de chevalier, ordre auquel il décide de se joindre. AnalyseSa sagesse, le père la tire de quatre rêves[réf. nécessaire] : l'historien Jacques Le Goff fait une étude de ce texte dans le dernier chapitre de son travail sur l'imaginaire médiéval[4]. Le texte a été traduit en français par André Moret[5]. Notes et références
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