Max Wechsler naît en 1925 à Berlin dans une famille juive. Après la nuit de Cristal (Reichspogromnacht ou Reichskristallnacht), il est envoyé en France et parvient à rejoindre Paris chez un oncle en .
Ses parents et grands parents, restés à Berlin, sont déportés et assassinés à Auschwitz en 1943[2].
Pendant l’occupation, via le réseau des Éclaireurs israélites de France (EIF), il est recueilli à la Maison des enfants de Moissac[3], puis, après l’invasion de la zone sud, passe en Suisse le et rejoint le camp de Davesco, près de Lugano.
À la fin de la guerre, il choisit de s’installer en France, à Paris. Apatride, il obtient la nationalité française en 1980.
Il débute au journal Vaillant comme illustrateur et graphiste, métier qu’il exercera à temps partiel jusqu’au début des années 1990, principalement pour les Presses de la Cité. Ses rencontres avec le peintre Serge Fiorio pendant la guerre durant son séjour à Moissac, puis avec René Moreu, qui fut rédacteur en chef du Vaillant, seront déterminantes[2].
Dans les années 1950 et 1960, il peint dans une veine surréaliste des compositions fantastiques faites, selon Pierre Gaudibert, de « déploiements organiques […] expansion d’enroulements, gonflements, fissures », et constituant des « Figures symboliques témoignant d’une œuvre de souffrance » pour A. Pacquement. Ces œuvres sont exposées par Pierre Gaudibert au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lors de la première manifestation de l’ARC en 1968[4].
Il rencontre en 1975 son épouse Christine Fleurent, photographe[réf. souhaitée].
Il cesse volontairement de peindre de 1973 à 1977[5], puis se tourne ensuite vers une abstraction qu’il n’abandonnera plus : série d’œuvres sur toile, surfaces striées comme lacérées dans la matière.
En 1984, il abandonne le châssis pour de grandes œuvres sur toile intégrant des collages de différents matériaux, papiers et journaux en une matière dense et épaisse, qu’il intitulera « Recouvrements papiers ». Ces très grands formats sont inspirés par l’espace de l’atelier acquis en 1985 dans le quartier de La Bastille, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie[réf. nécessaire].
Il rencontre le peintre Michel Parmentier qui partage l’atelier plusieurs mois avec lui en 1988.
Il expose ses grands formats à la Galerie Jean Fournier, à Paris, en 1986[6].
Dans les années 1990, son processus créatif se réduit à un seul matériau : l’imprimé. Les caractères typographiques sont réduits, agrandis, transformés pour créer des œuvres sans bords ni centres, des espaces lumineux, où la matière engendre la couleur[réf. nécessaire].
Univers en expansion de l’illisibilité qui témoigne paradoxalement de la permanence de l’origine, de l’impossible disparition. « Papiers marouflés » de très grand ou très petit format, Max Wechsler dit : « la lettre sans cesse transformée, déstructurée résiste, se révèle indestructible… J’associe ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui demeurera indélébile »[réf. nécessaire][style à revoir].
Dans les années 2000, Berlin accueille l’artiste dans sa ville natale, et lui consacre plusieurs expositions importantes : au Musée juif de Berlin[7], à la Villa Oppenheim, à la Galerie KunstbüroBerlin[8], et à la Berlinische Galerie, institution à laquelle il fait une importante donation en 2010[9].
Expositions personnelles(*) et collectives (sélection)
1968 « Max Wechsler, peintures », ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, (cat. : texte de Pierre Gaudibert)*
1986 « Max Wechsler, recouvrement papier », Galerie Jean Fournier, Paris*
1989 « Une collection pour la Grande Arche », Arche de la Défense, Paris, commissariat : Sylvie Boissonnas, Maurice Benhamou, Jean Fournier, Henri Sylvestre)
1990 « Max Wechsler », Centre d’Arts Plastiques Albert Chanot, Clamart*
1991 « Blancs dominants », Galerie Charles Sablon, Paris
1995 « Le noir est une couleur», Galerie Maeght, Barcelone
1995 « Max Wechsler », Galerie Kiron, Paris*
1997 « Jean Degottex, Lars Fredrikson, Max Wechsler, la couleur sans couleurs », Galerie Romagny, Paris
1998 « Max Wechsler », Galerie Romagny, Paris*
2003 « Maurice Benhamou : Fréderic Benrath, Claude Chaussard, René Guiffrey, Max Wechsler », Galerie Guislain États d’Art, Paris (en regard du texte de Maurice Benhamou, Ed. espace-Abstraction 1997)
2017 « Max Wechsler, de la lettre au signe », Journées Européennes du Patrimoine, Abbatiale Saint Férréol d’Essômes-sur-Marne*
2017 « Max Wechsler, du lisible à l’ignoré », Galerie Jacques Levy, Paris*
2018 « Le sujet en question », Galerie Jacques Levy, Paris
2018 « Max Wechsler », Galerie Jean-Jacques Dutko, Ile Saint-Louis, Paris*
2019 « Stratégie de l’infini », Galerie Jacques Lévy, Paris
2019 « De la peinture : M. Barré, B. Casadessus, C. Chaussard, J. Degottex, L. Fredikson, A. Hirsh, M. Wechsler », Galerie ETC, Paris (cat. : textes de Maurice Benhamou)
2019 « Max Wechsler », Galerie ETC, Paris (cat. : texte « Le vide et la lettre » par Maurice Benhamou)*
2020 « Symétrie secrète », Galerie Jacques Levy, Paris
2020 « La trace du vent », Galerie ETC, Paris
2020 « Abstractions », Galerie Jean-Jacques Dutko, Ile Saint Louis, Paris
Ruth Martius (dir.), Max Wechsler. Respiration du silence, Berlin, Jovis Verlag, 2012.
Catalogues d’exposition
Max Wechsler. Peintures, introduction de Pierre Gaudibert, Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1968.
Maurice Benhamou, Max Wechsler. L’immobilité, autrement dit le silence, Paris, Éditions Espace-Abstraction, 1990.
Maurice Benhamou, Quatre peintres de la couleur tensive, Paris, Éditions Espace-Abstraction,1997.
Max Wechsler, Autrement dit, textes de Maurice Benhamou, René Guiffrey, Saralev H. Hollander, Rütjer Rühle, Max Wechsler, Paris, Éditions Espace-Abstraction, 2002.
Max Wechsler. Unter der Oberfläche, Papiers marouflés, Berlin, Villa Oppenheim, 2006.
Max Wechsler. Entfaltung der Tiefe, Berlin, Villa Oppenheim, 2007.
Maurice Benhamou, De la peinture, Paris, galerie ETC, 2019.
Articles
Maurice Benhamou, « Max Wechsler », dans Une collection pour la grande arche, Paris, AXA - Caisse des dépôts et consignations,1989.
Maurice Benhamou, « L’immobilité autrement dit le silence », dans De la peinture à proprement parler, Paris, L’Harmattan, 2011.
Maurice Benhamou, « Max Wechsler. Dessins », Sans Titre 1 et Sans titre 2, Paris, Éditions Espace-Abstraction, 2014.
Maurice Benhamou, « Le vide et la lettre », dans Max Wechsler, Paris, galerie ETC, 2019.
Annika Brockschmidt, « Flüstertone », DerTagesspiegel, Berlin, 14 juillet 2012.
Dominique Dendraël, « Infiniment », dans Max Wechsler, en signe de vie, Paray-le-Monial, musée du Hiéron, 2012.
Dominique Dendraël, « Max Wechsler à St Matthäus-Kirche de Berlin », décembre 2014.
Dominique Dendraël, « L’infini de la création », L’Art en partage, Paray-le-Monial, musée du Hiéron, 2018, p. 20-27
Lydia Harambourg, « Max Wechsler, plis et replis », Gazette de l’hôtel Drouot, Paris, février 2005.
Andreas Haus, “Max Wechsler/Schriftfragmente », Kunstverein Kunsthaus Potsdam, Potsdam, 2013.
Cathie Silvestre, « À la rencontre de Max Wechsler »,Esquisse(s), n° 5, automne 2013.
Elisabeth Wagner, « Materiale Nachbarschaften. Max Wechslers Papiers Marouflés », Literarische Nachbarschaften, Die Mosse-Lectures an der Humboldt-Universität zu Berlin, Berlin, n° 8, 2016, p. 79-96.
Daniel Zaoui, « En écho à Max Wechsler », Esquisse(s), n° 5, automne 2013.