Maurice GrevisseMaurice Grevisse
Maurice Grevisse, né le à Rulles et mort le à La Louvière, est un grammairien belge francophone. Il est notamment connu pour son ouvrage de grammaire Le Bon Usage. Le nom « Grevisse » ne prend pas d'accent, mais il est couramment prononcé [ɡʁe.vis][1]. BiographieMaurice Émile Grevisse est né le à Rulles. Il est le fils de Désiré Grevisse, maréchal-ferrant, et de son épouse, Marie Eugénie Michel, couturière. Cadet d'une famille de cinq enfants, il vient au monde alors que ses parents ont respectivement 38 et 32 ans[2],[3]. FormationMaurice Grevisse, dont la langue maternelle est le gaumais, une variante du dialecte lorrain, apprend le français à l'école primaire. Son instituteur, Jules Forêt[4], lui enseigne le calcul, la formation morale et religieuse et la langue française. Élève appliqué, Maurice Grevisse prend bientôt le goût de la bonne orthographe et des exercices de dictée que l'instituteur fait faire aux enfants[3]. À la fin de sa scolarité obligatoire en , Maurice Grevisse est pressenti par tradition familiale pour reprendre la forge paternelle, mais il affirme sa volonté de devenir instituteur. Ses parents cèdent à ses supplications et l'inscrivent chez les Frères maristes à Arlon[5]. En , il entre à l'école normale de Carlsbourg, où il reçoit son diplôme d'instituteur en . Il s'inscrit ensuite à l'école normale de Malonne et devient régent littéraire. Il occupe ensuite un poste de professeur de français à l'École des Pupilles de l'armée de Marneffe. Durant cette période, il apprend seul le latin et le grec ancien. Tout en poursuivant sa carrière, il suit des cours de philologie classique à l'université de Liège. En , il reçoit le titre de « docteur en philologie classique ». Le Bon UsageMaurice Grevisse devient, en , professeur à l'École royale des cadets à Namur. Instituteur, puis professeur, il se rend compte que les grammaires existantes ne répondent pas au besoin de son enseignement. Il reprend ses annotations en un nouveau concept qu'il intitule Le Bon Usage. Féru de grammaire, Raoul Grosjean, professeur puis directeur du gymnase de Neuchâtel, a été longtemps en contact avec Grevisse auquel il a transmis de nombreux manuscrits sur ses réflexions de grammairien. Il y prend position pour l'accord en genre au plus proche[6]. De nombreux éditeurs de renom refusent son manuscrit. Maurice Grevisse se tourne vers Fernand Desonay, professeur à l'Université de Liège. Enthousiasmé par la qualité du texte, celui-ci va lui-même chercher un éditeur. Après de nombreux refus, il obtient en l'accord de la maison Duculot, un modeste éditeur de Gembloux qui publie la première version de sa grammaire sous le titre Le Bon Usage. Longue de 704 pages, celle-ci est tirée à 3 000 exemplaires. L'ouvrage est réédité en , puis en . Le succès ne s'est jamais démenti, même pendant la Seconde Guerre mondiale. Le , en première page du Figaro littéraire, André Gide cita Le Bon Usage comme la meilleure grammaire de langue française. Cet article contribua grandement au succès de l'ouvrage à l'étranger[7]. Mort et hommagesMaurice Grevisse meurt le à La Louvière après avoir confié les rênes du Bon Usage à son gendre, André Goosse. Il est inhumé au Cimetière de Verrewinkel à Uccle. Hervé Bazin louera chez Maurice Grevisse sa « conception nouvelle du rôle de grammairien, préférant le fait à la règle ; une constante remise à jour ; une érudition jamais rêche, jamais sèche, une somme d’exemples, de citations anciennes ou modernes répondant à d’immenses lectures ; et surtout la modernité de l’analyse, jointe au sens de la mesure[8] ». Le lexicographe Paul Robert émettra un autre avis superlatif en 1980 : Le Bon Usage est « la meilleure grammaire de la langue française[9] ». DistinctionsHonneursDe à sa mort en , il a siégé au Conseil international de la langue française. L'Institut Jules Destrée, à la suite d'un vote émis par des personnalités politiques et académiques, l'a classé parmi les « Cent Wallons » du siècle. Prix
Décorations
Publications
Outre le Bon Usage, Maurice Grevisse a publié plusieurs ouvrages scolaires ou utilitaires traitant de difficultés :
On mentionnera spécialement les Problèmes de langage (1961-1970) où il réunit les chroniques littéraires publiées dans le journal La Libre Belgique. Avec une plume alerte et ce grand souci d'exactitude concernant les faits de langue qu'on lui (re)connaît, Maurice Grevisse, libéré de l'expression guindée qui s'impose à tout rédacteur de grammaire de référence, ne manque pas, à l'occasion, de renvoyer les puristes à leurs chères études en conjuguant avec élégance humour, finesse et sérieux. De même, en 1961, s'affirmait-il déjà comme un partisan résolu de la féminisation des noms de métiers[11], quelque 40 ans avant que l'Académie française ne la combattît ardemment. Références
Liens externes
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