Né en 1917, Maurice Faustino-Lafetat, durant huit années de sa jeunesse, réside avec ses parents dans l'impasse Vandal du quatorzième arrondissement de Paris, où il fréquente les gitans qui ont un campement dans un tout proche terrain vague qu'il appelle alors « ma zone » (Ma zone : la rue Vandal, titre d'un tableau représentant le campement, peint vers 1945)[2]. Avant son évolution « vers la clarté, la traduction d'une lumière dorée qui baigne nombre de ses toiles », observe Jean-Louis Augé, Faustino Lafetat, déjà « veille de très près à la construction de ses peintures, à leur composition rigoureuse »[3]. Ses œuvres les plus anciennes, « encore empruntes d'une formation rigoureuse et du désespoir de la jeunesse » — c'est probablement dans le campement gitan qu'il gagne le second prénom de Mario dont il continuera volontiers à se faire appeler — précèdent de la sorte la période structurée qui, plus tard, dans les années 1970, le fera défini post-cubiste.
« La peinture de Maurice Faustino-Lafetat est un regard porté sur la société nouvelle... Son univers pictural est à la fois expressionniste et constructiviste. Expressionniste car il s'agit de révéler la valeur première des choses et en définir la substance spirituelle. L'ambiance des lieux est ainsi restituée par l'œil observateur du peintre: Maurice Faustino-Lafetat complète ces descriptions émotionnelles par une démarche constructiviste. Le rapport entre l'idée et sa représentation ne se rompt pas. La composition architecturée en est sa complémentarité. Les rythmes sont établis en une armature de lignes composantes. Savamment disposées, les constructions ajoutent la magie à une lumière dirigée, puis canalisée dans les méandres des composantes du tableau... Maurice Faustino-Lafetat allie les compositions à l'idée du sujet, dans une synthèse picturale, véritable témoignage de la société actuelle. » - Patrick-F. Barrer[5]
« Beaucoup pourraient lui reprocher un certain classicisme, une ressemblance avec Lhote ou La Fresnaye, un cubisme approprié. Rien de tout cela n'est véritable si l'on se penche sur un parcours où, de façon indéniable, le paysage l'emporte sur tout autre genre. Faustino-Lafetat était un peintre véritable sachant traduire la force et la poésie des éléments, le dilemme de la couleur qui laisse sur les images de notre monde d'étonnantes splendeurs, des gammes colorées sans rapport avec notre raison quotidienne. » - Jean-Louis Augé[3]
↑ abc et dFaustino-Lafetat, 1917-1988, Castres, Éditions du Musée Goya, 1999.
↑ a et bCollectif, Faustino-Lafetat, 1917-1998, Castres, Éditions du Musée Goya, 1999.
↑ Alain Favelle (préface), Annuaire des peintres, sculpteurs, experts, galeries de France et professionnels des arts graphiques, Patrick Bertrand éditeur d'art, Sainte-Hélène-sur-Mer, 1995, p. 415.
↑ Patrick-F. Barrer, « Maurice Faustino Lafetat », L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992, p. 224.
↑Véronique Houques et Claude Houques, Histoire de la Société des artistes indépendants normands 1938-2005, Rouen, , 451 p.
↑French Art now - Salon France America, catalogue d'exposition, Association pour la promotion du patrimoine artistique français, Évry / International Association for contemporary Art, Chicago, 1991, p. 240.
↑Le Salon - La nuit, catalogue du Salon des artistes français 1977.