Mathurine FourchonMathurine Fourchon
Mathurine Fourchon
Mathurine Fourchon est née en 1786 à Gausson dans le département des Côtes-d'Armor en Bretagne dans le Nord-Ouest de la France . Elle était cantinière dans l'Armée d'Afrique[1]. Elle est la septième femme à être décorée de la Légion d'honneur . Faits militairesMathurine Fourchon se comporte héroïquement lors du siège de Constantine, en Algérie, en octobre 1837. En tant que cantinière, elle soignait les blessés. Elle fut blessée à son tour par quatre balles[2],[3]. Ce métier est peu connu, mais il est possible d’imaginer son quotidien de cantinière au front grâce aux mémoires de Mary Seacole dont l’aventure est comparable, et est une contemporaine américaine[4]. [...]Mary Seacole a eu l’occasion de mettre par écrit le récit de sa vie, elle révélait que sa cantine militaire lui avais permis de pratiquer son savoir faire de guérisseuse sans risquer de choquer le corps médical.[5] De même que Christel Mouchard évoque ce métier dans son ouvrage L'aventurière de l'"Étoile" : Jeanne Barret, passagère clandestine de l'expédition Bougainville qui retrace la vie de la française Jeanne Barret une autre contemporaine de Mathurine Fourchon et Mary Seacole. [...] Cette cantinière aujourd’hui célèbre pour avoir instauré son échoppe sur la ligne de front de guerre de crimée de 1855 [...] toutes deux aimaient le voyage et le danger, plus frappant, toutes deux avaient des compétences médicales d’origine à la fois populaire et savante; enfin toutes deux ont tiré leur audace une reconnaissance sociale inattendue.[6] Les honneursEn 1853, sous Napoléon III, Mathurine Fourchon est décorée de l'Ordre impérial de la Légion d'honneur en reconnaissance de son dévouement[7]. Après sa carrière militaire, Mathurine Fourchon s'installe à Saint-Malo avant de se retirer à Nantes . Elle y meurt le , dans un grand dénuement, éloignée de ses trois enfants et veuve de Geffroy Perrault, ancien officier d'artillerie de la Grande Armée[8]. C'est un officier de la Légion d'honneur, le lieutenant colonel Louis Charles Théodore de Surineau[9] qui a déclaré son décès. Ce qui laisse supposer qu'elle était tout à fait reconnue dans ses fonctions[10]. Le , Le Courrier de Nantes lui consacre un article pour lui rendre hommage. Ainsi on peut lire "Cette femme intrépide avait reçu au siège de Constantine, la croix de La Légion d'Honneur en récompense de son dévouement à soigner les blessés; frappée elle même sur les champs de bataille, de quatre balles dont la dernière n'a pu être extraite que tout récemment, elle portait de noble cicatrices".[11]Ce même article rapporte un autre fait militaire de Mathurine Fourchon "Elle était occupée dans la mêlée à panser le colonel de son régiment qui venait d'être blessé; un Bédouin survint à l'improviste et trancha d'un coup de yatagan la tête de cet officier supérieur et fit du même coup, à la brave cantinière une large blessure à la cuisse".[11] Elle est enterrée au cimetière de la Bouteillerie à Nantes. Au fil des ans, les inscriptions de sa tombe disparurent, la rendant anonyme. Xavier Trochu ancien archiviste aux Archives municipales de Nantes, et officier de réserve intéressé par le mémoriel, l’histoire et le patrimoine militaire a réalisé une étude sur la tombe de Mathurine Fourchon. Et a retracé son histoire militaire[11].Sa tombe a été refaite en 2019, y apposant les honneurs[12]. La mairie de Nantes a pris en charge ses frais funéraires comme l'indique le dépliant de la visite du Cimetière[13],[14] Sa Légion d'honneur a suscité une protestation par Léonce Grasilier le , dans le journal La Nouvelle Revue, prêtre historien peu enclin a voir la place des femmes dans l'armée, encore moins être décorées[15] Distinctions
Bibliographie
Références
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