Mathurin Enjubault
Mathurin, Étienne Enjubault, né le à Ballée (Mayenne) et mort le dans la même ville, est un homme politique français, député de 1792 à 1802. BiographieOrigine et familleIl n'aurait pas de lien de parenté, à la connaissance de l'Abbé Angot, avec la famille lavalloise dont le nom est quelquefois écrit Anjubault, mais un jugement du 24 floréal an IV réforme cette orthographe[1]. Il est le fils de Mathurin-René Enjubault et de Madeleine Noyer, laquelle épousa en secondes noces Pierre Pichon. Mari de Françoise Leconte, il déclare le 1er octobre 1795 avoir quatre enfants, dont deux filles en pension à la Flèche et un fils sous-lieutenant à l'armée de Rhin-et-Moselle[2]. Le DroitIl fait son droit, s'établit à la Cropte comme notaire en 1770, exerçant aussi à Saint-Denis-du-Maine et à Préaux et traitant encore, en 1777, avec la veuve de Jacques Garot, notaire au Buret, pour jouir de sa charge. Le , dans un acte où il prend le titre d'avocat et notaire royal, il se porte adjudicataire d'un banc de quatre places dans l'église de la Cropte[1]. Révolution françaiseSyndic de la paroisse, il rédige le cahier de doléances de 1789 dans un esprit révolutionnaire[1]. Maire de sa commune, puis administrateur du département en 1790. Enjubault, qui s'est fait remarquer dans le pays par son appui à la constitution civile du clergé. Il montre son hostilité contre Louis Bigot[3], son curé[1]. Il est élu aux Élections législatives de 1792, membre de la Convention le . Il est placé dans le comité des secours publics. Il vote la mort de Louis XVI avec «sursis à l'exécution jusqu'au moment où les puissances étrangères envahiraient notre territoire»[4]. Il ne se trouvait déjà plus en communauté d'idées avec le parti dominant. Le , il se prononçait dans un vote motivé pour la mise en accusation de Jean-Paul Marat[1]. Il désirait rentrer au pays et reprendre des fonctions moins risquées. Le notariat de Meslay était alors l'objet de son ambition. Les administrateurs du département, auxquels il venait de procurer 300 livres de poudre, le lui promirent[1]. Le , Enjubault renouvela sa demande, prétextant que la Convention allait prochainement terminer ses travaux. Il n'en est pas ainsi mais l'ex-notaire se sépare nettement de ses collègues montagnards. Il a le courage de soutenir Jourdain et Hubert qui venaient de Laval protester au nom de leurs concitoyens contre l'arrestation des députés Girondins, et d'appuyer dans les comités et les ministères la demande de secours du département[1]. Il s'éclipse toutefois pendant la Terreur, puis revient après la chute de Robespierre. Il vote la mise en accusation de Jean-Baptiste Carrier le , et prit plusieurs fois la parole au mois d'avril pour demander des poursuites contre les anciens membres du Comité de salut public. Nommé inspecteur aux procès-verbaux le , il signe jusqu'en septembre un grand nombre de décrets[1]. Il est réélu député par les Élections législatives de 1795 au Conseil des Cinq-Cents. En l'an IV, il fit passer à l'ordre du jour sur les demandes formées par les épouses de Jacques-Nicolas Billaud-Varenne et de Jean-Marie Collot d'Herbois[4]. Il fait partie de diverses commissions et prononça plusieurs discours contre ses anciens adversaires les terroristes[1]. En prévision de l'expiration de son mandat, il indiquait le aux administrateurs de la Mayenne de lui procurer une étude, non à la Cropte, où sa maison isolée l'exposerait aux vengeances des Chouans, mais à Ballée. Sa demande fut agréée le . Son mandat est renouvelé aux Élections législatives de 1797 et aux Élections législatives de 1798 en place de Joseph-Pierre Louveau qui avait été invalidé[1]. Il est réélu aux Élections législatives de 1799 pour 3 ans. Il prit plusieurs fois la parole. Le , il n'oublia pas, en demandant des secours contre les insurgés de la Mayenne, de faire l'éloge de sa commune de Ballée qui avait repoussé l'attaque de Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont lors de la Bataille de Ballée, et réclama des indemnités pour les citoyens dont les maisons avaient été incendiées[1]. Rallié au Coup d'État du 18 Brumaire, il fut choisi par le Sénat conservateur aux Élections législatives de 1800, comme député de la Mayenne au nouveau Corps législatif. Il siège au Corps législatif jusqu'en 1802. Le et en décembre 1808, les électeurs le proposèrent encore, mais il ne fut pas accepté par le Sénat. Le notaire de Ballée était conseiller d'arrondissement pour le canton de Grez-en-Bouère quand il mourut, le 1er décembre 1810. Il avait quatre enfants en 1802[1]. Sources
Sources partielles utilisées par l'Abbé Angot
Liens externes
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