Le comté de Boulogne fut d'abord sous l'administration directe du roi de France, puis à la mort de ce dernier, en 1223, Philippe Hurepel put exercer le pouvoir. La paix apporta la prospérité et Philippe fit restaurer et améliorer les fortifications de la ville et de plusieurs places fortes du comté. À la mort de ce dernier, Blanche de Castille, alors régente de France, la maria en 1235 à un de ses neveux le futur roi Alphonse III de Portugal qui la répudia par la suite[1].
En 1237, le comté de Boulogne devient vassal du comté d'Artois, qui vient d'être donné en apanage à Robert de France, frère de Saint-Louis. En 1253, Alphonse III de Portugal séparé de Mathilde depuis 1245 la répudie pour épouser Béatrice de Castille, mais conserve le titre de comte de Boulogne. D'une manière générale, le règne de la comtesse Mahaut fut considéré pour le Boulonnais comme une période de paix et de prospérité, si bien que les chroniques et les chartes se réfèrent aux actes du temps de la comtesse Mahaut. Elle consacra, entre-autres, ses bonnes œuvres à la finition de la construction de la chapelle de Cambronne-lès-Clermont et à la création de l'hôpital de Boulogne[1].
Elle mourut en ayant eu quatre enfants. Trois étaient déjà morts, et le quatrième avait renoncé à tous ses fiefs français pour s'établir en Angleterre.
Sa succession fut âprement disputée par une branche cadette de la famille de Dammartin qui avaient déjà reçu le comté d'Aumale à la mort de Philippe Hurepel, Henri III de Brabant, petit-fils de Mahaut d'Alsace, la sœur cadette d'Ide de Lorraine, Adélaïde de Brabant, la seule fille survivante de Mahaut d'Alsace, et le roi de France, en tant que neveu de Philippe Hurepel. Finalement, le Parlement de Paris trancha en 1262 en faveur d'Adélaïde de Brabant, veuve de Guillaume X de Clermont, comte d'Auvergne.
Robert de Portugal, né en 1239 et mort jeune. Toutefois une tradition présente ce fils comme Pierre Robert (né vers 1239 mort vers 1267), « comte titulaire de Boulogne », considéré comme un bâtard de Mathilde. Il épouse une femme dont on ignore le nom d'où une fille anonyme qui aurait épousé Robert V d'Auvergne. La reine Catherine de Médicis, se considérant comme descendante de ce Pierre-Robert à la 11e génération, établit sur cette ascendance ses « droits » à la couronne de Portugal à la mort du Cardinal-Infant Henri Ier de Portugal en 1580[2] ;
↑ ab et cAnselme de Sainte Marie (Père Anselme), Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, 9 volumes, Paris, 1725 et années suivantes, Tome I, page 80, lire en ligne.
↑Cahiers de l'Histoire « Souverains et Gouvernements du Portugal » no 12, , p. 44-45.
Alain Lottin, Histoire de Boulogne-sur-Mer : ville d’art et d’histoire Nouvelle édition, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2014 (mise en ligne ), 608 p. (lire en ligne).