Masanobu FukuokaMasanobu Fukuoka
Prononciation Masanobu Fukuoka (福岡 正信, Fukuoka Masanobu ), né le à Iyo et mort le , est un agriculteur japonais, connu pour son engagement en faveur de l'agriculture naturelle. BiographieMicrobiologiste de formation et spécialiste en phytopathologie, il travaille au Bureau des Douanes de Yokohama, à la Division de l'Inspection des Plantes. Rapidement, il commence à douter des progrès apportés par l'agriculture scientifique (dépendante du travail de la terre, des engrais et des pesticides chimiques), et démissionne alors de son poste. Il décide de retourner sur la ferme de son père, sur l'île de Shikoku. Dès lors, il consacre sa vie à développer une agriculture plus conforme à ses convictions, qu'il qualifiera d'agriculture naturelle[1]. Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, bouddhiste, vont dans le sens d'une unification spirituelle entre l'Homme et la Nature. À partir des années 1980, ses expériences rencontrent progressivement une reconnaissance mondiale, et il multiplie les conférences et les rencontres internationales. Sa ferme devient un lieu d'échange sur ses pratiques pour les experts et les curieux venus du monde entier. Il écrit le livre La Révolution d'un seul brin de paille, publié en 1975 au Japon, qui raconte et théorise son expérience en agriculture naturelle.
En laissant faire la nature, et en limitant au maximum les interventions humaines nécessaires, il se rend compte que le rendement de sa production de riz est meilleur qu'en agriculture classique. Même sans apport extérieur, sa méthode d'agriculture a pour principal effet d'enrichir le sol plutôt que de l'épuiser. Selon lui, l'esprit de discrimination, qui frappe l'ensemble de nos sociétés, a touché aussi l'agriculture productiviste moderne, et en explique les dérives. L'esprit de non-discrimination permet à l'homme attaché à la nature de la percevoir comme un tout non différentiable. Le Sūtra du Cœur, qu'il cite, essence du bouddhisme mahayana, résume l'esprit et la pratique de cet ancien chercheur en pathologies des plantes. Sa référence à Dieu sera plus marquée dans son dernier livre. Son premier ouvrage offre un éclairage simple et clair sur l'évolution de l'agriculture japonaise et mondiale. En 1988 il a reçu le prix Ramon Magsaysay pour ses travaux et services rendus à l'humanité[2]. Beaucoup de travail a été fait pour adapter la méthode Fukuoka aux conditions de l'agriculture européenne, entre autres les recherches des Français Marc Bonfils et Claude Bourguignon, le travail d'Emilia Hazelip, qui au cours de nombreux stages en France, en Espagne, et aux États-Unis, ont repris les fondamentaux du travail de Fukuoka. InspirationLa philosophie de cette agriculture, faire avec la nature et pas contre elle, entre en forte résonance avec celle de Bill Mollison et David Holmgren, les deux fondateurs du concept de « permaculture » ou « agriculture permanente », et cela malgré des différences notables dans la mise en pratique: - L'agriculture naturelle, impliquant que l'homme se positionne en tant que serviteur de la nature, reste basée sur le non-agir (pas de produit fertilisant préparé comme le compost, pas de taille), - alors qu'en permaculture ou agriculture permanente, la mise en place d'un zonage amène à intensifier certaines cultures par des transferts de fertilité entre zones (ajout de compost, fumure, arbres fruitiers palissés et taillés), l'homme s'y considère comme un « organisateur » de la nature. Œuvres
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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