Martin Seligman, à droite, avec un militaire durant un cours destiné aux soldats intitulé « programme complet de remise en forme pour les soldats - esprits forts, corps forts »
Martin E. P. Seligman, né le , est un chercheur en psychologie et professeur à l'Université de Pennsylvanie. Il a publié plus de 200 articles dans des revues scientifiques. Parmi les prix et distinctions reçus, l’American Psychological Association l'a récompensé en 2006 pour sa contribution à la recherche fondamentale en psychologie[1]. En 2002, une étude sur les 100 psychologues les plus éminents du XXe siècle[2] le classait au 13e rang des auteurs les plus cités dans les manuels d’initiation à la psychologie et le 31e plus éminent toutes catégories confondues.
Biographie
Martin Seligman s'est fait connaître par sa théorie sur l’impuissance apprise qui a été largement adoptée par la communauté scientifique[3]. Il est président de l’American Psychological Association en 1998[4] et son initiative la plus influente fut sans doute de lancer un nouveau champ : La psychologie positive. Seligman considère que les chercheurs doivent s'assurer que leurs recherches soient largement diffusées et qu'elles aient un impact dans le « vrai monde »[1]. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages[5].
Martin Seligman travailla également avec Christopher Peterson à la création du pendant « positif » au Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-I à V), ce dernier se concentrant sur « ce qui va mal ». Leur étude conclut, entre autres, qu’il existe des valeurs millénaires dans toutes les traditions du monde. Leur liste en inclut six : sagesse/connaissance; courage; humanité; justice; tempérance; transcendance, chacune comprenant des sous-groupes, par exemple la tempérance inclut le pardon, l’humilité, la prudence, et l’autorégulation[6].
Polémique
En , le journaliste James Risen a affirmé que l'Association des psychologues des États-unis, présidée par Martin Seligman, travaillait avec la CIA sur des programmes de torture[7].
En 2015, la presse nationale américaine s'est emparée de la polémique et en a publié les détails[8],[9],[10].
Son implication éventuelle dans l'aide au développement de programmes de torture fut documentée dans une enquête de l'APA dans un rapport rendu public (page 65)[11],[12].
En 2015, à la suite de ce rapport, Martin Seligman a pris la parole, défendant sa non-implication dans des programmes de torture. En , Seligman a convoqué une réunion à son domicile pour discuter de la participation d’universitaires aux efforts de sécurité nationale après le . Le psychologue de la CIA, James Mitchell, et le chef de la recherche et de l’analyse de la Division des opérations de la CIA, Kirk Hubbard, étaient également présents.
Cette réunion a eu lieu comme décrit. La réunion portait sur la manière dont les universitaires pourraient lutter contre la violence djihadiste. Il n'a pas été question de torture, d'interrogatoires, de détenus ni de sujets liés à distance. Mitchell et Hubbard ont été totalement silencieux tout au long de la procédure[13].
Bibliographie
Helplessness: On Depression, Development, and Death, San Francisco: W.H. Freeman, 1975 (ISBN0-7167-0752-7)
Learned Optimism: How to Change Your Mind and Your Life, New York: Knopf, 1991 (ISBN0-671-01911-2)
What You Can Change and What You Can't: The Complete Guide to Successful Self-Improvement, New York: Knopf, 1993 (ISBN0-679-41024-4)
The Optimistic Child: Proven Program to Safeguard Children from Depression & Build Lifelong Resilience, New York: Houghton Mifflin. (Paperback edition, Harper Paperbacks, 1996, (ISBN0-06-097709-4))
Authentic Happiness: Using the New Positive Psychology to Realize Your Potential for Lasting Fulfillment, New York: Free Press. (ISBN0-7432-2297-0) (Paperback edition, Free Press, 2002, (ISBN0-7432-2298-9))
« Can Happiness be Taught? », Daedalus, Printemps 2004.
↑ a et bMartin E. P. Seligman - Award for Distinguished Scientific Contributions. American Psychologist, 61, No. 8, 772–774, 2006.
↑Haggbloom, S.J. et al. (2002). The 100 Most Eminent Psychologists of the 20th Century. Review of General Psychology. Vol. 6, No. 2, 139–15.
↑(en) Gordon H. Bower, The psychology of learning and motivation: advances in research and theory, Academic Press, Harcourt Brace Jovanovich, (lire en ligne), p. 30 "The most popular theoretical interpretation of the learned helplessness phenomenon to date is that of Seligman (1975) and Maier and Seligman (1976)."
↑Benedict Carey, « Architects of C.I.A. Interrogation Drew on Psychology to Induce ‘Helplessness’ », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑« Aux États-Unis, des psys au service de la torture », Libération, (lire en ligne)
↑(en) Tamsin Shaw et Martin Seligman, « ‘Learned Helplessness’ & Torture: An Exchange », The New York Review of Books, (ISSN0028-7504, lire en ligne, consulté le )