Reçu maître tabletier à Paris en 1788, il s'installe rue Saint-Honoré, à l'enseigne du Singe violet (voir la carte commerciale ci-contre), où il fera toute sa carrière, bénéficiant de la proximité du Palais des Tuileries pour ses commandes. Il étend ses activités à l'ébénisterie, puis sous le Consulat, à l'orfèvrerie.
Concurrent direct de Jean-Baptiste Claude Odiot, le créateur de l'épée consulaire de Bonaparte et qui tient boutique rue Saint-Honoré presque en face, Biennais devient l'orfèvre attitré de Napoléon Bonaparte[2]. Il obtient dès 1802 l'exclusivité des fournitures pour la table de l'Empereur, et se retire des affaires en 1821[3].
Après vingt ans d'activité, en 1808, il est l'une des 550 personnes les plus imposées de Paris[4].
Sa veuve, Marie-Anne Gaudin, a acheté en 1843 une propriété à Yerres[6], où elle a installé une partie de mobilier créé à son propre usage par son mari[7]. Par la suite, cette maison est devenue, avec ses meubles, la propriété de la famille Caillebotte, dont le peintre Gustave Caillebotte. Elle a été transformée en musée par la municipalité, mais sans ses meubles, au XXe siècle. La chance a voulu que l'entier mobilier conçu par Biennais pour sa chambre soit retrouvé lors de la vente de la collection Balkany chez Sotheby's le [8],[9],[10], et préempté pour le musée Caillebotte[11].
Nécessaire de voyage de Napoléon Ier puis du tsar Alexandre Ier, 1807, acajou, cristal, ébène, ivoire, maroquin, nacre et vermeil, Musée du Louvre[12].
Service à thé de Napoléon Ier et de Marie-Louise, 1810, argent doré, cristal, vermeil, Musée du Louvre[13].
Nécessaire de toilette ovale, entre 1809 et 1819, ébène, argent, nacre, or, ivoire, cristal, vermeil, acier, musée du Louvre[14].
↑P.-J.-H. Allard, Almanach de Paris, capitale de l'Empire, et Annuaire administratif et statistique du département de la Seine pour 1808, Paris, Imprimerie de la Compagnie des Notaires, 1808, p. 305. Consulter sur Gallica.
↑Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN978-2-914611-48-0), p. 120.
↑Ancien domaine du chef cuisinier Pierre-Frédéric Borrel, qui tenait le célèbre restaurant le Rocher de Cancale à Paris et venait de faire faillite.
Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), L’Empereur des orfèvres, ouvrage collectif (Nicolas Sainte-Fare-Garnot, Christophe Levadoux, Isabelle Tamisier-Vetois), Maison Caillebotte, Yerres, 2021.
Christophe Levadoux, « Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), l’empereur des orfèvres », Napoléon Ier. Revue du Souvenir Napoléonien, no 95, février-mars-avril 2020, p. 48-54.
Anne Dion-Tenenbaum, L'Orfèvre de Napoléon, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003, 109 p., (ISBN978-2-71184-586-6).
Anne Dion-Tenenbaum, « Martin Guillaume Biennais : une carrière exceptionnelle », Annales historiques de la Révolution française, vol. 340, no 2, (ISSN0003-4436, DOI10.4000/ahrf.2058, lire en ligne)
Anne Dion-Tenenbaum, Orfèvrerie française au XIXe siècle - La collection du musée du Louvre, Paris, coéd. Somogy et Musée du Louvre, 2011, 319 p., (ISBN978-2-75720-445-0).