Maria Mandl
Maria Mandl (plus souvent orthographié par erreur Maria Mandel), née le à Münzkirchen en Autriche – à la frontière allemande près de Passau – et exécutée par pendaison le à Cracovie en Pologne, était gardienne SS (Aufseherin) de camps de concentration. BiographieCarrièreEn , elle fut intégrée dans le personnel du camp de Lichtenburg comme Aufseherin (gardienne SS). Elle y travailla avec environ cinquante autres femmes qui comme elle appartenaient toutes à la SS. En , elle fut envoyée avec d'autres gardiennes dans le camp de concentration nouvellement ouvert de Ravensbrück près de Berlin. Les mauvais traitements qu'elle infligeait aux détenues impressionnèrent favorablement ses supérieurs — elle fut promue au grade d'Oberaufseherin. Dans ce camp, elle supervisait les travaux quotidiens et l'installation des Aufseherinnen qui étaient sous ses ordres. Sous son commandement, les détenues subirent la loi de ces traitements cruels (des coups et du fouet). En , Mandl fut mutée dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau et nommée SS-Lagerführerin. Là, elle fut surnommée par les autres « la Bête féroce ». Elle sélectionnait les détenues pour la chambre à gaz et participait aux mauvais traitements et humiliations. Surtout, elle prenait plaisir à sélectionner les enfants qui devaient mourir. Elle créa l'orchestre de déportées du camp d'Auschwitz. Witold Pilecki, résistant polonais déporté à Birkenau, en donne le portrait suivant :
Capture et procèsEn après la libération du camp de Dachau par l'armée américaine, Mandl fuit de Mühldorf (en), l'annexe du camp principal où elle était alors affectée depuis , vers les montagnes du sud de la Bavière, avant de trouver refuge dans sa ville natale, à Münzkirchen en Haute-Autriche, non loin de la frontière allemande. Mandl sera arrêtée le par l'armée américaine. Après avoir été interrogée sur ses activités dans les camps, elle sera extradée vers la Pologne en . Traduite devant le tribunal de Cracovie, elle est déclarée responsable de la mort d'environ 500 000 personnes (essentiellement des femmes), et un an plus tard[2] (en ), elle sera reconnue coupable et condamnée à mort. ExécutionMaria Mandl sera pendue le à l'âge de 36 ans. Peu avant l’exécution, elle demanda pardon pour « purger ses péchés » en compagnie de Therese Brandl, une autre Aufseherin. Stanisława Rachwałowa (une survivante polonaise d'Auschwitz, détenue durant l'affectation de Mandl et, après la guerre, arrêtée par les autorités communistes polonaises de l'après-guerre en tant que « militante anti-communiste ») fut emprisonnée dans une cellule à côté de celle de Maria Mandl et Thérèse Brandl. Rachwałowa maîtrisait suffisamment l'allemand pour comprendre que les condamnées priaient. Stanisława a déclaré qu’elle les vit pour la dernière fois dans les douches de la prison. Mandl et Brandl s'approchèrent de l’ancienne détenue en pleurant et Mandl lui demanda même pardon. Stanisława a donc mis toute sa haine de côté et lui a dit : « Je te pardonne au nom des prisonniers. ». Mandl et Brandl se sont alors agenouillées et lui ont embrassé les mains. Ensuite, Brandl et Rachwałowa retournèrent à leur cellule tandis que Mandl allait à la salle d’exécution. Toujours selon Rachwałowa, en chemin vers la salle, Mandl se serait retournée, l’aurait regardée en souriant et aurait dit en polonais : « Merci ». L'exécution n'eut pas lieu en public mais dans une salle d'exécution de la prison de Cracovie, par une corde courte, le à 7 h 9 du matin[2]. Le bourreau l'exécuta après quatre hommes condamnés. Ses derniers mots auraient été : « Vive la Pologne ! ». Son corps dépendu à 7 h 38 fut envoyé à l'université de Cracovie et remis aux étudiants en médecine[3]. Notes et références
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