Margarete HilferdingMargarete Hilferding
Margarete Hilferding-Hönigsberg (aussi : Margarethe Hilferding-Hönigsberg), née à Hernals (Vienne) le et morte lors du transfert de Theresienstadt à Maly Trostenets le , est une médecin et psychanalyste autrichienne. Elle est l'une des premières femmes médecins autrichiennes, et la première femme membre de la Société psychanalytique de Vienne (1910). BiographieElle naît dans une famille de médecins, son père Paul Hönigsberg, est médecin, et sa mère, Emma Breuer, conseillère juridique dans un foyer d'ouvriers du 16e arrondissement de Vienne (Ottakring) ainsi que socio-démocrate engagée, est la cousine de Joseph Breuer. À l'issue de ses études secondaires, Margarethe Hilferding passe le baccalauréat en candidate libre, puis s'inscrit en 1898 à l'université de Vienne, d'abord dans le cursus de philosophie, ouvert aux femmes depuis 1897, puis en médecine lorsque l'université accepte les étudiantes, en 1900. Elle obtient son doctorat de médecine en 1903, devenant l'une des premières femmes médecins autrichiennes[1]. Elle se marie en 1904 avec l'économiste austro-marxiste Rudolf Hilferding, qui est ministre des Finances sous la république de Weimar (1928-1929), et avec qui elle a deux fils. Son fils aîné Karl Hilferding se convertit au catholicisme et devient missionnaire. Après son divorce d'avec Rudolf Hilferding, Margarete Hilferding quitte Berlin pour Vienne, où elle exerce comme médecin dans un quartier populaire[2], tout en menant des activités politiques, comme conseillère de district social-démocrate (1927-1934)[1]. En , Paul Federn présente sa candidature à la Société psychanalytique de Vienne, où elle est acceptée après discussion sur l'admission des femmes dans la société alors composée uniquement d'hommes[3]. Elle devient membre le , et assiste régulièrement aux réunions ainsi qu'aux conférences de Sigmund Freud à l'université de Vienne. Elle présente sa première communication, intitulée « Les bases de l'amour maternel », à la Société de psychanalyse en 1911[1]. Lors de la rupture d'Alfred Adler avec Freud, elle prend le parti d'Adler et démissionne en même temps que lui. Elle est active dans l'association de psychologie individuelle qu'il crée. Elle travaille comme médecin, notamment à l'hôpital de jour Mariahilfer Ambulatorium. Elle conserve une activité scientifique, tient des séminaires, écrit des articles sur des questions liées à l'éducation et aux femmes[1]. Elle ne quitte pas à temps l'Autriche lors de l'Anschluss, et est dépossédée de son appartement, placée dans un asile de vieillards puis déportée le . Elle meurt d'épuisement durant un transfert entre les camps de Theresienstadt et de Maly Trostenets, le [1]. Son fils aîné Karl Hilferding, arrêté par la police française dans sa fuite des Pays-Bas, avant de pouvoir franchir la frontière suisse, est interné au camp de Drancy puis déporté à Auschwitz où il meurt le [4]. Seul a survécu son second fils, Peter Milford-Hilferding (de) (1908-2007), un économiste autrichien. ŒuvreMargarete Hilferding présente un exposé notable sur « les fondements de l'amour maternel » dans le cadre de la Société psychanalytique de Vienne en 1911. « Les fondements de l'amour maternel »En , dans son exposé à la société de psychanalyse viennoise intitulé « Les fondements de l'amour maternel », Margarethe Hilferding montra que « celui-ci n'est pas inné mais acquis »[5]. Engagement socio-politiqueMargarete Hilferding, engagée dans le mouvement adlérien de la psychologie individuelle, fut très influente et active dans les années d'entre-deux-guerres. Elle est connue pour ses travaux scientifiques et son enseignement qui sont l'expression de son engagement dans la politique sociale et de formation de « Vienne la rouge ». Elle s'occupa notamment de la condition féminine, de la sexualité et de la régulation des naissances[7], d'émancipation et d'éducation[8]. Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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