Marche funèbre d'une marionnette
La Marche funèbre d'une marionnette est une œuvre pour piano de Charles Gounod composée en 1872 et arrangée pour orchestre symphonique par l'auteur en 1879. Elle est dédiée à Madame Viguier, pianiste et femme d'Alfred Viguier, premier alto dans l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire. DescriptionÉcrite à la manière d'une marche funèbre de l'opéra italien[2] pleine d'humour contenu, l'œuvre est une parodie légère reposant sur un jeu de décalage entre le sérieux des funérailles d'un être cher et le burlesque des personnages d'une troupe de marionnettes. La partition pour piano comporte des indications de programme : Ici plusieurs des principaux personnages de la troupe s'arrêtent pour se rafraîchir - Retour à la maison. » La pièce est en mesure La structure de la pièce est la suivante :
En 1882, sur un texte de Georges Price et Jean Ker Mary et des gravures en taille-douce de Paul Destez et Japhet, les Éditions Henry Lemoine publient une édition de luxe homonyme avec partition[4], sous forme de mélodrame[5] reprenant les personnages de la Commedia dell'arte, mais l'histoire, très développée, ne peut être dite avec la musique trop courte (moins de quatre minutes). Il existe de nombreux arrangements de cette pièce (orchestre d'harmonie[6], piano à quatre mains, quatuor de clarinettes, piano et violon, ensemble de cuivres...). ContexteAlors qu'il réside à Londres, en Angleterre, entre 1871 et 1872, Charles Gounod commence à écrire une suite pour piano appelée Suite burlesque. Après avoir terminé cette pièce, Gounod a abandonné le reste de la suite[7]. La pièce est éditée à Londres par Goddard & C. en 1872[8], puis à Paris le par les éditions Henry Lemoine l'année suivante. Le musicologue James Harding, quant à lui, rapporte les propos de la soprano Georgina Weldon (en), une amie et biographe de Charles Gounod, qu'avec cette pièce, Gounod visait un critique qu'il n'appréciait pas, Henry F. Chorley, en se moquant de sa « voix de soprano mince, dure et aiguë » et de ses mouvements de « singe en tissu aux cheveux roux »[9]. Chorley, cependant, mourut la même année, l'empêchant de formuler une dédicace explicite à son nom[10]. En 1879, il a orchestré la pièce avec un piccolo, une flûte de concert occidentale, deux hautbois, deux clarinettes en la, deux bassons, deux cors en ré, 2 trompettes en la, 3 trombones, ophicléide, timbales, grosse caisse, cymbales, triangle, et cordes[1],[3]. EmploiLa musique a été utilisée pour accompagner au moins quatre films à la fin des années 1920 :
La Marche funèbre d'une marionnette est célèbre par son utilisation dans le générique des 268 épisodes d'Alfred Hitchcock présente, l'anthologie en sept saisons (de 1955 à 1962) du réalisateur/présentateur qui créa cette série télévisée américaine[11]. Alfred Hitchcock avait entendu cette musique dans le film de 1927 L'Aurore et s'est souvenu de l'effet que la Marche funèbre d'une marionnette avait eu sur lui au moment de choisir le thème musical de sa série télévisée en 1955. Le thème musical est apparu dans cinq versions par autant d'arrangeurs : en 1955, 1960, 1962, 1963 et 1964 - la dernière version étant arrangée par Bernard Herrmann, qui a transposé le morceau d'une tierce. La Marche funèbre d'une marionnette est l'une des huit compositions qu'Hitchcock a choisies d'emporter sur une île déserte fictive dans le cadre de l'émission de radio de la BBC de 1959, Desert Island Discs (en)[14]. EnregistrementsIl existe de nombreux enregistrements de cette pièce de référence du répertoire depuis l'existence de procédés d'enregistrement au début du XXe siècle. Notes et références
Liens externes
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