Mahurea palustris est un arbre ou un arbuste atteignant 10 m de haut, à jeunes branches glabres. Sa sève a un goût brûlant[4].
Son bois est de couleur brun violacé foncé, mi-lourd (densité : 0,80), avec un grain fin. On compte de très nombreux vaisseaux (45 par mm2 environ), plutôt fins (90 µm), souvent accolés radialement par 2 à 4[3],[6].
Les feuilles sont longues de 11-20 cm pour 3,5-12 cm de large, chartacées à subcoriacées, glabres, de forme largement lancéolée, obtuse ou ovale, arrondie et parfois brièvement apiculées, o base arrondie à obtuse.
Les nervures secondaires divergent presque à angle droit de la nervure médiane.
L'inflorescence est un épi terminal, long de 25 cm, de couleur purpurine, presque glabres, comportant 8-30 fleurs (parfois groupées par 2-3).
Le bouton floral est de forme ellipsoïde.
Les sépales sont densément pubescents, onguiculés, de forme aiguë, arrondie à obtuse, et inégaux : les 3 extérieurs sont longs de 4-5 mm, et les 2 intérieurs de 6-8 mm.
Les pétales sont de couleur rose, densément tomentellés à l'extérieur, de forme elliptique ou spatulée, atteignant jusqu'à 1,5 cm de long.
On compte (120-)150-180 étamines, avec les filets blancs, longs d'environ 7 mm, les anthères jaunes, atteignant jusqu'à 1,5 mm de long, et une glande large d'environ 0,5 mm.
L'ovaire est glabre, de forme ovoïde à oblongue, avec le style rose, et le stigmate creux.
Son fruit est une capsule à 3 valves et 3 loges, roussâtre, membraneuse, surmontée du style persistant, atteignant jusqu'à 1,5-2 x 0,9 cm, et contenant de nombreuses graines noires[7],[8].
Mahurea palustris est un arbre commun en Guyane[9], poussant dans les forêts humides secondaire et ancienne[4], les lisières forestières[11], les zones humides de Guyane[12] et les forêts submontagnardes sempervirentes du Roraima[10].
Mahurea palustris perd ses feuilles au mois d'août en Guyane[16].
Utilisation
Mahurea palustris entre dans la composition d'un poison de guerre Palikur : le latex abondant de Hura crepitans est mélangé à de l'eau de roucou, bouilli, jusqu'à devenir pâteux, l'on y ajoute alors la sève de Mahurea palustris, et l'on enduit cette préparations sur les pointes de flèche lancéolée[4].
La durabilité du bois de Mahurea palustris a été testée (perte de masse calculée à 6 mois : 20,0 ; perte de masse relative par rapport à l’espèce de référence non durable : 55,1% ; Densité à 12% d'humidité : 0,60 ; infraDensité : 0,48 )[17].
Arbor trunco quindecim-pedali, in ſumitate ramoſo ; ramis erectis. Folia alterna, petiolata, glabra, ovata, integerrima. Stipulæ binæ, parvæ, ad exortum petiolorum. Flores in ſpicâ terminali vei ſolitarii, vel bini, vel ternatím diſpoſiti. Flores ſolitarii, pedunculati. Squamulæ tres ; una ex axillâ pedunculi, binæ aliæ ex lateribus, hínc & indè.
Flores bini vel terni, pedunculati, pedunculo communi ad baſim ſquamulâ munito. Color ſpicæ & florum purpureus. Capsula ovata, ſtylo non deciduo terminata.
Florebat Auguſto, fructum ferebat Octobri.
Habitat in locis paludoſis Caïennæ & Guianæ.
LE MAHURI aquatique. (Plance 222.)
Le tronc de cet arbre s'élève a environ quinze pieds, ſur ſept à huit pouces de diamètre. Son écorce eſt liſſe, rouſſâtre. Son bois eſt blanc, peu compacte. Il pouſſe a l'on ſommet pluſieurs branches longues, droites, chargées de rameaux qui ſont garnis de feuilles alternes, entières, vertes, liſſes & ovales. leur pédicule eſt convexe en deſſous, & creuſé en gouttiere en deſſus; il eſt accompagné a ſa naiſſance de deux stipules oppoſées; 4es plus grandes feuilles ont ſept pouces de longueur, ſur deux & demi de largeur.
Les fleurs naiſſent à l'extrémité des branches & des rameaux ; elles ſont rangées & diſpoſées alternativement une, deux ou trois enſemble. Le pédoncule de chaque fleur eſt garni a ſa baſe d'une Écaille, & de deux plus petites latérales & oppoſées. Lorſque deux ou trois fleurs ſont ſur un pédoncule commun, ce pédoncule porte à ſa baſe une écaille. Tout l'épi eſt de couleur purpurine.
Le calice eſt d'une ſeule pièce, diviſé profondément en cinq parties fermés, concaves & aiguës, dont deux plus grandes, & trois plus petites.
La corolle eſt à cinq pétales attaches pat un onglet au fond du calice ; les pétales ſont aigus, concaves ; trois ſupérieurs rélevés, deux inférieurs plus grands, écartés & inclinés.
Les étamines ſont en grand nombre. On en compte juſqu'à 170 ; elles ſont placées au deſſous de l'ovaire. Les filets ſont blancs. Les anthères ſont jaunes, à deux bourſes, marquées de quatre ſillons longitudinaux.
Le piſtil eſt un ovaire oblong, ſurmonté d'un style couleur de chair, coude, & terminé par un stigmate creux, à trois angles obtus.
L'ovaire devient une capsule rouſſâtre, membraneuſe, ſèche, qui conſerve le ſtyle. Elle eſt à trois loges & à trois valves ; chaque valve forme une loge, qui s'ouvre du côte ou elle eſt attachée a l'axe qui porte le ſtyle. Cet axe a trois placenta chargés d'un grand nombre de semences oblongues, noires, couvertes d'une membrane dorée, & couchées les unes ſur les autres.
Je l'ai trouvé à Aroura dans les marécages qui dépendent de l'habitation de Madame Bertier, & dans l'île de Caïenne au bas du jardin, de Madame Dubilly.
II étoit en fleur au mois d'Août, & en fruit au mois d'Octobre. »
↑ a et bPierre DÉTIENNE, Paulette JACQUET et Alain MARIAUX, Manuel d'identification des bois tropicaux : Tome 3 Guyane française, Quae, (lire en ligne), p. 146
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