MUSISMUSIS (Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, Reconnaissance and Observation - en français : système multi-national d'imagerie spatiale pour la surveillance, la reconnaissance et l'observation) est un programme de satellites de reconnaissance initialement commun à la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Grèce et l’Italie[1], puis développé dans un contexte franco-français avec des partenariats bilatéraux. HistoriqueUn contexte international favorable pour un programme spatial européenEn matière de coopération dans le domaine spatial, Helios 2 rassemble la France, l'Espagne, la Belgique, l'Italie, la Grèce, rejointes plus tard par l'Allemagne, autour d'un programme d'observation optique par satellite. Par ailleurs, des échanges capacitaires existent déjà entre la France et ses partenaires italien et allemand obtenus grâce à deux accords portant sur les systèmes actuels optique (Helios pour la France) et radar (COSMO-Skymed et SAR-Lupe pour respectivement l'Italie et l'Allemagne)[1] :
En 2005, en France, un objectif d’état-major initie le développement d'une future capacité d’observation spatiale (FCOS)[3]. Il vise à développer l’ensemble des moyens de reconnaissance spatiaux pour la prochaine génération de satellites optique et radar et un segment sol commun permettant l’accès à ces capacités. Les deux principales directions sont la résolution des images et la réactivité des satellites. Ce projet a été ouvert à la coopération, sous une nouvelle appellation commune MUSIS. Les cinq partenaires Helios (Allemagne, Italie, Espagne, Belgique et Grèce) ont répondu favorablement à cette offre. Ainsi, en 2008, est signée une lettre d'intention entre les ministres de la Défense français, allemand, grec, espagnol et belge ouvrant la voie au programme de partage futur d'images satellitaires[4]. En 2009, l'Italie se joint à ce programme et le projet MUSIS a été érigé en projet ad hoc de catégorie B de l'Agence européenne de défense (AED). Le projet avait pour objectifs[5] :
Il aurait dû être opérationnel à compter de 2015 (au plus tôt). En , la Pologne et la Suède annoncent leur intention de se joindre également à ce programme[6]. L'échec de l'initiative européenne et le développement par la France et la BelgiqueAu début du programme, l'AED a été associée au projet. Toutefois, en , du fait de l'absence d'un accord de coopération et afin d'éviter tout risque de rupture capacitaire lié à la fin prévisible d'Helios 2, la France a décidé de lancer seule la composante spatiale optique[7]. Elle prévoit :
Les lancements de ces satellites sont alors reportés à 2017 pour le premier et 2018 pour le second, permettant de fait de rester compatible avec la fin de vie prévisible des satellites Helios. Fin 2013, la DGA notifie la réalisation du segment sol utilisateur de MUSIS destiné à programmer les missions des satellites optiques de MUSIS et de recevoir, produire, diffuser et archiver les images ainsi acquises. Il est prévu aussi qu'il fédère l’accès à d’autres capteurs d’observation satellitaires, français ou étrangers. Le marché d'un montant de l’ordre de 300 millions d’euros, comprend également le maintien en condition opérationnelle du segment sol pendant 12 ans[8]. La Belgique participe financièrement au projet, à hauteur de 13% du budget total[réf. souhaitée]. En contrepartie, elle obtient un accès aux images de CSO en proportion de sa contribution. Par ailleurs, des industriels belges participent au développement, tels que Thalès Alenia Space -Belgique (site de Charleroi) et Spacebel[9]. La participation de l'Allemagne et la Suède finalement et le lien avec l'ItalieLe , le conseil des ministres franco-allemand a décidé de mettre en place une coopération entre le futur système allemand SARah et le système CSO en cours de réalisation sous responsabilité française. Cet accord comprend l'acquisition d'un segment sol du système de chaque pays, permettant ainsi l'échange d'images entre les deux pays. En outre, l'accord prévoit le financement par l'Allemagne, aux deux tiers (soit 210 millions d'euros) du troisième satellite CSO, lui donnant droit à un certain pourcentage de droits d'accès aux images obtenues par CSO. Cet accord intervenait après 10 ans de discussions au cours desquelles l'Allemagne mettait en avant les industriels allemands, OHB et Airbus Defence & Space Allemagne. En contrepartie, pour compenser l’absence de retombées industrielles, l'Allemagne a obtenu d’être le principal acteur pour le projet de drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen de 3e génération, porté par Airbus Group, Dassault Aviation et Finmeccanica[10]. En outre, la Suède est devenue aussi partenaire dans le programme MUSIS[11] en fournissant une station polaire dédiée pour récupérer les données de CSO plus rapidement[12]. Parallèlement, avec l'Italie, la poursuite des échanges capacitaires optique-radar entamés par l'accord de Turin s'est traduit par le développement d’une couche permettant l’interopérabilité dénommée Common Interoperability Layer (CIL) afin de relier les futurs segments sol français (MUSIS) et italien (CosmoSkymed 2de génération). La conduite de ce programme CIL a été confiée à l’OCCAr et la réalisation à un consortium rassemblant Airbus Defense and Space, Thales Alenia Space France et Thales Alenia Space Italie[13]. Composition de MUSISProjet initialMUSIS comprenait de façon optimale cinq composantes :
RéalisationsÀ la suite de l'échec de la réalisation d'un programme commun européen, MUSIS est finalement réduit à la composante optique sous leadership français et à son segment sol qui permettra notamment l'accès à cette composante et d'accéder, par des liens ad-hoc, aux futurs systèmes radar Allemand et Italien (par le CIL pour CSG) développés dans un cadre hors-MUSIS. Compte tenu de la participation financière allemande, la composante optique spatiale au profit de la Défense uniquement est finalement conforme à l'objectif de 3 satellites. Le positionnement d'une antenne polaire en Suède offre en outre un gain de réactivité du système. Pour la France, le segment sol de la Défense de MUSIS, notifié à Airbus Defence and Space pour un coût estimé en 2013 à environ 300 millions d'euros maximum comprenant également 12 ans de maintien en condition opérationnelle, vient remplacer l'actuel système PHAROS (portail hôte d’accès au renseignement de l’observation spatiale) qui permet d'accéder à l'ensemble de l'imagerie spatiale pour l'ensemble des utilisateurs des Armées, tant en métropole que sur un théâtre d’opérations extérieur[14]. Ce nouveau segment sol sera mis en œuvre, comme l'ancien, par le CMOS. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|