La médaille Laetare (en anglais Laetare Medal) est un prix annuel décerné par l'université de Notre-Dame, université catholique américaine de l'Indiana, en reconnaissance d'un service exceptionnel rendu à l'Église catholique et à la société. Le prix est décerné à un catholique américain ou à un groupe de catholiques « dont le génie a ennobli les arts et les sciences, illustré les idéaux de l'Église et enrichi le patrimoine de l'humanité »[1]. Décerné pour la première fois en 1883, il s'agit du prix le plus ancien et le plus prestigieux [2] pour les catholiques américains.
Aperçu
La médaille est une récompense qui peut être décernée à une personne extérieure à l'université de Notre-Dame. Elle est nommée médaille Laetare car le récipiendaire du prix est annoncé pour la célébration du quatrième dimanche de Carême dit dimanche de Lætare[3]. La médaille Laetare a été conçue par James Edwards, professeur à l'université de Notre-Dame, comme une version américaine du prix papal de la Rose d'or. Elle a été approuvée par le fondateur de l'université, le père français Édouard (Edward) Sorin, de la Congrégation de Sainte-Croix. La rose d'or existe depuis le 11e siècle et était habituellement décernée à une personne royale le dimanche de Lætare, bien que cela ait été rarement fait au cours du 20e siècle. L'université a adapté cette tradition — décernant une médaille en or au lieu d'une rose — à un éminent catholique américain ce dimanche-là. La médaille porte l'inscription latine « Magna est veritas et praevalebit », ce qui signifie « La vérité est puissante et elle prévaudra ». La médaille est décernée lors de la cérémonie du « commencement » annuel de l'université Notre-Dame(en), au cours de laquelle le lauréat prononce un discours.
Un candidat au prix doit être un catholique américain pratiquant (mais pas nécessairement celui qui accepte tout ce qui est proposé par l'Église concernant l'enseignement sur la foi et la morale) qui a apporté une contribution distinctement catholique dans sa vie professionnelle ou intellectuelle, même si cette contribution est en contradiction avec l'enseignement catholique. Un comité recueille généralement des noms de bénéficiaires potentiels auprès des professeurs et du personnel de l'université de Notre-Dame. Ils sélectionnent deux ou trois candidats parmi ceux-ci qui sont ensuite soumis au vote des dirigeants de l'université[3].
Récipiendaires
John Gilmary Shea, historien de l'Église catholique aux États-Unis, a été la première personne à recevoir la médaille Laetare en 1883. Les récipiendaires de cette médaille proviennent de domaines variés. On trouve ainsi des musiciens de jazz, des cardinaux, des philanthropes, des ambassadeurs, des auteurs, des chanteurs d'opéra, des sénateurs, des médecins, des généraux ou un président américain (John Kennedy).
Mary Ann Glendon, professeure à la faculté de droit de Harvard et ancienne ambassadrice des États-Unis auprès du Saint-Siège, a été choisie comme récipiendaire en 2009, mais refusa le prix lorsque l'Université annonça sa décision de nommer Barack Obama comme premier orateur et de lui accorder un diplôme honorifique. L'université publia alors des « points de discussion » déclarant que « le président Obama ne fera pas tout le discours. Que Mary Ann Glendon, ancienne ambassadrice des États-Unis au Vatican, prendra la parole en tant que récipiendaire de la médaille Laetare... Nous pensons qu'avoir le président à Notre-Dame, voir nos diplômés, rencontrer nos dirigeants et entendre un discours de Mary Ann Glendon est une bonne chose pour le président et pour les causes qui nous tiennent à cœur. À la lumière des politiques pro-choix fortes d'Obama, Glendon considéra que la décision de Notre-Dame était en violation d'une déclaration de 2004 de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis demandant aux institutions catholiques de ne pas fournir « d'honneurs, de récompenses ou de plates-formes » à « ceux qui agissent » au mépris des principes moraux fondamentaux [catholiques]. " Elle pensait également que les déclarations de l'Université l'avaient placée dans une position intenable; comme elle l'écrivit dans sa lettre refusant la médaille: « Un commencement, cependant, est censé être une journée joyeuse pour les diplômés et leurs familles. Ce n’est pas le bon endroit, et un bref discours d’acceptation n’est pas le bon moyen pour s’attaquer aux problèmes très graves soulevés par la décision de Notre-Dame - au mépris de la position établie des évêques américains - d’honorer un opposant de premier plan et sans compromis à la position de l'Église sur les questions impliquant les principes fondamentaux de justice."[6] Notre Dame a finalement choisi le juge John T. Noonan, Jr., récipiendaire du Laetare 1984, pour parler dans l'esprit du prix Laetare, choisissant de ne pas décerner la médaille pour cette année 2009[7].