Le , son père meurt inopinément d'une hémorragie à l'estomac. Son frère aîné Siegfried contracte peu après la scarlatine. Il est soigné par sa mère laquelle, inconsolable depuis la mort de son mari meurt également subitement après une péritonite le . Luitpold Emanuel devient orphelin de père et de mère à l'âge de trois ans. Un conseil de famille statue sur le sort des trois orphelins[4]. Son oncle Charles-Théodore en Bavière propose d'élever Luitpold Emanuel et ses frères aînés Siegfried August et Christoph avec ses propres enfants. Cependant, Clémentine d'Orléans, grand-mère maternelle des orphelins s'y oppose et crée au sein du château de Biederstein, une nouvelle cellule familiale où l'éducation est dispensée par la comtesse Marie Fugger von Glött (autrefois dame d'honneur d'Amélie de Saxe-Cobourg) et le baron Max von Redwitz. Le duc Charles-Théodore et son épouse Maria Josepha supervisent l'éducation donnée à leurs neveux, s'installant même parfois au château de Biederstein[5].
Historien de l'art, il termine ses études à l'université en 1922 en publiant une thèse traitant de la tapisserie en Franconie à la fin du Moyen-Âge. Dès 1911, il décide de construire un château sur le Ringberg, près de Kreuth. Il s'adjoint le concours de Friedrich Attenhuber, un peintre bavarois qui lui avait dispensé des leçons et avec lequel les relations initialement amicales s'étaient distendues au fil des ans. Attenhuber, s'estimant isolé dans le château de Ringberg et ne recevant que de maigres émoluments pour son implication personnelle, professionnelle et sociale dans le projet colossal du duc, finit par se donner la mort en se précipitant du haut d'une des tours de Ringberg en 1947[6]. Afin de financer ce projet lequel mettra soixante ans à aboutir, Luitpold Emanuel vend nombre de ses biens privés, dont le nouveau château de Biederstein et le château de Possenhoffen. Après la Seconde Guerre mondiale, il se sépare également des forêts entourant Possenhoffen.
Luitpold Emanuel est demeuré célibataire. Il meurt, à l'âge de 82 ans, le à Kreuth[1]. Il avait légué, de son vivant, une fortune considérable, ainsi que son château de Ringberg, dans le cadre d'un contrat de succession pour l'entretien de l'édifice à la Société Max-Planck pour le développement des sciences. Son urne funéraire est déposée dans la chapelle du château de Ringberg.
(de) Norbert Nemec, Erzherzogin Maria Annunziata (1876–1961) : Die unbekannte Nichte Kaiser Franz Josephs I, Vienne, Böhlau Verlag, , 313 p. (ISBN978-3-20578-456-2).
Articles
(de) Julius Bittmann, « Herzog Luitpold und Schloss Ringberg », Chiemgau blätter, no 1, , p. 1-3 (lire en ligne, consulté le ).
Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1, , p. 2-26 (ISSN0777-0936, lire en ligne, consulté le ).
Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1907-1973 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 2, , p. 20-50 (ISSN0777-0936).