En 1840, le journaliste Alphonse Karr attribue la paternité de l'enfant qu'elle porte à son amant Victor Cousin dans un article intitulé Une piqûre de Cousin. Furieuse, Louise Colet l'agresse avec un couteau de cuisine qu'elle lui plante dans le dos. Alphonse Karr s'en tire avec une égratignure, et renonce à porter plainte au grand soulagement de Victor Cousin[6]. Il se contente de mettre le couteau dont elle avait voulu le frapper sur une étagère avec cette inscription « Donné par Madame Louise Colet (Dans le dos) »[7].
La peintre Adèle Grasset réalise en 1842 le portrait de Louise Colet avec sa fille Henriette, qui est conservé au musée Granet d'Aix-en-Provence.
En 1844, Louise Colet publie une traduction des Œuvres choisies de Tommaso Campanella. Dans les années 1840 et 1850, ses œuvres sont plusieurs fois couronnées par des prix littéraires prestigieux, notamment le Prix de l'Académie française.
En 1846, elle rencontre Gustave Flaubert, jeune inconnu[5] dans l'atelier du peintre James Pradier. Il est âgé de 25 ans, elle de 36. Ils deviennent amants[8]. Leur liaison dure jusqu'en 1855, assortie d'une abondante correspondance. Elle quitte son mari en 1847. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, elle écrit vite et répond à des commandes. Elle raconte dans ses mémentos comment elle doit se battre pour garder son indépendance et tenter d'être reconnue par ses confrères masculins[8].
Morte le à son domicile parisien de la rue des Écoles[11], revenant de Verneuil où elle était allée passer quelques jours[7], Louise Colet est inhumée dans le vieux cimetière de Verneuil-sur-Avre[12], où résidait sa fille[13]. En 2016, sa tombe est à l'abandon[14].
Postérité
Bien que jouissant d'une célébrité personnelle et d'un succès littéraire certains à son époque, l’œuvre de Louise Colet a connu un certain déclin au cours du XXe siècle, absente de la plupart des manuels d'histoire littéraire[5]. Sa rupture difficile avec Gustave Flaubert à partir de 1856 pourrait y être pour quelque chose, celui-ci ayant dès lors dénigré fermement l’œuvre de son ancienne maîtresse, que d'autres comme Victor Hugo acclamaient[5]. Les œuvres de Louise Colet sont redécouvertes avec, en 2014, la réédition de deux de ses romans : Un drame dans la rue de Rivoli et Une Histoire de soldat[5]. En janvier 2021, la Bibliothèque nationale de France met en avant son roman Lui, paru en 1859[8].
Le , le conseil municipal de Grenoble décide de donner le nom de Louise Colet à un nouveau square dans le quartier Vigny Musset[15].
À Verneuil-sur-Avre, une rue du lotissement Le Paradis porte son nom depuis 1991[14].
Ce qui est dans le cœur des femmes, recueil, 1852. [10]
La colonie de Mettray, poème, 1852 (prix de l'académine française). [11]
Le Poème de la Femme, premier récit, "La Paysanne", 1853. [12]
Le Poème de la Femme, deuxième récit, "La Servante", 1854. [13]
L'Acropole d'Athènes, poème, 1854 (prix de l'académie française).
Ce qu'on rêve en aimant, suivies de L'Acropole d'Athènes, recueil, 1854. [14]
Quatre poèmes couronnés par l'Académie française, Le Musée de Versailles, Le Monument de Molière, La Colonie de Mettray, L'Acropole d'Athènes, recueil, 1855.
Le Poème de la Femme, troisième récit, La Religieuse, 1856. [15]
↑Les documents d'état civil orthographient ce nom Revoil. Les patronymes que l'on peut parfois trouver, « Révoil de Servannes » et « Révoil de Servanes », ne semblent reposer sur aucune source fiable.
↑L'acte de naissance de Louise Revoil (consultable en ligne sur le site des Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre) est daté du 17 août 1810. L'écriture des actes dans les registres d'état-civil étant toujours strictement chronologique, et cet acte de naissance se trouvant intercalé entre les actes du 15 et du 17 septembre, l'officier d'état-civil a commis une erreur de rédaction sur le mois, Louise Colet est donc née au mois de septembre.
↑Son père, Antoine Révoil, fils de commerçants lyonnais, devenu directeur des Postes, sous la Révolution, à Aix-en-Provence, a épousé Henriette Leblanc, héritière du château de Servanes situé à Mouriès, au pied de l'Oppidum des Caisses de Jean-Jean. Ils ont 6 enfants dont la benjamine est Louise. Le peintre Pierre Révoil est à la fois le cousin germain du père de Louise, ainsi que le propre beau-frère de Louise, quand il épouse sa sœur aînée Joséphine Révoil. Voir Joseph S. Jackson, « Louise Colet et ses amis littéraires », Yale Romanic Studies, vol. XV, (lire en ligne, consulté le ).
↑Mairie de Mouriès, Acte de mariage no 12, sur Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre, (consulté le ), vue 10.
Thierry Poyet (dir), Louise Colet ou l'éclectisme littéraire, 2020 – 5, Une écrivaine parmi des hommes, Paris, Classiques Garnier, coll. La Revue des lettres modernes, 2020 (ISBN9782406105763), 347 pages.
Francine du Plessix Gray, Mon cher volcan, ou, La vie passionnée de Louise Colet, J.-C. Lattès 1995, (ISBN978-2-7096-1567-9).
Louise Colet, Un drame dans la rue de Rivoli, suivi d’Une histoire de soldat, préface de Joseph Vebret, Archipoche, coll. « Classiques d’hier et d’aujourd’hui », 2014, 315 p.
Le musée Calvet d'Avignon possède un fonds Louise Colet, dont un médaillon en bronze de Franz Woltreck (1800-1847), un autre médaillon en bronze d’Hippolyte Ferrat, réplique de celui de la tombe de son époux au cimetière de Montmartre, Paris.