Louis de Saint PierreLouis de Saint Pierre
Louis de Saint Pierre († ), surnommé Lucas, est un religieux liégeois, appartenant à l'ordre des Grands carmes (ou carmes chaussés). Il a participé au mouvement de réforme de sa famille religieuse, dénommé Réforme de Touraine, ainsi qu'à la vie culturelle de la cour du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière. Biographie
PostéritéLouis de Saint Pierre était avant tout un prédicateur officiel et un orateur renommé. Il a toutefois composé un certain nombre d'ouvrages, dont les genres relèvent soit du divertissement édifiant, soit de l'instruction spirituelle. Les ouvrages du premier type ont été rédigés surtout avant 1660 : il s'agit de compositions poétiques, réunies dans Les mélanges poétiques, ou recueil de poésies saintes et héroïques, ou de tragédies sacrées, dont les sujets sont empruntés à l'histoire et aux légendes du Carmel, depuis le prophète Élie jusqu'à Thérèse d'Avila, comme dans Les peintures sacrées du temple du Carmel. On peut également attribuer à Louis deux pièces de théâtre anonymes : Sainte Euphrosyne, ou la funeste rencontre, et Sainte Eugénie, ou l'imposture châtiée. Écrites sous le patronage du prince-évêque, ces œuvres sont révélatrices de l'ambiance culturelle régnant à la cour de Maximilien-Henri. Toutefois, le carme s'est aussi illustré dans un genre plus directement ascétique, en publiant en 1689 une Disciplina monastica praedicabilis, cycle de conférences données chaque semaine en français dans les communautés dont il était le prieur, et reprises ici en latin, adaptées à un public plus large, épris de perfection (perfectionis amatores)[1]. Enfin, il n'est pas sans intérêt de noter que le musée Curtius de Liège conserve un luxueux missel, réalisé dans la Cité ardente entre 1686 et 1687, dont la composition est due à Louis de Saint Pierre, et la transcription à Jean Gillot. Ce Prioral des Carmes-en-Ile de Liège se présente sous la forme d'une gouache sur parchemin, avec reliures de cuir et fermoirs d'argent. Richement enluminé, il s'agit d'une réplique des missels publiés, à la même époque, par l'imprimerie Plantin à Anvers[4]. SpiritualitéApprouvée en 1697 par le chapitre provincial, la Disciplina monastica praedicabilis se compose de deux parties, qui regroupent chacune cinq traités. À travers quarante exhortations, la première partie traite de la vie religieuse en général, tandis que la seconde aborde, en trente-et-une exhortations, certaines caractéristiques de la spiritualité des Grands carmes. L'auteur fait preuve d'un esprit logique et démontre une solide connaissance de la Bible et des Pères de l'église, en particulier Augustin d'Hippone, Grégoire le Grand, Ephrem le Syrien et Bernard de Clairvaux. Fidèle à l'esprit de la réforme de Touraine, son but consiste, avant tout, à promouvoir et à maintenir l'observance stricte. Cependant, il est capable, à l'occasion, d'envisager les perspectives propres à l'expérience mystique. C'est ainsi qu'il définit la pauvreté dont fait vœu le religieux, comme un renoncement à tout ce qui n'est pas Dieu, et considère, à la suite de Jean de Saint-Samson, que cette pauvreté en esprit dispose directement à l'union amoureuse avec le divin. Traitant de l'obéissance, il va jusqu'à citer Harphius, un classique de la mystique rhéno-flamande, pour évoquer la soumission aux inspirations de Dieu dans le cœur de l'homme. Dans la deuxième partie du traité, il s'étend sur des thèmes spécifiquement carmélitains comme l'armure spirituelle, la solitude ou l'oraison, et consacre à cette dernière vingt méditations susceptibles d'aider au renouvellement de l'esprit[1]. Œuvres
Références
Voir aussiBibliographie
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